Statut de protection
Protection nationale : Article 1
Directive Habitats : Annexes 2 et 4
Convention Berne : Annexe 2
Convention Bonn : Annexe 2
Liste Rouge Nationale : Vulnérable
Liste Rouge Mondiale : Vulnérable
Répartition régionale
Le Murin à oreilles échancrées est une espèce encore méconnue en Poitou-Charentes.
Sa répartition actuelle indique une présence dans les quatre départements de la région mais la rareté des informations collectées ne permet pas de dire si l’espèce est répandue ou localisée. Elle est en effet impossible à distinguer par l’utilisation de détecteurs d’ultrasons hétérodynes et n’a été que rarement capturée en phase d’activité.
En hiver, la totalité des données provient de prospections souterraines menées dans les quatre départements de la région.
Effectifs régionaux
En janvier 1999, la population de Murin à oreilles échancrées fréquentant les 30 sites souterrains les plus importants du Poitou-Charentes au plan chiroptérologique était composée d’environ 1600 individus.
Répartition départementale de l’effectif de
Murin à oreilles échancrées en janvier 1999
La Vienne héberge la plus importante population hivernale connue avec plus de 1100 animaux, dont 350 dans une même cavité.
Les seules colonies de parturition connues en 1998 se situent en Charente-Maritime, en Vienne et en Deux-Sèvres où une colonie d’environ 80 femelles a résidé durant deux années consécutives près de l’entrée de la Grotte de Loubeau.
Le gîte de reproduction le plus important se trouve en Charente-Maritime et rassemble entre 1500 et 3000 individus dans une carrière souterraine abandonnée. Il s’agit d’une des plus importantes colonies d’Europe.
A l’automne, ce site est déserté et le gîte d’hibernation utilisé par tous ces animaux reste à découvrir.
Il est probable que les Murins à oreilles échancrées se dispersent et, éventuellement, qu’une partie d’entre eux ne fréquente pas le milieu souterrain ou s’insinue trop profondément dans les fissures pour être repéré.
Fréquence
Le Murin à oreilles échancrées est noté dans 18 % des mailles prospectées, soit lors des prospections en milieu souterrain, soit lors des visites de gîtes potentiels (milieu bâti) ou encore lors de séances de captures.
Gîtes utilisés
En hiver, l’espèce n’est pour l’heure connue qu’en milieu hypogé. Elle fréquente des grottes naturelles ainsi que des carrières souterraines. Les animaux de Vienne forment des essaims visibles aux plafonds de carrières souterraines.
En Charente et en Charente-Maritime, cette espèce apparaît comme strictement fissuricole. Les Murins se logent, parfois par dizaines, dans de profondes fissures de quelques centimètres de large. Il devient alors très difficile de les dénombrer et les effectifs avancés pourraient donc être largement sous-estimés pour ces départements.
En période d’activité, les animaux fréquentent des bâtiments (églises, maisons) et des cavités souterraines chaudes où ils forment des essaims, généralement en compagnie d’autres espèces (Grand Rhinolophe, Rhinolophe euryale, Grand Murin ou Minioptère).
Habitats et terrains de chasse
Peu de données ont été récoltées sur l’utilisation de l’habitat par cette espèce en phase de chasse.
En Charente-Maritime, le suivi des animaux après émergence a permis de voir qu’ils longent des linéaires de haies, s’attardent près de mares et fréquentent des milieux semi-ouverts humides où alternent prairies, haies et boisements lâches. Là, ils disparaissent sans qu’il soit possible de dire quel est le type d’habitat privilégié.
Dans ce même département, une capture a été effectuée sur un chemin entre une haie et une rivière sans que l’on sache si l’animal était en chasse ou en déplacement.
En cours de nuit, et en période automnale particulièrement, de nombreux Murins à oreilles échancrées fréquentent des cavités souterraines ou des abris sous roche où leur présence n’est pas décelée en journée.
Statut patrimonial et évolution des populations
Nous ne disposons que de rares données quantitatives permettant de déterminer une tendance d’évolution de la population de Murin à oreilles échancrées du Poitou-Charentes. Sur la majorité des sites suivis, il ne semble pas y avoir de déclin évident de l’espèce.
Néanmoins, étant donnée l’importance de la population régionale, le Poitou-Charentes joue un rôle majeur dans la conservation de l’espèce au niveau européen. Il paraît essentiel que le principal gîte de reproduction connu bénéficie de mesures de protection strictes et durables et ce de façon prioritaire.
Des études complémentaires paraissent en outre indispensables pour connaître la dispersion des animaux en période hivernale et assurer le maintien de leurs gîtes d’hibernation.
PJ.
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