Bécasse des bois

La Bécasse des bois est un oiseau forestier, qui recherche les bois de feuillus ou mixtes, comportant coupes, taillis et clairières et bordés de prairies. Elle y choisit plutôt des zones humides à taillis de saules ou d’aulnes. Le nid, simple dépression du sol tapissée de feuilles mortes, est souvent placé au pied d’un arbre, jamais au milieu d’un roncier.

La reproduction s’étale de mars à août, mais des migrateurs peuvent être encore présents jusqu’à mi avril.

Confusion impossible.

Après mi-avril, la “ croule ”, qui se compose de vols, pris au
crépuscule et à l’aube, et qui sont accompagnés de cris tantôt graves “ crou-crou ” tantôt aigus “ psitt ”, est un signe de nidification
probable.

L’audition de la croule est le principal moyen de déceler la présence de cette espèce discrète et au plumage cryptique.

Inconnue ; son plumage très mimétique la protège efficacement.

Une seule ponte de 4 œufs en moyenne, couvés 23 jours par la
femelle. Pic de ponte en mars.

Nidifuges, les jeunes quittent le nid 2 jours après le début des
éclosions, pour gagner les lieux frais et humides où ils pourront se nourrir. Ils sont volants à 25 jours, et la mère les accompagne encore pendant les 15 jours suivants.

Jean-Marc VILLALARD, GODS

Vanneau huppé

Niche sur les prairies plus ou moins humides, les cultures de
printemps (souvent de maïs), les bords et queues d’étangs et les friches. Le nid se trouve souvent dans une petite dépression, plus ou moins garnie de débris végétaux.

Les premiers couples s’installent sur le site de nidification dès la
mi-février et les arrivées s’échelonnent durant le mois de mars A
rechercher donc dès la fin février, mais la présence de migrateurs est encore possible jusqu’à fin mars. La présence d’individus fin mars est un signe d’un très probable couple nicheur.

Couples cantonnés. Parade nuptiale très démonstrative avec
nombreux vols caractéristiques et cris. Individu alarmant à la
moindre intrusion sur le site de nidification avec vol et cris autour de l’intrus. Avec un peu de patience, possibilité de repérer l’adulte couvant.

Visite des zones de cultures de maïs et des alentours proches
d’étangs ainsi que de tous les milieux à végétation rase qui peuvent potentiellement être favorables. Suivi de l’hivernage permettant de repérer des zones éventuellement propices à la nidification.

24 à 25 jours. 4 œufs. Éclosion mi avril/début mai. Une seule couvée mais possibilité d’un maximum de quatre pontes de remplacement, si nécessaire.

Nidifuges dès après l’éclosion. Les adultes accompagnent souvent les jeunes vers des zones mieux pourvues en couvert végétal. La femelle reste avec les juv. jusqu’à une semaine après l’envol, soit vers l’âge de 35 à 40 jours. Les jeunes d’une même zone de
nidification ont tendance à se rassembler dès le mois de juin, période où les premiers migrateurs arrivent.

Nicolas MORON, LPO Vienne

Petit Gravelot

Fréquente les lieux dénudés ou à végétation très clairsemée dont le substrat présente en général une granulométrie grossière. (bancs de galets des cours d’eau, plages, bordures d’étang et champs de maïs voisins, carrières, bassins de décantation, friches industrielles et même toits en terrasse gravillonnés). La présence d’eau à proximité est recherchée mais n’est pas obligatoire.

Migrateur, il arrive de fin mars à début avril. Le mâle parade et se cantonne dès son arrivée. Attention, les nicheurs locaux peuvent être confondus avec des oiseaux de passage jusqu’à la mi-mai. Dès la mi-juin, des regroupements composés d’adultes et de jeunes peuvent être observés. A la fin août, les sites de reproduction sont désertés.

Le mâle émet des cris abondants lors des parades aériennes ou des alarmes : vol saccadé au dessus de son territoire. Les actions de défense du territoire ou des petits sont très révélatrices : adultes feignant une blessure pour écarter l’intrus loin du site du nid.
Changement de couveur, jeunes en nourrissage.

Visite lors des parades en avril et en juin (2ème couvée) pour repérer les couples cantonnés. Affût pour confirmer la reproduction.

Espèce peu sensible. L’oiseau cantonné alarme et cherche à
détourner les intrus. En cas de comportement de diversion, quitter le
secteur ou continuer son chemin et revenir observer à distance.

24-25 jours. Deux pontes de fin-avril à mi-juillet : généralement
4 œufs pour la première, et moins pour la seconde (2 ou 3).

Les jeunes sortent du nid quelques heures après l’éclosion.
Émancipation et envol à 26 jours environ.

Daniel GILARDOT, LPO Vienne

Outarde canepetière

En plaine cultivée : cultures de printemps (mâles) et prairies,
jachères, luzernes (femelles). La ponte est déposée dans une
végétation de 30 à 50 cm de hauteur. Le couvert doit leur permettre de se dissimuler et de s’y déplacer facilement, ce qui exclut maïs, tournesol, pois, la majorité des céréales à paille (blé, orge,…).

