Rédacteur : Guy Chezeau
Physionomie – structure
Il s’agit de milieux rocheux créés par l’homme. La nature du substrat, acide ou calcaire a peu d’influence sur la végétation qui s’y développe ; par contre, l’exposition, la pente et bien entendu les interventions humaines sont des facteurs-clés de la richesse biologique de ces milieux.
Les constructions modernes ou anciennes rénovées, les pavages actuels sont très généralement lisses et uniforme, leur richesse biologique est, en conséquence, très limitée et même souvent nulle.
Les vieux murs de pierres sèches, les tas d’épierrage et les pavements disjoints à l’ancienne présentent par contre des analogies avec des habitats naturels, parois rocheuses et dalles rocheuses. Ils s’en distinguent néanmoins sur plusieurs points. Les premiers constitués d’éléments de petite taille sont plus riches en fentes et anfractuosités de tailles variées et surtout leur épaisseur de taille réduite les rend plus sensibles aux variations des facteurs climatiques (température et pluviométrie). Les seconds sont quant à eux soumis à des apports d’éléments azotés et à un piétinement intensif.
Ces milieux, lorsqu’ils existent, présentent un intérêt non négligeable car ils participent alors à l’existence de corridors biologiques. De nombreuses espèces végétales et animales y trouvent en effet un refuge temporaire ou définitif.
Murs de pierres sèches et pavements n’ont jamais été fréquents dans nos plaines céréalières non plus qu’en zones humides, marais ou vallées alluviales, les sols y sont souvent profonds et le bornage des parcelles est alors dévolu aux haies vives. Ces milieux sont mieux représentés dans les villages ou à leur périphérie, là ou existaient des enclos maintenant fréquemment disparus. Les techniques de broyage des pierres, celles de la rénovation des murs les mettent à mal. Ils restent plus répandus en secteur d’élevage et de bocage.
Caractéristiques biologiques
Les pavements anciens sont colonisés par des annuelles à caractère rudéral ou par des adventices, la faune en est pratiquement absente.
Les vieux murs sont nettement plus riches avec une végétation de cryptogames : lichens, mousses et fougères mais également d’annuelles, de chaméphytes ou de phanérophytes comme les lianes ligneuses.
L’orientation des murs est déterminante ; la face exposée aux pluies dominantes ou bénéficiant d’une protection par rapport à une exposition trop brutale aux rayons du soleil est celle qui voit se développer la végétation la plus importante. Le nombre et l’importance des anfractuosités conditionnent l’installation d’une faune associant reptiles, oiseaux cavernicoles et gastéropodes.
Espèces caractéristiques
Podarcis muralis | |
Balea perversa | |
Phaeotellus rickenii |