Sympetrum depressiusculum (Sèlys, 1841).
Sympétrum déprimé
Répartition
Le Sympétrum déprimé possède une vaste aire de répartition qui s’étend de l’Europe médiane au Japon. Cependant l’espèce est souvent considérée comme rare, en tout cas comme la plus menacée et en régression de son genre en Europe (Van Tol et Verdonk, 1988).
En France, seuls quelques départements des Alpes et de la vallée du Rhône abritent des populations importantes et pérennes (Deliry, 2008, Grand et Boudot, 2006). Les observations sur le reste du territoire sont isolées et sporadiques. La France constitue la limite occidentale de son aire de répartition.
Mentions anciennes
Dans la région, un seul auteur a déjà mentionné la présence de Sympetrum depressiusculum. Il s’agit de René Martin qui signale l’espèce en 1888 à Montmorillon dans la Vienne. Depuis, aucune publication n’apporte de données sur l’espèce en Poitou-Charentes. Cependant deux spécimens, un mâle et une femelle, attrapés en Charente par René Martin au début du XXe siècle, prennent place dans la collection H. et T. Piel de Churcheville, boîte n°11, MNHN.Z.6692 gardée au Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes (Meurgey, 2001) mais ni date ni lieu précis n’accompagnent cette collecte.
Données récentes et potentialités régionales
Le bilan de l’Inventaire cartographique des odonates de France (Dommanget et al., 2002) signale l’espèce comme présente en Charente. Après vérification, cette unique observation résulte d’une malheureuse erreur informatique et a d’ailleurs été totalement infirmée par l’observateur concerné par cette donnée (Prud’homme et Suarez, 2007).
Les autres données récentes concernant les départements limitrophes au Poitou-Charentes sont tout à fait occasionnelles. D’après Dommanget et al., (op.cit.), 2 données proviennent du département du Maine-et-Loire et une donnée est mentionnée pour le département de la Dordogne. Cette dernière concerne un individu capturé dans la région de la Double (Jouandoudet in Jourde, 2005). Dans les régions où les populations de ce sympétrum sont pérennes et régulièrement observées, l’espèce fréquente des eaux peu profondes, envahies par la végétation aquatique, qui peuvent se réchauffer l’été, voire s’assécher. La période de vol de l’espèce est plutôt tardive, les premières émergences commencent en juin et les imagos volent jusqu’à mi-octobre. Il est assez peu probable qu’il existe en Poitou-Charentes des populations installées de S. depressiusculum car cette espèce semble vraiment très occasionnelle à l’ouest de la vallée du Rhône et de la Camargue. Toutefois, il n’est pas à exclure la possibilité de capturer ou d’observer des individus erratiques.
Bibliographie
Meurgey F., 2001 – Les collections d’odonates du Muséum d’Histoire Naturelle de Nantes. 1. Collection H. et T. Piel de Churcheville. Inventaire et révision. Martinia, 17 (2) : 55-56.
Lett JM., Cloupeau R., Pratz JL. et Male-Malherbe E. (Coord.), 2001 – Liste commentée des Odonates de la région Centre (Départements de Cher, de l’Eure-et-Loir, de l’Indre, de l’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher et du Loiret). Martinia 17 (4) : 123-168.