Bondrée apivore

Aire dans un arbre (sur le fût, 9 à 25 m) à l’intérieur des massifs forestiers (futaies claires), parfois dans les grosses haies. Densités faibles, les couples nicheurs sont espacés.

De mi-mai à mi-août. Migratrice, présente de mi-avril à début
septembre mais les jeunes restent parfois plus tard, jusqu’à début octobre.

Ressemble surtout à la Buse variable mais plus
“ légère ” ; peut être parfois également confondue avec l’Aigle botté. Cri flûté, plaintif et doux : “ piiii-lou ”.

Vols nuptiaux spectaculaires (frappe des ailes au-dessus du dos), transports de matériaux pour le nid et de nourriture (gâteaux de cire). Discrète près du nid. Aire souvent garnie de feuillage frais.

Surveillance des parades au-dessus des bois (heures chaudes par beau temps en mai et juin) ; prospection hivernale systématique pour découvrir les aires puis visite en été.

Espèce sensible en période de reproduction.

En juin, 30 à 35 jours. Une seule couvée, 2 œufs.

Les jeunes sortent du nid à 40 jours, du début à mi-août. Départ en migration presque aussitôt.

David PINAUD, GODS

Fuligule milouin

Étangs d’eau douce peu profonds en milieu ouvert, parfois sur
ballastières ou lagunages de station d’épuration. Nids dans la
végétation rivulaire.

A partir de fin mars et jusqu’à fin mai, les Milouins se rassemblent sur certains plans d’eau pour des parades nuptiales de type
communautaire. La notion de couple étant assez floue et lâche chez cette espèce, mieux vaut dénombrer les mâles présents pour évaluer la population nicheuse (un nombre non négligeable de femelles ne se reproduisent pas dans leur 1ère année).

Les femelles installent leur nid avec une extrême discrétion, parfois sur des étangs où aucune parade ni aucun mâle n’a été observé
auparavant. L’entrée furtive d’une femelle seule dans la végétation rivulaire est un bon indice de nidification. Hors découverte fortuite d’un nid ou de coquille d’œuf, la seule preuve formelle de
reproduction reste l’observation directe des nichées, assez
facilement observables car évoluant souvent en pleine eau.

Poste fixe d’observation en bordure d’étang.

Assez peu farouche en période de reproduction.

Environ 25 jours. Une seule ponte normale de 8 à 10 œufs (extrêmes : 4 à 14). Éclosions de début mai à mi-juillet (date moyenne en Deux-Sèvres : 12 juin) et souvent synchrones sur un même plan d’eau. Ponte de remplacement possible.

Peu après l’éclosion, femelle et poussins quittent le nid pour les sites d’alimentation. Sauf exception, les canetons restent avec la femelle jusqu’à l’âge d’envol à 50-55 jours.

Michel FOUQUET, ONCFS-GODS

Cygne tuberculé

Marais, étangs, rivières calmes, bordés de rives à couverture
végétale riche en grandes herbes, en roseaux. Gros nid bâti au sol à proximité de l’eau, constitué de branchages et de débris divers.

Présent toute l’année, ponte de fin mars à avril-mai, puis juvéniles gris puis bruns longtemps repérables (livrée “apaisante” pour les mâles adultes, agressifs).

Mâle à tubercule plus gros, très territorial, posture de menace, ailes dressées comme des voiles et tête abaissée sur le dos ; cri “ gaoh ” assez sonore chez les individus cherchant à s’accoupler. Nid,
femelle avec jeunes non volants.

Transect le long des berges riches en grandes herbes (phragmites, joncs, …).

Peu sensible, mais attention au comportement menaçant du mâle.

34 à 36 jours par la femelle seule, 3-4 à 9-10 œufs, éclosion d’avril à juin, une seule couvée par an.

Dès l’éclosion (nidifuges) ; les jeunes sont élevés et protégés par les deux parents, et ne s’envolent que 4 mois et demi plus tard. La
cohésion familiale reste forte pendant plusieurs mois encore, jusqu’à la saison de reproduction suivante.

