Mise en œuvre du Plan Régional d’Action en faveur des Odonates (PRAO) sur les milieux lotiques

Mise en œuvre du Plan Régional d’Action en faveur des Odonates (PRAO) sur les milieux lotiques

2018 – 2019

1.     Présentation du projet, du contexte et des objectifs

Si elles sont encore nombreuses à peupler nos étangs et nos rivières, la plupart des espèces d’Odonates subissent la dégradation de leurs habitats de reproduction. Recalibrage de rivières, drainage, comblement des mares, pollutions, fermeture des milieux… sont autant de facteurs qui conduisent à l’appauvrissement de notre faune odonatologique. Plusieurs espèces sont au bord de l’extinction ou se trouvent dans un état de conservation défavorable. Dans le cadre de ses engagements et pour faire face à l’érosion de la biodiversité, l’Etat français a souhaité mettre en place des plans de restauration nationaux pour les espèces dont l’état de conservation n’est pas favorable. Un plan d’action national en faveur des Odonates a été élaboré par l’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE). La rédaction de la déclinaison régionale de ce plan a été confiée à Poitou-Charentes Nature (PCN), structure associative qui œuvre depuis plusieurs années à l’amélioration des connaissances odonatologiques du Poitou-Charentes (avec notamment publication en 2008 d’un atlas des libellules du Poitou-Charentes), qui dispose donc avec ses associations membres de l’expérience et des compétences pour cette action. L’élaboration de ce plan s’est appuyée sur un réseau de partenaires composé des associations naturalistes membres de Poitou-Charentes, de collectivités territoriales, d’établissements publics, ainsi que d’experts régionaux impliqués dans le suivi des espèces d’Odonates de façon générale.

Ce plan vise 17 espèces inscrites au Plan National d’Actions ou appartenant à la Liste Rouge des Odonates menacés du Poitou-Charentes et classées en danger critique d’extension « CR » et  en danger « EN » selon les critères UICN.

Le Plan Régional d’Action en faveur des Odonates (PRAO) prévoit plus d’une trentaine d’actions visant à préserver les espèces menacées. L’objectif de ce projet est de mettre en œuvre des actions du plan régional sur les milieux lotiques.

2.     Description des actions

2.1.      Action 1 (2018-2019)

  • Améliorer les connaissances sur la répartition de quatre espèces prioritaires des milieux courants (Action AC.2.1 du PRAO) : Gomphus flavipes, Gomphus graslinii, Ophiogomphus cecilia, Macromia splendens à partir de prospection sur des placettes ciblées sur des secteurs potentiellement favorables (40 par an/département, avec 2 passages par site).

2.2.      Action 2 (2018)

  • Réaliser des suivis standardisés à long terme des espèces prioritaires des milieux courants (Action AC.4.3 du PRAO) : Coenagrion mercuriale, Gomphus flavipes, Gomphus graslinii, Ophiogomphus cecilia, Oxygastra curtisii sur des placettes (2 passages sur 160 sites par an répartis sur l’ensemble de la région, soit 40/département).

Cette action permettra de mesurer l’efficacité des mesures réalisées au sein des contrats territoriaux à travers l’évolution des cortèges odonatologiques. Ce suivi pourra être utilisé comme un indicateur par les syndicats de rivières.

2.3.      Action 3 (2018-2019)

Gérer et animer une base de données documentaire (Action R.11.1 du PRAO) afin de recenser le maximum d’actions réalisées sur les odonates par les APNE mais aussi par les partenaires : collectivités, syndicats de rivières, réserves…

3.     Indicateurs d’évaluation

  • Action 1 : Nombre de placettes d’inventaire (40/département : 160), transmission des données au SINP
  • Action 2 : Nombre de placettes de suivi (40/département : 160)
  • Liste des espèces par cours d’eau et placette (cortège d’espèces)
  • Rédaction d’un protocole reproductible et élaboration d’un rapport d’activité de cette phase 1 (2018)

4.     Partenaires techniques

Syndicats de rivière

A télécharger :

Le Plan Régional d’Action en faveur des Odonates (PRAO)

Ce programme est financé par :

Les Papillons de jour du Poitou-Charentes

Les Papillons de jour du Poitou-Charentes

Un ouvrage inédit sur les Papillons de jour du Poitou-Charentes (les Rhopalocères) publié en 2017. Il est illustré de plus de 300 photos, 140 cartes et a été réalisé à partir de 260 000 observations sur tout le territoire. En vente au prix de 28,5€.

Grâce à cet effort d’inventaire régional sans précédent pour ce groupe (300 naturalistes ont rassemblé plus de 260 000 observations sur les 4 départements), soutenu par l’Union Européenne (fonds FEDER), le Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine et la DREAL Nouvelle-Aquitaine les prospections menées entre 2010 et 2014 ont permis de nombreuses (re) découvertes, de modifier les listes d’espèces patrimoniales et d’impulser de nombreuses actions pour leur préservation (à poursuivre).

Nous sommes fiers d’avoir pu ainsi assurer la relève de nos illustres prédécesseurs qui, depuis la fin du XIXe siècle, travaillent pour mieux connaître et préserver les papillons de jour. Nous souhaitons que cet ouvrage soit le plus largement distribué pour permette une amélioration des connaissances et des consciences, pour aboutir à davantage d’actions permettant leur préservation.

Quelques extraits :

Avec le soutien de :

Libellules du Poitou-Charentes : Atlas de répartition illustré

Libellules du Poitou-Charentes : Atlas de répartition illustré

Ouvrage en couleur et illustré paru en 2009. Il regroupe et présente les espèces de libellules présentes actuellement en Poitou-Charentes, voire disparues. English.
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Au format 20 x 27 cm, avec 256 pages en couleur, plus de 500 illustrations, comprenant des monographies et des cartes de répartition, cet ouvrage traite de 73 espèces de libellules connues à ce jour en Poitou-Charentes (voir en bas de cet article).

L’ouvrage est en vente auprès de Poitou-Charentes Nature (14 rue Jean Moulin 86240 Fontaine-le-Comte). Renseignements au 05 49 88 99 23.