Prospection de fin avril à fin août, les mâles cessent de chanter fin juillet. Les femelles pondent de mai à août et accompagnent leurs poussins pendant 4 semaines.

Chant du mâle audible toute la journée et la nuit à 500 m et plus. La présence de plusieurs mâles ensemble, un mâle qui court, cou rentré et collerette gonflée indiquent presque à coup sûr la présence de
femelles. (mais attention à la confusion avec une posture d’alerte).

Circuler sur les chemins en vous arrêtant régulièrement. Une fois un mâle repéré, respecter une distance d’au moins 300 m et rechercher la présence de femelles. En mai et juin, rechercher attentivement les cantonnements de femelles (prairie, luzerne, jachère), également à distance des sites de parade. Une femelle qui reste visible dans une parcelle lors d’une fauche y a son nid.

Restez dans votre voiture (utilisez un support de vitre). Repliez-vous si le mâle s’éloigne (même s’il continue à chanter). En aucun cas, vous ne devez pénétrer dans la parcelle.

20 à 22 jours, par la femelle seule. 1 ponte de 2 à 4 œufs, ponte de remplacement possible.

Envol possible des jeunes (petit vol) à 3 semaines.

Alain ARMOUET, GODS

Marouette ponctuée

Niche dans les marais, les prairies alluviales et les bordures vaseuses à végétation dense des étangs. Plus que les grandes phragmitaies, elle préfère les cariçaies faiblement inondées et les prairies humides.

Les premiers migrateurs arrivent entre mi-mars et début avril. La migration prénuptiale peut se prolonger jusqu’à mi-mai. Les mâles en halte migratoire sont susceptibles de chanter.

Espèce très discrète, particulièrement en période de reproduction. La découverte d’un nid ou l’observation d’une nichée est un événement rare (un cas dans le nord des Deux-Sèvres en 1986). On privilégiera plutôt la détection des chants (un “ ouit ” répété à intervalle régulier et rappelant le sifflement d’un coup de fouet).

Détection des chanteurs de mai à juillet, soit de façon passive au crépuscule ou au début de la nuit, soit par repasse de chants
préenregistrés (à utiliser avec circonspection et modération).

Inconnu, mais probablement important en cas d’intrusion dans son milieu de nidification.

18-19 jours. Ponte de 9 à 11 œufs (extrêmes : 6 à 14) déposée le plus souvent entre mai et juillet. Les secondes pontes ne seraient pas rares, tout comme les pontes de remplacement en cas d’échec.

Les éclosions des poussins étant échelonnées, la nichée ne quitte le nid sous la conduite des adultes que lorsque la totalité de la ponte est éclose. Les poussins acquièrent leur autonomie entre l’âge de 10 jours et 3 semaines et sont aptes au vol entre 5 et 6 semaines.

Michel FOUQUET, GODS-ONCFS

Râle des genêts

Prairies inondables, surtout de fauche avec couvert herbacé de plus de 40 cm de hauteur. A rechercher dans les grandes vallées
alluviales (Charente, Boutonne, Marais poitevin) mais aussi sur des rivières plus petites (Vonne par exemple). Densité beaucoup
moindre dans les prairies pâturées, et seulement lorsque la densité de bétail est faible. De même, les prairies abandonnées ne lui
conviennent que pendant quelques années, tant que la végétation n’y est pas trop envahie de roseaux, de baldingères et de buissons.

Les migrateurs printaniers peuvent être entendus d’avril à mi-juin. Les chants de mai à mi-juin ne signalent des nicheurs que si les
cantonnements sont durables ( plusieurs jours d’affilée).

Zones favorables. Chant crépusculaire, nocturne et continu,
caractéristique, “ crex crex… ” pouvant s’entendre jusqu’à 1 km. L’observation est presque impossible en temps normal. Seule la repasse permet d’approcher les mâles et les suivis de fauches
permettent d’observer les familles. A moins d’un hasard ou d’une recherche intensive, il est presque impossible de trouver le nid.

En dehors de son chant, l’oiseau est très discret. Écoute et repasse entre 21h00 et 1h00 sur les sites de reproduction potentiels,
uniquement par conditions climatiques favorables : absence de vent, to douce…

Attention à l’utilisation de la repasse, le Râle des genêts est sensible au dérangement.

16 à 19 jours, 4 à 14 œufs, ponte en mai, éclosion de mi-mai à
juillet, parfois une ponte de remplacement en cas de destruction de la 1ère.

Indépendance des jeunes dès 12 jours. Le jeune Râle des genêts est capable de voler à l’âge de 30-35 jours.

Pierre FANTIN et Laurent PRECIGOUT, Charente Nature
et Bernard DECEUNINCK, LPO Charente-Maritime

Busard des roseaux

Nicheur en zone humide mais également en culture céréalière ; l’aire, plateforme cylindrique au sol, est construite par la femelle dans divers milieux à végétation assez dense (phragmitaie, cariçaies, blé, orge).

De mars à juillet.

Confusion possible avec la Buse variable (plus grand, plus svelte), avec le Milan noir (tête brune, queue échancrée) ou, pour les mâles clairs, avec le Busard Saint-Martin (dessous clair, vol dynamique) ; vol typique plané à faible hauteur (ailes nettement relevées en « v »). Nombreux mâles à plumage atypique (en Deux-Sèvres, mâles
généralement en plumage femelle.)

