Parmi la cinquantaine de plantes exotiques invasives présentes en Poitou-Charentes l’Ambroisie à feuilles d’armoise Ambrosia artemisiifolia s’avère comme étant une adventice émergente particulièrement menaçante en raison des nuisances qu’elle engendre dans les domaines sanitaires, agricoles et écologiques. Ce n’est qu’à partir de 1995 qu’elle s’est mise à envahir quelques grandes cultures surtout celles de tournesol ainsi que les jachères et les parcelles en friches. On a alors commencé à détecter son pollen fortement allergisant dans les stations de surveillance aérobiologique de La Rochelle puis de Poitiers. Cependant ces observations sont restées non diffusées jusqu’à ce que des allergologues et des agronomes de la Région Rhône Alpes alertent les autorités sanitaires sur les risques d’allergie invalidante que représentent ses nuages de pollen aéroportés jusqu’à plusieurs dizaines de km tous les ans. Dans la région lyonnaise ce sont 120 000 personnes qui sont atteintes, tous les ans à la fin de l’été, de pollinoses diverses, conjonctivites, trachéites, urticaires et asthmes persistants entraînant une consommation d’antihistaminiques et de corticoïdes correspondant à un surcoût de 1,6 millions d’euros.
Poitou-Charentes Nature a donc procédé en 2006 à une enquête par courrier auprès de négociants en grains et techniciens de coopératives agricoles afin d’évaluer l’importance de ce phénomène dans la région Poitou-Charentes.
Une stagiaire, Céline Bruzeau, a été mandatée pour réaliser une enquête de terrain en 2008.
Ceci nous a conduit à identifier un foyer principal de contamination comprenant une vingtaine de communes situées autour de Sauzé-Vaussais et où les pertes de rendement en tournesol atteignent souvent 75%, rendant même certaines récoltes inutiles. Il existe aussi plusieurs foyers secondaires au Sud d’Angoulême, à Châtellerault, Jonzac et Montmorillon où d’autres types de cultures ou de milieux sont affectés.
Le rapport est disponible ici
Il est avéré, suite à plusieurs appels récents de personnes nous signalant des pieds d’ambroisie, que des paquets de graines vendues en grande surface pour nourrir les oiseaux en hiver contiennent parfois des graines d’ambroisie. Ne laissez pas aller à la floraison un pied de cette plante qui pousserait près de vos mangeoires à oiseaux, il vous suffit de le faucher en juillet au plus tard.
Ce projet commencé en mai 2007 consiste donc à mettre en place un réseau standardisé inter-partenarial de surveillance pluriannuelle permettant de mieux suivre cartographiquement l’évolution de la répartition de l’ambroisie, de prévoir ses émissions polliniques et de prévenir ainsi les populations des risques d’allergies invalidantes, de limiter sa propagation et sa prolifération en améliorant les pratiques agricoles par une meilleure maîtrise des cultures, des intercultures, des jachères, et en accordant une attention toute particulière à la gestion des parcelles après la fin de leur utilisation agricole.
Une plaquette d’information sur l’ambroisie a été réalisée à ce sujet en 2008. Cette plaquette, épuisée, a été rééditée récemment (carte actualisée, quelques nouvelles informations de 2009) : c’est la nouvelle version en ligne.
Dans le cadre de la mise en place d’un dispositif européen de lutte contre la prolifération de l’ambroisie dans les grandes cultures, Poitou-Charentes Nature a organisé le 6 mai 2009 au Lycée agricole de Melle un stage « Ambroisie et biodiversité : pratiques agricoles et santé humaine en Poitou-Charentes ».
De nombreux acteurs : SRPV, FDGDON et FREDON, CETIOM, Atmo Poitou-Charentes, Observatoire Régional de l’Environnement, Lycées agricoles, associations… se sont retrouvés pour faire un point sur les actions à mener afin d’informer, sensibiliser, prévenir l’ensemble des décideurs, professionnels, citoyens sur cette problématique.
Un forum est organisé le 15 septembre 2011 à Villefagnan (16), sur Ambroisie, coupons court à l’allergie !
Toute information sur la présence d’ambroisie en Poitou-Charentes peut nous être signalée par courriel, mais vous pouvez aussi consulter la page de l’Observatoire de la Flore Sud-Atlantique (OFSA) sur ce sujet afin de saisir vos informations en ligne
Cette problématique prend de l’ampleur, l’espèce pourrait faire prochainement l’objet d’un projet de loi. En attendant, un observatoire national est mis en place (voir Communiqué du ministère.)
→ Savoir reconnaître l’ambroisie et éviter les risques de confusion possible avec l’Armoise
Partenaires techniques :
- Service Régional de Protection des Végétaux Poitou-Charentes
- Association Française d’Étude des Ambroisies (AFEDA)
- Conservatoire Botanique National Sud-Atlantique (CBNSA)
- Office National Interprofessionnel des Grandes Cultures (ONIGC)
- CETIOM
- ARVALIS
- INRA Dijon
- Agence Régionale de Santé Poitou-Charentes et Directions de la Cohésion Sociale (ex. DDASS) Vienne, Charente et Deux-Sèvres
- Réseau CRES-CODES (COmité Départemental d’Education pour la Santé) Poitou-Charentes
- Atmo Poitou-Charentes
- Météo France
- Observatoire Régional de l’Environnement (ORE) et le site du Réseau Partenarial des Acteurs du Patrimoine Naturel de Poitou-Charentes (RPAPN)
- Institut Atlantique d’Aménagement des Territoires (IAAT)
- Vienne Nature
- Charente Nature
- Nature Environnement 17
- Deux-Sèvres Nature Environnement
Partenaires financiers :
Agence Régionale de Santé Poitou-Charentes (ex DRASS)
Conseil Régional Poitou-Charentes – Groupement Régional de Santé Publique – Lafarge Ciments