Offre déstockage :
de 1 à 3 exemplaires : 12,00 € l’unité 
à partir de 4 exemplaires : 10,00 € l’unité
+ frais de port

Présentation de l’ouvrage

Poitou-Charentes Nature, union régionale d’associations de protection de la nature et de l’environnement, recense depuis de nombreuses années avec ses associations membres, les richesses du patrimoine naturel du Poitou-Charentes.

De 2002 à 2008, des dizaines de bénévoles, de chargés de mission ont arpenté ruisseaux, rivières et fleuves, mares, étangs et points d’eau de toute la région pour réaliser un inventaire des libellules du Poitou-Charentes.

Ces insectes remarquables à plus d’un titre, que l’on peut observer chaque année entre mars et novembre, représentent un patrimoine exceptionnel, témoins de la qualité des eaux qu’ils fréquentent.

Avec plus de 60 000 données collectées, c’est un véritable état des lieux sur les 73 espèces de libellules connues dans la région qui vous est livré dans cet ouvrage, avec force détails sur la biologie, l’écologie, les menaces pesant sur les libellules. Vous y trouverez également des conseils pratiques sur les techniques d’observation, sur l’étude ou encore l’identification de ces insectes.

C’est la première fois qu’un ouvrage de cette qualité présente les libellules du Poitou-Charentes. Ces insectes enchanteurs sont en fait peu connus, autrement que par leur légèreté et leur danse de séduction. Les libellules sont des êtres tout à fait étonnants qui méritaient une telle valorisation.

Fruit de 18 années de prospections et de l’expérience accumulée au -fil des années par plus de 200 naturalistes, cet ouvrage traite des 73 espèces de libellules connues à ce jour en Poitou-Charentes.

Ce sont de nombreuses descriptions précises sur la répartition, l’abondance, le cycle biologique, les habitats fréquentés, les menaces pesant sur chaque espèce et le statut de conservation de ces espèces qui sont présentées dans cet ouvrage. Toutes ces informations sont accompagnées de graphiques, de cartes de répartition et de nombreuses photographies.

Mais plus qu’un guide de terrain, c’est un livre à lire chez soi, qui charmera naturalistes, pêcheurs, ou simples amoureux de la nature. Il s’agit d’un ouvrage collectif et associatif où chaque chapitre est le reflet de personnalités différentes qui se révèlent dans une approche originale.

Connaître, respecter, protéger, tels sont les principes qui nous ont amené à réaliser cet ouvrage. Puisse-t-il contribuer à mieux connaître et à sauvegarder encore longtemps ces merveilleux êtres vivants de notre patrimoine naturel.


Vous pouvez visualiser quelques pages du livre au format PDF en cliquant sur les images ci dessous. Attention, ce livre n’est pas libre de droits de reproduction !

Chaque monographie (ici à titre d’exemples la Cordulie à corps fin Oxygastra curtisi et le Sympétrum sanguin Sympetrum sanguineum), après un petit rappel sur l’étymologie du nom, aborde la répartition de l’espèce, son cycle annuel (phénologie), les habitats qu’elle fréquente, sa biologie, les menaces qui pèsent sur elle et des pistes pour assurer sa préservation.

73 espèces (dont une disparue) sont ainsi passées à la loupe.

Le statut de protection (statut légal et intérêt patrimonial de chaque espèce) est mentionné par des symboles de couleur.


 

Contenu de l’ouvrage

Libellules du Poitou-Charentes

Préface

Avant-propos

Remerciements

-Sommaire

-73 monographies d’espèces

Espèces découvertes au cours de l’inventaire et espèces à rechercher :

Espèces à rechercher car présentes dans les départements limitrophes :

Les cortèges odonatologiques
Menaces liées aux activités humaines
La protection des libellules
Glossaire
Bibliographie
-Index

Retours sur le livre

Cette action a été soutenue par :

Atlas des amphibiens et reptiles de Poitou-Charentes

Atlas des amphibiens et reptiles de Poitou-Charentes

2017 – 2019

Formation Bocage des Antonins (Bruno FILLON – PCN)

1.     Présentation du projet, du contexte et des objectifs

En 2002, Poitou-Charentes Nature et son réseau d’associations de protection de la nature publiaient l’Atlas préliminaire des Amphibiens et des Reptiles du Poitou-Charentes (téléchargeable). Cet atlas, couvrant la période 1990-2000, avait permis d’élaborer le premier état des connaissances régional concernant ces 2 groupes de vertébrés : 22 taxons d’amphibiens et 15 de reptiles.

L’objectif du projet actuel est de publier l’atlas de répartition des amphibiens et reptiles du Poitou-Charentes 20 ans après l’atlas préliminaire. Cette nouvelle enquête permettra de faire un bilan sur le statut de ces espèces, qui sont parmi les plus menacés en France et en Europe. En effet, en dépit de la protection réglementaire dont bénéficient ces espèces sur le territoire national, la situation de nombre d’entre elles demeure préoccupante et le Poitou-Charentes n’échappe pas à la règle. Notre région porte notamment une grande responsabilité pour des espèces considérées comme vulnérables (Lézard ocellé, Sonneur à ventre jaune et Pélobate cultripède) ou quasi-menacées (Cistude d’Europe, Grenouille verte de Perez et Grenouille verte de Lessona) en France (Liste rouge des espèces menacées en France). Pour autant, la destruction des zones humides, le comblement des mares, l’urbanisation, la dégradation des zones bocagères, etc. sont des menaces qui affectent l’ensemble des reptiles et des amphibiens de notre région, même celles considérées encore hier comme les plus communes (Crapaud épineux, Vipère aspic).

Lors du programme de 2000, un grand nombre de naturalistes locaux avait été formés. Cet atlas préliminaire avait permis de lancer une dynamique importante au sein des bénévoles des associations. Aujourd’hui, même si de nouvelles sessions de formation seront proposées pour mobiliser de nouvelles personnes, les associations sont dans la capacité de mobiliser un grand nombre de naturalistes pour la réalisation de cette enquête. De plus, depuis 2000, de nombreux programmes d’étude, d’inventaire et de suivi ont été menés au niveau régional permettant d’avoir une meilleure connaissance sur la répartition et le statut des reptiles et des amphibiens en Poitou-Charentes.

