Rédacteur : Guy Chézeau
Physionomie – écologie
On a là des communautés de coupes et de clairières forestières sur sols calcaires ou marno-calcaires souvent assez riches en azote.
Ces formations sont fréquemment hétérogènes notamment du fait de la nature plus ou moins hydromorphe du substrat, du type de formation forestière qui les héberge ou encore du stade de leur évolution.
Il s’agit en effet de groupements temporaires qui précèdent les
associations forestières. Leur « durée de vie »peut être estimée à
une vingtaine d’années dans le cadre d’une évolution naturelle.
Les ligneux – jeunes arbres, arbustes et arbrisseaux à feuilles caduques – sont largement dominants, avec notamment des espèces pionnières comme le Saule marsault (Salix caprea).
L’influence de la forêt est marquée par la présence d’espèces de demi-ombre comme le Sureau noir (Sambucus nigra) ou appartenant au manteau forestier, le Chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) et le Troène (Ligustrum vulgare).
Toutes ces espèces se retrouvent ici en mélange avec des espèces thermo-héliophiles comme les ronces (Rubus sp.).
Les thérophytes sont par contre toujours des espèces héliophiles qui tendent à disparaître lorsque le stade forestier finit par s’installer.
Ici ou là, la strate arbustive peut être dominée par quelques arbres, spécialement des essences qui supportent mal la concurrence des espèces sociales, on pourra y trouver le Bouleau verruqueux (Betula pendula) ou le Peuplier tremble (Populus tremula).
Phytosociologie et correspondances typologiques
PVF 2004
CRATAEGO MONOGYNAE-PRUNETEA SPINOSAE Tüxen 1962 : manteaux arbustifs, fruticées et haies
- Sambucetalia racemosae Tüxen 1950 : communautés des coupes forestières
- Sambuco racemosae-Salicion capreae Tüxen & Neumann in Tüxen 1950
COR 1991
31 872 Clairières à couvert arbustif
Directive Habitats 1992 et Cahiers d’habitats
Nc
Confusions possibles
Dans notre région de plaine, l’habitat ne possède pas de bonnes caractéristiques (absence, notamment, du Framboisier, du Sureau à grappes et de divers chèvrefeuilles non lianoïdes, si typiques des étages montagnard et subalpin) ; on y rencontre en mélange des essences préforestières de bonne taille (Betula pendula, Salix caprea….), des espèces arbustives du manteau forestier ainsi qu’une strate herbacée formée de plantes des clairières ouvertes (voir fiches « Coupes, clairières sur sol acide » et « Coupes, clairières sur sol neutro-basophile ») .
On remarquera cependant l’absence d’arbres ayant atteint leur développement mature comme on peut les trouver en pleine forêt
Dynamique
Elle est toujours très importante et peut se traduire par une succession rapide d’espèces plus ou moins pionnières accompagnée par une fermeture rapide du milieu.
La forte densité des individus assurant le recouvrement total du sol ainsi que leur taille limitée, inférieure à 3 mètres, signent une végétation de fourré.
Espèces indicatrices
[plante2] | Betula pendula, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Hedera helix, Populus tremula, Rubus fruticosus, Salix capraea, Sambucus nigra, |
[lepidopteres] | Callophrys rubi, Gonepteryx rhamni, Nymphalis antiopa, Nymphalis polychloros |
[oiseaux] | Luscinia megarhynchos, Sylvia atricapilla, Troglodytes troglodytes, Turdus merula, Turdus philomelos |
Valeur biologique
D’une manière très générale, on ne rencontre dans cet habitat que des espèces banales, la valeur patrimoniale régionale est donc généralement faible. Cependant, en créant au sein du milieu forestier un espace un peu plus ouvert, la clairière à couvert arbustif favorise l’installation d’espèces végétales et animales d’interface.
Ainsi, au sein de la chênaie pubescente, en Charente-Maritime, apparaissent d’importantes populations de Séneçon du Rouergue (Senecio ruthenensis), espèce protégée.
Des oiseaux comme le Rossignol philomèle ou la Fauvette à tête noire trouvent là des conditions favorables à leur nidification.
Menaces
Ce type de végétation, conséquence des coupes de bois est peu prisé par les forestiers et aura donc tendance à disparaître rapidement dans les massifs soumis à une gestion intensive.
Il reste néanmoins assez bien représenté sur l’ensemble de la région Poitou-Charentes, favorisé par le morcellement des massifs boisés et par la disparition des pratiques rurales anciennes qui pouvaient se traduire par le pâturage des clairières forestières.
Statut régional
L’habitat est assez répandu sur l’ensemble de la région.