Erythromma najas (Hansemann, 1823).
Naïade aux yeux rouges
Liste Rouge du Poitou-Charentes : En Danger
Etymologie
Najas de naïades, déesses grecques protectrices des sources et rivières.
Répartition
Cette espèce eurosibérienne, présente de la Grande-Bretagne jusqu’au Japon, est largement répartie et commune en France. Elle y paraît cependant moins fréquente dans le nord-ouest et quasi-absente dans le tiers sud de la France.
Observée dans les 4 départements, elle y est peu répandue (6% des communes prospectées, 64 sites), même si elle semble avoir été un peu plus courante en Charente-Maritime (8%). Elle est rare dans les autres départements : Charente (2%), Vienne (3%), Deux-Sèvres (4%). Dans le Poitou, on ne retrouve cette naïade quasiment qu’en eaux stagnantes, sur les plans d’eau marécageux et eutrophes de la Gâtine et du Montmorillonnais. Les effectifs des populations connues dans la région ne sont guère importants.
Phénologie
Plus précoce qu’Erytrhomma viridulum, les premiers individus sont observés à partir de…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).
Habitats
La Naïade aux yeux rouges affectionne les eaux stagnantes à légèrement courantes. On retrouve…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).
Biologie
Comme toutes les Naïades, cette espèce se caractérise par des vols…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).
Menaces
Non menacée en France, cette espèce y est tout de même considérée comme en déclin confirmé. En Poitou-Charentes, depuis une dizaine d’années, ses effectifs régressent de façon drastique et lui ont valu son classement comme espèce en danger sur la liste rouge régionale. Cette naïade a quasiment disparu du fleuve Charente en 3 ans, alors que la basse vallée de ce dernier était jusqu’ici l’un des bastions de l’espèce dans la région. La disparition des herbiers aquatiques du fait de l’apparition d’espèces allochtones, en particulier le Ragondin Myocastor coypus et l’Ecrevisse de Louisiane Procambarus clarkii, ainsi que l’eutrophisation voire une gestion piscicole inadaptée de ses biotopes aquatiques lotiques sont à l’origine de ce déclin.
Une inversion de l’abondance est constatée au cours du XXe siècle (Gelin, 1908) avec E. viridulum.
Protection
Les trois principaux axes nécessaires à la conservation de la Naïade aux yeux rouges sont la lutte contre les espèces aquatiques allochtones, la conservation de la qualité de l’eau et une gestion extensive des plans d’eau. Le premier concerne la mise en place de programmes collectifs, sur chaque bassin-versant, de contrôle des espèces invasives ayant un impact sur les herbiers aquatiques des rivières, étangs et mares et en particulier le Ragondin et l’Ecrevisse de Louisiane. Le maintien des herbiers aquatiques typiques des eaux eutrophes, par celui de la bonne qualité de l’eau, constitue un élément essentiel à la survie de l’espèce. Enfin, une sensibilisation sur l’utilité de conserver ceintures d’hélophytes et herbiers aquatiques serait à effectuer auprès des propriétaires d’étangs concernés par des populations de cette espèce.
Bibliographie
Mayhew P.-J., 1994 – Food intake and adult feeding behaviour in Calopteryx splendens (Harris) and Erythromma najas (Hansemann) (Zygoptera : Calopterygidae, Coenagrionidae). Odonatologica 23 : 115-124.