L’atlas des reptiles et des amphibiens du Limousin est en cours de réalisation, celui de l’Aquitaine est très récent (2014), par conséquent, ce projet permettrait le publier d’ici 2020 le premier atlas de la future grande région, ainsi que des propositions d’action de conservation pour les espèces les plus menacées.

Les objectifs opérationnels de ce projet sont donc :

  • Mettre en place un réseau d’observateurs ;
  • Faire un bilan sur la répartition des amphibiens et des reptiles dans la région ;
  • Actualiser le statut de conservation des espèces,
  • Contribuer à la conservation des espèces.

2.     Description des actions

2.1.      Phase 1 (2017)
  • Description de la méthodologie
  • Validation de la méthodologie en CSRPN
  • Lancer et animer la démarche auprès des bénévoles
  • Mise en place d’un réseau d’observateurs au sein des associations départementales
  • Organiser des sessions de formations pour mobiliser de nouveaux naturalistes
  • Réaliser des prospections
  • Actions de sensibilisation du grand public (diaporama, sorties)
  • Réflexion sur des actions de médiation (SOS reptile)
  • Information du public (plaquette)
2.2.      Phase 2 (2018)
  • Animation du réseau d’observateurs au sein des associations départementales
  • Organiser des sessions de formations pour mobiliser de nouveaux naturalistes
  • Réaliser des prospections
  • Actions de sensibilisation du grand public (diaporama, sorties)
  • Suivis complémentaires sur espèces ciblées
  • Publication plaquette
  • Objectifs : collecter 6 000 données pour la région, réaliser 8 formations départementales  et 1 formation régionale ainsi que 2 actions grand public par département
2.3.      Phase 3 (2019)
  • Animation du réseau d’observateurs au sein des associations départementales
  • Organiser des sessions de formations pour mobiliser de nouveaux naturalistes
  • Réaliser des prospections
  • Actions de sensibilisation du grand public (diaporama, sorties)
  • Suivi espèces sur mailles expérimentales
  • Propositions d’actions de conservation

3.     Partenaires techniques

  • Agence Régionale de la Biodiversité (ARB)
  • Muséum National d’Histoire Naturelle de La Rochelle (MHNLR)
  • Conservatoire d’Espaces Naturels Poitou-Charentes (CREN)
  • Société herpétologique de France (SHF)
  • CNRS de Chizé
  • PNR du Marais Poitevin
  • CNRS – Pélagis
  • GMHL (Limousin)
  • Cistude Nature
  • Groupe Herpétologiste des Pays de la Loire

4.     Partenaires financiers

Grand rhinolophe et Trame verte bocagère

Grand rhinolophe et Trame verte bocagère

2016 – 2019


Grand rhinolophe et Trame verte bocagère : étude des facteurs environnementaux influant sur la dynamique des populations

1.     Présentation du projet, du contexte et des objectifs

Le Grand rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum est une des espèces anthropophiles les plus menacées mais aussi une des plus étudiées dans le monde (Flanders & Jones, 2009). Présent à travers tout le paléarctique, de l’Atlantique au Pacifique, et bien que classé par l’UICN dans la catégorie « Préoccupation mineure » au niveau mondial (UICN, 2008), ses populations sont en déclin prononcé dans de nombreux pays (Arthur & Lemaire, 2009). En Europe, sa situation est préoccupante, tout du moins au nord de son aire de répartition (Arthur & Lemaire, 2009). Le Grand rhinolophe est par exemple aujourd’hui considéré comme presque éteint dans une grande partie de la Belgique (moins de 200 individus), du Luxembourg (moins de 300 individus) (Arthur & Lemaire, 2009) et de l’Allemagne septentrionale (Aulagnier et al., 2010). Il figure ainsi aux annexes II et IV de la directive « Habitat-Faune-Flore » de 1992 et est classé « Quasi-menacée » selon les Listes rouges des mammifères menacés en Europe comme en France (UICN France et al., 2009).

Les effectifs de cette espèce en France se sont dramatiquement réduits au cours du XXème siècle, surtout au nord, mais aussi dans le centre de la France (Godineau & Pain, 2007), atteignant même le seuil d’extinction en Alsace. En revanche, l’ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Centre, Aquitaine) regroupe 46 % des effectifs hivernaux et 37 % des effectifs estivaux (SFEPM, 2014).

Le Poitou-Charentes accueille la 4ème population hibernante de Grand Rhinolophe en France avec environ 7 000 individus, et la 10ème population estivale avec environ 2 000 individus (SFEPM, 2014).

La région porte ainsi une responsabilité particulière quant à sa conservation à l’échelle nationale.

En hiver, l’espèce fréquente essentiellement les cavités souterraines, naturelles (grottes, gouffres, etc.) ou artificielles (anciennes carrières d’extraction de matériaux, caves, etc.). Ces sites d’hibernation, dont certains sont suivis depuis 30 ans, sont aujourd’hui relativement bien connus et les effectifs de Grand rhinolophe hibernants peuvent être considérés comme relativement bien estimés les années où l’ensemble des sites peuvent être comptés simultanément. A contrario, durant la période d’activité, l’espèce est anthropophile et utilise en ce sens les gîtes procurés par le patrimoine bâti (vastes combles, greniers, etc.) pour établir en été ses colonies de parturition (mise bas). A ce jour, seuls 38 gîtes de parturition sont connus dans la région, principalement dans les Deux-Sèvres (21 sites). Malgré l’aspect favorable de nombreux autres secteurs géographiques sur l’ensemble des départements de Poitou-Charentes, il est difficile, à ce jour, d’expliquer le faible nombre de colonies de parturition connues. Les Deux-Sèvres n’abritant que peu de cavités souterraines, les effectifs de Grand rhinolophe hibernants dans le département comptent moins de 400 individus répartis dans 7 sites, dont seuls 3 dépassent les 80 individus. Il apparaît donc évident que l’essentiel des effectifs qui composent les colonies de parturition de ce département hibernent dans les départements et régions limitrophes (Maine-et-Loire, Vendée, Vienne, Charente, Charente-Maritime) et peut être au-delà.