Dès la fin de l’hiver, les parades se composent d’acrobaties
aériennes du mâle (piqués, chandelles, vrilles) avec cris rauques et plaintifs. Le transport de matériaux (paille, branchettes), de proies, ou les passages de proies (en vol) sont de bons indicateurs, ainsi que les comportements de défense du territoire (alarme, attaque contre d’autres espèces).

Transect en milieu favorable et affût (recherche des indices de
présences). En milieu ouvert, suivre à distance (voiture, longue-vue) les transports de proies (ne va pas au nid si l’observateur est détecté).

Niche à l’écart des activités humaines mais abandonne rarement sa nichée.

3 à 6 œufs selon la disponibilité alimentaire, pondus fin mars (parfois ponte de remplacement ; la femelle couve pendant 31 à 34 jours.

Les jeunes restent 30 à 40 jours au nid, et volent correctement à partir de 55 jours.

Victor TURPAUD-FIZZALA, LPO Charente-Maritime

Circaète Jean-le-Blanc

Aire assez petite, souvent au sommet d’un arbre (idéalement pin tabulaire) mais également sur les branches les plus basses à 2-3
mètres du sol, à l’intérieur de (grands) massifs forestiers.

De mi-avril à fin août.

Attention aux Buses variables pâles, au Balbuzard pêcheur. Vol de chasse battu sur place avec pattes pendantes et tête arquée vers le sol.

Manifestations territoriales (cou tendu, cris plaintifs « mii-OK », « kiou »), avec deux comportements : l’attitude de « vautour » ou
d’intimidation (l’oiseau arque les ailes au maximum vers l’avant, tend le cou avec les pattes pendantes) et le vol en feston ascendant,
l’oiseau se cambrant au sommet de la trajectoire. Vol en tandem du couple l’un au dessus de l’autre, pattes pendantes, regroupant parfois plusieurs individus ou couples. Transports de matériaux pour le nid et de nourriture (serpent dépassant du bec). Chasse jusqu’à 15 km de son nid. Le jeune de l’année précédente peut revenir sur le territoire familial et se faire chasser par les adultes (ce n’est pas un
comportement territorial face à un autre couple).

Surveillance des parades et des (rares) allers-retours pour nourrir le poussin (heures chaudes de juin à août) ; prospection hivernale pour découvrir les aires, puis visite en été (assez fidèle au site mais aire difficile à repérer).

Très sensible en période de reproduction.

Elle débute en avril, 45 à 47 jours. Un seul œuf, une seule couvée.

Sortie du jeune du nid à 70-80 jours. Dépendant après sa sortie, peut être entendu harcelant les parents réclamant sa nourriture.

David PINAUD, GODS

Nette rousse

Étangs ouverts, peu profonds et abrités, bien pourvus en végétation aquatique immergée nécessaire à l’alimentation. Nid au sol à
proximité de l’eau et à l’ombre.

Les couples se forment dès l’hiver ; la migration prénuptiale culmine en mars-avril. Ponte d’avril à juin. Les mâles peuvent quitter le site à partir de juin.

Confusion impossible ; jeunes comme la femelle mais sans tache rose au bec.

Parades nuptiales : le mâle se dresse sur l’eau, avec un sifflement dur désagréable, et cri “ keuvik ” nasal, ressemblant à un
éternuement. Le mâle nage autour de la femelle. Offrande de
nourriture du mâle à la femelle. Mâle qui veille à proximité du nid pendant la couvaison. Présence de jeunes non volants.

Inconnue.

1 seule ponte, 6 à 10 œufs couvés 26 à 28 jours par la femelle.
Éclosions principalement entre le début mai et la mi-juillet.

La mère élève seule la nichée. Envol à partir de 45-50 jours, mais les jeunes peuvent être laissés à eux-mêmes dès l’âge de 3 semaines.

Jean-Marc VILLALARD GODS et Michel FOUQUET ONCFS/GODS

Canard souchet

Diverses zones humides ponctuées de plans d’eau de faible
profondeur (fossés, canaux, mares, lagunes) et bordées d’une
végétation dense où il installe son nid.

Début des parades au tout début mars, parfois mi-février,
reproduction jusqu’à fin juillet.

Confusion impossible ; cou court mais bec long et massif.
Dimorphisme sexuel.

Le mâle très territorial passe une partie de son temps à exclure d’éventuels concurrents tandis qu’avec la femelle, il cherche le lieu le plus approprié à la construction du nid. Présence de jeunes
non-volants.

Transect avec affût à réaliser de préférence après la couvaison
(mi-avril à mi-mai)

Espèce privilégiant les zones en retrait des activités humaines.

Assurée par la femelle durant 22 à 23 jours, 8 à 12 œufs en général, l’incubation débute à la fin mars mais se déroule principalement d’avril à mai.

Envol et indépendance des jeunes à 8 semaines. Premiers envols de la mi-juin à la fin juillet (parfois jusqu’à la mi-août).

Equipe station de lagunage, LPO.