Statut de protection
Protection nationale : Article 1
Directive habitats : Annexe 4
Convention Berne : Annexe 3
Liste Rouge nationale : A surveiller
Liste rouge régionale
Les populations de cette espèce sont liées à des milieux de qualité. Tout déclin local entraînant des effondrements locaux des Grenouilles vertes, des mesures de conservation des habitats et des connections sont indispensables à son maintien.
Biologie et écologie
En 1968, le statut d’espèce à part entière est conféré à cette petite Grenouille verte, grâce aux travaux de croisements du polonais BERGER.
Les critères morphologiques associés à l’approche acoustique suffisent généralement pour la distinguer des autres Grenouilles vertes. D’autre part elle se rencontre préférentiellement dans des habitats peu ou pas modifiés, tels que les tourbières, les marais anciens, les dépressions forestières, les mares bocagères bordées d’une abondante végétation.
Elle se reproduit d’avril à juin, coassant des trilles rapides et monochordes à l’aide de ses sacs vocaux latéraux, blancs immaculés. Les mâles arborent alors une coloration vert clair, jaune et plus rarement bleue. Elle hiberne dans la vase.
En Poitou-Charentes, sa valeur patrimoniale résulte tant de sa limite chorologique sud-ouest que dans sa sensibilité aux modifications des milieux, couplée à sa position d’espèce clef dans le maintien des populations du synklepton esculenta-lessonae.
En effet, dans une dynamique métapopulationnelle, sa présence conditionne la pérennité de la forme esculenta en assurant l’apport permanent du demi-génome lessonae à partir des milieux favorables à son maintien.
Ainsi est-il probable que les régressions locales de Grenouilles vertes soient liées à la fragilisation des réseaux d’échanges génétiques (assèchement et drainage des marais, ouverture des tourbières, canalisation des cours d’eaux, pollutions diverses et barrières de circulation telles que les infrastructures routières), entraînant des disparitions en cascade des populations périphériques.
Répartition
Plus septentrionale que la Grenouille verte, sa distribution dans la région étudiée est beaucoup plus limitée. Plusieurs éléments de réponse peuvent être avancés :
- sensibilité plus grande vis-à-vis des conditions topoclimatiques ;
- sensibilité plus grande vis-à-vis de la qualité des milieux (en terme d’artificialisation) ;
- la présence de biotopes réunissant ces deux contraintes : grands marais, tourbières, zones humides… ;
- l’influence de facteurs écologiques divers : acidité de l’eau, etc…
Elle est signalée dans trois départements : la Vienne, les Deux-Sèvres et l’extrême Nord de la Charente.
François DUSOULIER et Olivier GROSSELET