Le déséquilibre existant entre effectif hivernal et estival traduit ainsi les importantes lacunes qui subsistent quant aux connaissances sur la répartition de l’espèce au printemps et en été ainsi que sur les modalités de déplacement (corridors utilisés, phénologie, échanges entre populations, etc.). Ce déséquilibre entre les effectifs hibernants et estivants en Poitou-Charentes est également constaté dans les régions voisines (Pays-de-la-Loire, Centre, Limousin, Aquitaine), avec les mêmes proportions (moitié moins d’individus connus en été par rapport aux effectifs en hiver). Les difficultés de prospection du bâti public et privé (autorisation d’accès, contact avec les particuliers, etc.), sont une des raisons expliquant les lacunes constatées.

Ainsi, de nombreuses inconnues subsistent sur le fonctionnement des populations à l’échelle régionale voire inter-régionale, induisant potentiellement d’importants risques à long terme sur la conservation d’une des plus importantes populations de Grand rhinolophe française.

Les questions restant en suspens sont notamment : comment fonctionnent les populations et quel est leur état sanitaire ? (Quels échanges entre les différents sites pour la reproduction et l’hibernation, quels corridors sont utilisés, quels sont les impacts des ruptures (ou absence) de continuités écologiques, ceux des milieux utilisés pour la recherche alimentaire, ceux des intrants agricoles, etc.).

En effet, du fait de son vol relativement lent et papillonnant et de la faible puissance de ses émissions ultrasonores, l’espèce est dépendante des éléments paysagers linéaires tels que les haies ou lisières lors de ses déplacements (Gremillet, 1999). Elle recherche ainsi des paysages semi-ouverts bocagers, à forte diversité d’habitats, formés de boisements de feuillus, d’herbages pâturés en lisière de bois ou bordés de haies, mais également les landes, friches, vergers pâturés et jardins (Flanders & Jones, 2009). Elle pratique aussi bien la chasse active à la recherche de Lépidoptères hétérocères et de Diptères, que la chasse à l’affût, suspendue à une branche à la recherche de Coléoptères coprophages (Bensettiti & Gaudillat, 2002). L’espèce apparaît ainsi fortement liée aux agrosystèmes de polyculture-élevage. Lucifuges, les Grands rhinolophes restent également éloignés des zones urbaines ou routes éclairées (Arthur & Lemaire, 2009). Pour ces raisons, l’espèce est ainsi potentiellement fortement impactée par les produits phytosanitaires utilisés dans l’agriculture et notamment les traitements antiparasitaires administrés aux animaux d’élevage.

Tous ces facteurs influent directement sur la reproduction, la dispersion, la survie des individus et le maintien des populations de Grand rhinolophe en Poitou-Charentes. Il est aujourd’hui essentiel d’améliorer nos connaissances sur les réseaux de gîtes utilisés (hivernaux comme estivaux), à l’échelle régionale et inter-régionale, et de réaliser un état zéro de l’état sanitaire des populations.

Pour tenter d’apporter les premiers éléments de réponses à ces nombreuses questions qui subsistent sur le fonctionnement des populations à l’échelle régionale voire inter-régionale, il est prévu de :

  • Réaliser des phases d’échantillonnages pour effectuer des analyses génétiques (à partir de prélèvements de patagium) afin de mieux identifier et localiser les différentes populations présentes sur le territoire ;
  • Marquer certains individus à l’aide de transpondeurs afin d’affiner la connaissance sur les échanges, notamment entres les sites hivernaux et de parturitions ;
  • Réaliser des analyses écotoxicologiques à partir de prélèvements sanguins en ciblant les familles de polluants présentant des risques potentiellement importants pour cette espèce.

Au cours des trois années du projet, il est prévu d’échantillonner les sites majeurs accueillant les Grands rhinolophes dans la région (colonies de parturition, sites d’hibernation, sites de transit). Concernant les colonies de parturition, les captures seront réalisées en dehors de la période de dépendance des juvéniles (à adapter en fonction de la phénologie des espèces visées et des conditions météorologiques annuelles pouvant avoir un impact sur la période de mise-bas). De même, la fin de période de gestation sera proscrite.

Sur ces sites majeurs seront réalisés l’ensemble des prélèvements biologiques, patagium et sang, nécessaire aux analyses génétiques et écotoxicologiques. Concernant les échanges inter-populationnels et saisonniers, une partie des individus capturés seront également marqués par transpondeurs. En effet, les Rhinolophes étant des espèces extrêmement sensibles au baguage et la technologie GPS n’étant pas suffisamment miniaturisée pour les microchiroptères, il est prévu de marquer les individus par le biais de puces électroniques de type vétérinaires implantées sous la peau. Cette technique, sans risque pour la santé des animaux, suppose un effort de contrôle important par la suite. Ces contrôles seront opérés tout au long de l’année à l’aide d’un détecteur à main lors des comptages menés en période hivernale, puis à l’aide de portiques automatiques qui seront installés aux entrées des gîtes de parturition et de transit.

Comme présenté précédemment, de par ses particularités biologiques et ses exigences écologiques, l’espèce apparaît assez logiquement comme un excellent indicateur de la trame verte bocagère constitutive du réseau « Trame Verte et Bleue » (TVB), mais également comme un indicateur de la qualité du milieu, clef d’entrée essentielle auprès du monde agricole avec lequel des actions de sensibilisations seront menées dans le cadre de ce programme.

Si, comme nous le supposons, il existe d’importants échanges au sein des populations de la région mais aussi à l’échelle inter-régionale, il est essentiel de caractériser les corridors utilisés et de les conserver. Des travaux de modélisation spatiale de l’occupation du territoire par le Grand rhinolophe ont déjà été réalisés en Deux-Sèvres (Pinaud & Le Guen, 2015) et à l’échelle régionale (Aubouin, 2013). Mais l’hétérogénéité des données cartographiques disponibles à l’échelle régionale (notamment le niveau de détail de la BD Topo de l’IGN) et le trop faible nombre de colonies de parturition connues ne permettent pas aujourd’hui d’exploiter de façon robuste ces résultats. 

L’amélioration des connaissances sur la répartition du Grand rhinolophe en Poitou-Charentes, la caractérisation des populations présentes, leurs échanges et leur état sanitaire constituent la priorité absolue quant à la conservation de l’espèce. Ce programme se veut également être un support pour les régions limitrophes, notamment l’Aquitaine pour qui la conservation de l’espèce est aussi une priorité (2ème population hibernante de France et 5ème population estivale).

C’est fort de l’expérience du programme mené sur les chauves-souris anthropophiles (2013-2015), et notamment des différentes techniques de prospection mises en œuvre (porte à porte, capture et télémétrie, écoutes ultrasonores, etc.), mais aussi de l’importante dynamique initiée auprès du grand public et des partenaires institutionnels (animation du Plan Régional d’Actions en faveur des Chiroptères, sorties, conférences, articles de presse, émissions de radio, animation de l’opération « Refuge pour les chauves-souris », etc.), que le Groupe Chiroptères de Poitou-Charentes Nature propose ce nouveau contrat d’objectif régional.

Un tel projet vise également à répondre aux exigences du Plan Régional d’Actions en faveur des Chiroptères (déclinaison régionale du Plan d’Action National), puisqu’il concerne 6 fiches actions du Plan :

  • « Prospecter les bâtiments » – Priorité 2 ;
  • « Valoriser la présence de Chauves-souris dans les bâtiments » – Priorité 3 ;
  • « Suivre les principales colonies de mise-bas » – Priorité 1 ;
  • « Rechercher de nouvelles colonies de mise-bas » – Priorité 1 ;
  • « Sensibiliser le monde agricole aux chauves-souris et le mobiliser pour leur préservation » – Priorité 2 ;
  • « Maintenir et développer le réseau SOS Chauves-souris » – Priorité 1 ;

NOTA : L’ensemble des analyses génétiques et écotoxicologiques, ainsi que la pose de transpondeurs se réalisera en partenariat étroit avec l’Université de Lyon 1 Claude Bernard qui porte actuellement un projet national sur les Chiroptères cavernicoles (projet Ecofect).

OBJECTIFS :

Connaissances des populations :

  • Recherche et localisation des colonies de mise bas ;
  • Etat des lieux des effectifs hivernants et tendances évolutives ;
  • Caractérisation des populations (identification des noyaux de population par prélèvements génétiques) ;
  • Etat sanitaire des populations (analyses écotoxicologiques).

Conservation des réseaux de gîtes et des connexions :

  • Identifier les connexions, les zones de fragmentation et les points noirs ;
  • Caractériser les échanges inter-sites (transpondage) ;
  • Initier un partenariat avec la profession agricole (Chambre régionale et chambres départementales d’agriculture, réseau InPACT) ;
  • Poursuivre le partenariat entre les Collectivités locales et territoriales, les services de l’Etat, les CAUE, les APNE et les propriétaires privés volontaires ;
  • Informer et sensibiliser le grand public ;
  • Impliquer les propriétaires privés ou institutionnels dans la sauvegarde des chauves-souris en développant l’opération « Refuge pour les chauves-souris » ;
  • Renforcer le réseau SOS chauves-souris.

2.     Description des actions

2.1.      Phase 1 (2016)
  • Repérer l’ensemble des cavités souterraines, naturelles et artificielles afin d’organiser des comptages hivernaux simultanés à l’échelle régionale ;
  • Échantillonner 10 sites d’importance dans la région (5 sites hivernaux et 5 sites estivaux) à raison de 50 prélèvements par site, soit 500 prélèvements par an ;
  • Transponder 500 individus ;
  • Poursuivre la déclinaison à l’échelle régionale de l’opération « Refuges pour les chauves-souris » ;
  • Réaliser des animations (conférences et sorties nocturnes à la découverte des chauves-souris) sur des communes cibles ;
  • Réaliser des animations auprès de la profession agricole ;
  • Renforcer le réseau SOS chauves-souris (articles de presse et émissions de radio) ;
  • Diffuser des plaquettes d’information sur les chauves-souris, notamment auprès des professionnels du bâtiment et de la profession agricole ;
  • Réaliser une plaquette sur le Grand rhinolophe ;
  • Former les bénévoles.
2.2.      Phase 2 (2017)
  • Prospecter l’ensemble des cavités souterraines, naturelles et artificielles en hiver, lors de comptages simultanés à l’échelle régionale ;
  • Échantillonner 10 sites d’importance dans la région (5 sites hivernaux et 5 sites estivaux) à raison de 50 prélèvements par site, soit 500 prélèvements par an ;
  • Poursuivre la déclinaison à l’échelle régionale de l’opération « Refuges pour les chauves-souris » ;
  • Réaliser des animations auprès de la profession agricole ;
  • Renforcer le réseau SOS chauves-souris (articles de presse et émissions de radio) ;
  • Diffuser des plaquettes d’information sur les chauves-souris, notamment auprès des professionnels du bâtiment et de la profession agricole ;
  • Former les bénévoles.
2.3.      Phase 3 (2018)
  • Prospecter l’ensemble des cavités souterraines, naturelles et artificielles en hiver, lors de comptages simultanés à l’échelle régionale ;
  • Échantillonner 10 sites d’importance dans la région (5 sites hivernaux et 5 sites estivaux) à raison de 50 prélèvements par site, soit 500 prélèvements par an ;
  • Poursuivre la déclinaison à l’échelle régionale de l’opération « Refuges pour les chauves-souris » ;
  • Réaliser des animations (conférences et sorties nocturnes à la découverte des chauves-souris) sur des communes cibles ;
  • Réaliser des animations auprès de la profession agricole ;
  • Renforcer le réseau SOS chauves-souris (articles de presse et émissions de radio) ;
  • Diffuser des plaquettes d’information sur les chauves-souris, notamment auprès des professionnels du bâtiment et de la profession agricole ;
  • Former les bénévoles.

3.     Partenaires techniques

4.     Résultats

Retrouvez ici la note de synthèse pour l’année 2016

Téléchargez ici le rapport d’activités complet pour l’année 2017

Téléchargez ici le rapport d’activités complet synthétisant les résultats des 3 années, de 2016 à mars 2019

Autres articles édités par les partenaires du programme, jusqu’à janvier 2021 :

5.     Partenaires financiers

Atlas des Mammifères sauvages du Poitou-Charentes

Atlas des Mammifères sauvages du Poitou-Charentes

Cet ouvrage de 304 pages paru en juillet 2011 est une référence sur l’état des connaissances pour l’ensemble des 96 espèces de mammifères sauvages présents en Poitou-Charentes. English presentation.

Avec plus de 48 000 données collectées entre 1985 et 2008, c’est une véritable synthèse des connaissances sur cet Ordre qui vous est livrée dans ce livre.
Tous les mammifères sauvages sont concernés par cet inventaire, qu’il s’agisse d’espèces terrestres communes et facilement observables comme le hérisson, ou le chevreuil, d’espèces plus difficiles à observer comme les musaraignes, la genette ou les mammifères marins, voire d’espèces très rares comme le vison d’Europe.
Après une section, en couleur, décrivant la méthodologie employée et la situation géographique du Poitou-Charentes, la majeure partie de cet ouvrage présente pour chaque espèce une monographie illustrée et accompagnée de cartes.

Au format 21 x 29,7 cm, avec 304 pages, plus d’une centaine d’illustrations, cet ouvrage n’est plus disponible en format papier. Envoi gratuit du pdf sur demande par mail.

Nous remercions nos partenaires qui ont contribué financièrement à la rédaction et à l’édition de cet ouvrage.

Rencontres naturalistes régionales – 1ère édition

Rencontres naturalistes régionales – 1ère édition

CONTEXTE DU PROJET

Depuis plus de 30 ans, les associations de protection de la nature de Poitou-Charentes réalisent, sous l’égide de Poitou-Charentes Nature, de nombreuses enquêtes naturalistes sur des thèmes et des approches variés : mammalogie, avifaune, herpétologie, entomologie, botanique, atlas, études de milieux, listes rouges …

Toutes ces enquêtes ne sont réalisables que grâce à un important réseau de naturalistes bénévoles actifs sur ce territoire. Ces projets sont le plus souvent valorisés par la publication d’ouvrages et/ ou de rapport sans qu’il y ait d’autres restitutions ou valorisation auprès de nos bénévoles, de nos financeurs et de nos partenaires techniques.

C’est la raison pour laquelle a été proposée cette première édition des rencontres naturalistes du Poitou-Charentes, qui s’est tenu dans le département de la Vienne.

Le public visé initialement était d’une part les bénévoles des associations, mais également les services techniques des collectivités, d’associations, les financeurs et nos partenaires techniques.

Il est à noter que ce genre de rencontres existaient dans de nombreuses régions : Pays-de-la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Midi-Pyrénées, etc. et que ce format rencontre un fort succès.

OBJECTIFS, ACTIONS ET ATTENDUS

Les objectifs de ces rencontres étaient prioritairement de :

-Créer un événementiel permettant aux naturalistes du Poitou-Charentes de se rencontrer et de renforcer les liens qui existent au sein du réseau ;
-Valoriser le travail des naturalistes de PCN et de ses associations.

En second plan, d’autres objectifs étaient visés via l’organisation de ces rencontres :

-Développer la communication et la valorisation interne comme externe des travaux de PCN et de ses associations ;
-Valoriser des travaux de naturalistes hors réseau PCN (Fédération de pêche, CREN, CBN, autres associations, bureau d’étude…) ;
-Valoriser le travail de collectivités réalisé en partenariat avec des associations (ex : observatoire biodiversité d’une commune) ;
-Faire le point sur des études, enquêtes, découvertes, actions de conservation.

Pour ce faire :

Des rencontres seront organisées tous les ans ou tous les 2 ans dans un département du Poitou-Charentes (la fréquence à déterminer en fonction du succès et du bon déroulement de l’organisation et des journées).
Poitou-Charentes Nature prend en charge la coordination avec l’appui technique de(s) association(s) départementale(s).

Ces rencontres naturalistes se feront sur deux journées.  VOIR PROGRAMME DETAILLE

Pour cette première édition, les sujets présentés seront puisés dans les travaux réalisés par PCN et des associations uniquement. L’objectif pour les années futures serait d’ouvrir des temps de présentations aux partenaires techniques pour la présentation d’études sur la biodiversité.

Du point de vue logistique, la coordination se chargera chaque année de trouver le lieu d’accueil et d’organiser les repas (avec produits biologiques et locaux, dans la mesure du possible).

L’indicateur de réalisation pour cette première édition des rencontres était :

→ Participation de 100 personnes minimum sur les deux jours

RESULTATS

La première édition des rencontres naturalistes en Poitou-Charentes a donc été fixée les 10 et 11 février 2017. Le choix du lieu s’est porté sur le CREPS de Poitiers, site offrant un complexe de vastes salles pour les conférences, les expositions et les ateliers naturalistes mais aussi des services tels que la restauration et l’hébergement ainsi qu’un cadre environnant agréable et propice aux animations nature.

Vous pouvez retrouver ici l’ensemble des présentations en plénière

Vous pouvez retrouver ici le résumé des interventions

FREQUENTATION : LES RENCONTRES EN QUELQUES CHIFFRES

20 mini-conférences

8 ateliers naturalistes

1 forum associatif

10 expositions (2 partenaires: CREN, ORE)

1 galerie photo naturaliste (Collectif Objectif Nat’)

1 soirée festive

Plus de 300 participants sur les 2 jours !

Plus de 120 participants aux ateliers naturalistes

Cette première édition a reçu un excellent accueil, les participants ayant manifesté leur intérêt tant par leur nombre que par les retours oraux et écrits lors et suite aux rencontres.

Programme soutenu par :

Atlas des sauterelles, grillons et criquets de Poitou-Charentes

Atlas des sauterelles, grillons et criquets de Poitou-Charentes

2014 – 2017

1.  Présentation du projet, du contexte et des objectifs

A l’heure actuelle, l’état des connaissances laisse supposer que le Poitou-Charentes héberge 79 espèces d’Orthoptères sur les 216 recensées en France métropolitaine (ASCETE, 2009). Parmi ces dernières, certaines s’accommodent d’une gamme de milieux variés. A l’inverse, certaines espèces plus exigeantes ne sont retrouvées que dans un panel de milieux très restreint dont l’intégrité est dans bien des cas mise en péril avec, notamment, les modifications des pratiques agricoles opérées ces 50 dernières années. Ces espèces constituent alors des indicateurs intéressants de la conservation des milieux auxquels elles sont inféodées.

Certaines espèces picto-charentaises présentent également un intérêt majeur de conservation de par leur rareté à l’échelle nationale voire mondiale (Oedipode des salines).

Le Poitou-Charentes accueille en outre un important cortège d’espèces méridionales trouvant ici leur limite d’aire de répartition septentrionale à l’image du Barbiste des Pyrénées, de l’Oedipode grenadine, ou encore de la Decticelle frêle.

La multitude des milieux terrestres et la situation de carrefour entre les domaines d’influences océaniques, méditerranéennes et continentales, place notre région dans une situation unique. L’étude des Orthoptères peut permettre d’affiner cette approche car ce sont des espèces « bio-informatives » de l’habitat, voire de son état, qu’elles occupent.

Fort de ces constats et en l’absence de statut de protection pour l’ensemble des espèces de la région (seules 3 espèces protégées à l’échelle nationale à l’heure actuelle), il apparaît aujourd’hui primordial de compléter les connaissances scientifiques sur les Orthoptères en Poitou-Charentes, et de sensibiliser les décideurs, aménageurs, ainsi que le public intéressé par la nature sur l’importance de leur conservation ainsi que celle des habitats auxquels ils sont inféodés.

C’est pourquoi l’accroissement des connaissances concernant ce groupe d’Insectes et la réflexion quant à d’efficaces techniques d’inventaires sont primordiaux pour réaliser les inventaires indispensables à la connaissance de la répartition et du statut de chaque espèce.

 

2.     Description des actions

2.1.      Phase 1 (2014)

Dans un premier temps, avant le lancement des prospections, chaque département a dressé la liste des espèces connues sur son territoire à la fin 2013. Par ailleurs, la consultation d’archives (articles scientifiques, collections), bien que rares concernant ce taxon, a permis de dresser un état exhaustif des connaissances régionales.

En se basant sur la méthodologie d’inventaire réalisée en 2013 (phase 2 du Contrat d’Objectif précédent), des prospections ont été menées sur les 4 départements du Poitou-Charentes. Les données récoltées sont saisies classiquement sur les portails en ligne (BioloVision ou WNAT).

Comme indiqué dans la méthodologie d’inventaire, les prospections sont coordonnées par les référents de chaque département afin d’assurer une couverture de l’effort de prospection la plus homogène possible.

A minima, 2 formations par département et une formation régionale (9 formations en tout) sont proposées aux bénévoles souhaitant contribuer à l’atlas afin d’optimiser leurs prospections. Dans le même objectif, des outils pédagogiques, complémentaires de la clé d’identification réalisée en 2012 sont diffusés via les différents portails Internet associatifs.

L’utilisation de la clé d’identification réalisée lors de la phase 1 a permis d’en étudier la fonctionnalité sur le terrain et d’y apporter quelques modifications.

2.2.      Phase 2 (2015)

En 2015, la formation des bénévoles est poursuivie et la méthodologie d’inventaire, validée par le CSRPN, est mise en œuvre pour permettre une récolte d’informations la plus large possible. Les prospections sont menées après considération de la répartition de l’effort de prospection sur les différentes mailles régionales pour que ce dernier soit, à terme, le plus homogène possible.

2.3.      Phase 3 (2016)

En 2016, les prospections de terrain seront poursuivies, ainsi que les formations départementale et régionale. Les mailles régionales les moins prospectées seront prioritaires dans l’organisation des prospections départementales.

2.4.      Phase 4 (2017)

2017 sera la dernière année dédiée aux prospections de terrain. Chaque département portera donc un soin particulier, en amont de la saison orthoptérique, à analyser finement la répartition de l’effort de prospection des années précédentes. Ce travail permettra de faire ressortir les mailles à compléter et d’orienter les prospections. En fonction des besoins, des prospections communes pourront être organisées dans les départements où la couverture semble insuffisante. Un important bilan cartographique commenté, réalisé en fin d’année, servira de base de travail à la rédaction de l’atlas, prévue en 2018. Les différentes formations continueront d’être dispensées. Notons que l’élaboration du statut patrimonial de chaque espèce, prévue initialement cette même année, sera traitée dans le cadre d’un autre Contrat d’Objectif dédié à l’élaboration des Listes Rouges Régionales.

3.     Indicateurs d’évaluation

  • Nombre de données récoltées en 2017 (au moins 5000),
  • 8 formations départementales
  • 1 formation régionale

4.     Partenaires techniques

  • Observatoire Régional de l’environnement Poitou-Charentes (ORE)
  • Muséum National d’Histoire Naturelle de La Rochelle (MHNLR)
  • Conservatoire d’Espaces Naturels Poitou-Charentes (CREN)
  • ASsociation pour la Caractérisation et l’ETude des Entomocénoses (ASCETE)

5.     Partenaires financiers

Connaissance, évaluation et valorisation de la biodiversité de la haie

Connaissance, évaluation et valorisation de la biodiversité de la haie

2015 – 2017

1.     Présentation du projet, du contexte et des objectifs

Le développement agricole de ces dernières années s’est traduit par une extension des cultures de céréales au détriment des prairies et des espaces boisés comme l’attestent les statistiques agricoles. Le retournement des prairies engendre fréquemment l’arrachage des haies. De ces mutations agricoles résultent des phénomènes d’érosion, d’inondation et de pollutions des nappes et des cours d’eau. Les prairies et les haies étant des écosystèmes complexes et riches, leur régression entraîne une perte importante de biodiversité.

La définition de la trame verte bocagère modélisée dans le cadre du SRCE nécessitera à terme des projets de conservation et de restauration de haies à l’échelle du territoire. Ce schéma permettra la création de corridors biologiques fonctionnels entre les différents espaces naturels (dont les haies, considérées comme une unité de base de la Trame Verte). 

De nombreux chantiers de replantation ont été effectués depuis une vingtaine d’années dans la région : chantiers consécutifs aux remembrements, chantiers d’initiatives associatives (associations environnementales, chasseurs), chantiers de compensation environnementale, programme régional (un arbre / un habitant), programmes des Conseils généraux…

Sur le plan régional, la plupart des études réalisées (GODS 2013-2014, CNRS Chizé 2011-2016, ONCFS Pôle Bocage….) ne permettent pas d’évaluer l’efficacité de la replantation des haies sur la biodiversité, ou que partiellement. Le projet régional de la LPO Vienne s’inscrit dans la continuité des autres études mise en place et a pour objectif d’évaluer la fonctionnalité des haies replantées pour la faune et la flore.

La collecte et l’évaluation sur le plan de la biodiversité des initiatives réalisées ces 20 dernières années permettront une meilleure connaissance des actions menées et leurs impacts sur la biodiversité. Nous nous attacherons à recueillir les protocoles de plantation, les essences implantées et l’entretien réalisé. Dès lors cette base de connaissance pourra servir de recueil d’expériences et de référence et pour les projets à venir dans le cadre de la trame verte (proposition d’amélioration de la fonctionnalité).

Par ailleurs la connaissance régionale des secteurs bocagers renforcée par la connaissance des espèces bio indicatrices de ce milieu permettra de définir des secteurs témoins, servant de référence pour les comparaisons avec les secteurs replantés.

2.     Description des actions

2.1.      Rappels phase 1 (2015) et phase 2 (2016)

PHASE 1 : Objectifs : Préparation du travail terrain prévu en phase 2 

    Connaissance et évaluation de la biodiversité des haies

Description des actions : Elaboration des protocoles d’inventaires, collecte des données et choix des secteurs étudiés

  • Elaboration des protocoles d’inventaires faune et flore (choix des taxons, des protocoles, du calendrier d’inventaire)
  • Collecte des données haies dans chaque département (recherche de données sur les haies plantées 20 ans auparavant ou plus récemment : année de plantation, localisation, propriétaire…)
  • Sélection des haies qui seront inventoriées dans chaque département
  • Test des protocoles d’inventaires et outils de saisie

 

PHASE 2 : Objectifs : Connaissance et évaluation de la biodiversité des haies

                    Préparation de la restitution prévue en phase 3

Description des actions : Inventaires de la biodiversité et analyses, rédaction des premiers bilans et réflexion sur la restitution

  • Inventaires chiroptères, avifaune, papillons de jour, flore et typologie de la haie
  • Analyse de la biodiversité inventoriée : calcul des indices de biodiversité ou de fonctionnalité, recherche de variables explicatives (âge de la haie, secteur géographique, type d’entretien…)
  • Réunions de réflexion/concertation au sujet de la restitution :
    • Choix du format le plus adapté
    • Public ciblé
    • Moyens de diffusion

2.2.      Phase 3 (2017)

Objectifs : Connaissance et évaluation de la biodiversité des haies

                     Restitution / Diffusion des résultats

Description des actions : Fin des inventaires de la biodiversité,  analyses et interprétation des résultats, rédaction du document final, journées techniques, support d’informations  

  • Mise en œuvre des protocoles d’inventaires sur les secteurs sélectionnés (reptiles)
  • Analyse de la biodiversité inventoriée : calcul des indices de biodiversité ou de fonctionnalité, recherche de variables explicatives (âge de la haie, secteur géographique, type d’entretien…)
  • Réalisation de supports d’information :
  • plaquettes ou posters
  • article clé en main pour diffusion sur les sites internet des collectivités ou dans les bulletins municipaux
  • Sensibilisation du public à la biodiversité des haies et à l’entretien et la gestion des haies (participation éventuelle de Prom’haies), selon méthodologie établie en phase 2

3.     Indicateurs d’évaluation – Phase 3

  • Rapport d’activités
  • Une plaquette, que vous pouvez télécharger ici

  • 2 demi-journées techniques élus et agents par département
  • 2 demi-journées animations grand public par département

4.     Partenaires techniques du projet

  • Prom’haies en Nouvelle-Aquitaine
  • Bocage Pays Branché
  • Association Bon champ, bonne haie (Charente-Maritime)
  • Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais
  • Communauté de Communes du Pays Loudunais
  • ONCFS
  • Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime
  • Conseil Départemental de la Charente-Maritime
  • LPO France

5.     Partenaires financiers

Contribution à un observatoire de la biodiversité en Poitou-Charentes

Dans le cadre de la présente étude, Poitou-Charentes Nature propose la mise à disposition de six indicateurs biologiques visant des groupes faunistiques et floristiques variés : oiseaux, mammifères, amphibiens, orchidées. Il s’agit d’exemples qui pourraient constituer la trame initiale d’un observatoire plus étoffé, intégrant un plus grand nombre d’indicateurs pour mieux cerner la complexité de notre patrimoine naturel et son évolution face aux bouleversements que connaissent les écosystèmes régionaux.

Les indicateurs retenus illustrent la grande diversité des problématiques environnementales. Chacun de ces indicateurs fait l’objet d’une fiche descriptive :