Danièle PARVERY, Charente Nature

Héron cendré

Niche en colonies en haut des arbres, résineux ou feuillus, souvent à proximité d’un point d’eau. Attention de bien vérifier la présence ou l’absence d’autres espèces d’ardéidés (aigrettes, Héron gardebœufs). Les colonies ont tendance à se diviser ces dernières années. La
présence de petites colonies à proximité des plus grosses n’est pas à exclure.

Présent toute l’année en Poitou-Charentes ; après un hiver seul dans les prairies, il commence à rejoindre sa colonie de reproduction dès le mois de janvier.

Parades en février et mars : claquements du bec et cris, aigrettes
dressées sur le nid. Accouplement en mars. Bruyant sur les nids au moment de l’élevage des jeunes. Noter les axes des directions de vol prises par les individus en avril et mai pour trouver la colonie.

Il est préférable de compter les nids d’assez loin. En cas
d’impossibilité d’observation à distance, il faut alors attendre que les jeunes soient bien emplumés ou envolés, pour éviter la casse des œufs et l’abandon des nids, afin de passer sous les nids et repérer ceux ayant servi grâce aux fientes jonchant le sol (en juillet-août par exemple).

Une seule ponte de 4 œufs, couvés environ 4 semaines par les deux adultes.

Envol après huit semaines, soit fin-mai début-juin.

Daniel GILARDOT, LPO Vienne

Grèbe huppé

Niche sur des plans d’eau de superficie importante (le plus souvent, plus d’1 ha) et de faible profondeur, pouvant être de création
récente : ballastières, étangs de barrage avec une
végétation (phragmites, joncs…). S’adapte très bien aux eaux
eutrophisées. Le nid, épais radeau flottant composé de tiges de
roseaux entassées et de débris de végétaux plus ou moins
décomposés, est situé à proximité de l’eau libre, plus ou moins loin de la terre ferme dans les étendues de roseaux ou de joncs.

Dès fin février et mars, les couples se forment et se livrent en pleine eau à leur parade nuptiale spectaculaire.

Les seules parades nuptiales concernant des nicheurs locaux sont celles dites “ en pingouin ” au cours desquelles les 2 partenaires, après s’être rapprochés l’un de l’autre en plongée, émergent face à face et se dressent presque debout sur l’eau en se présentant des débris végétaux. Émission de cris rauques et sonores, surtout, les “ krorr kror ”r qui accompagnent les rencontres, et les caquètements excités.

Écoute des chants bruyants aux abords des plans d’eau à végétation palustre.

Peu farouche, s’adapte au voisinage de l’homme et niche parfois dans des sites très fréquentés.

Ponte unique entre mi-mars et début juillet selon les conditions
climatiques, incubation des 4/5 œufs de 22 à 23 jours.

Après l’éclosion échelonnée d’avril à fin août, les jeunes quittent le nid sur le dos des parents jusqu’à l’âge de 2 à 3 semaines, puis
chaque adulte prend en charge une partie de la nichée. Les jeunes restent dépendants des parents jusqu’à leur envol, soit à environ 75 jours.

Didier WOLF, Charente Nature

Grèbe castagneux

Espèce aquatique ; la nidification de ce grèbe est à rechercher à
partir du mois d’avril dans des milieux aquatiques de faible
profondeur à végétation abondante (rivières lentes, étangs, mares, marais non littoraux…).

Niche d’avril à août. Devient très territorial en période de
reproduction.

Chant composé de trilles aiguës et hennissantes “ hi hi hi… ”, émis de fin mars à fin juillet principalement. Nid flottant amarré à la
surface de l’eau à l’aide de la végétation présente, adultes
transportant de la végétation pour construire le nid. Observation des jeunes qui ont un plumage plus clair.

Transect puis affût.

Espèce assez sensible qui prend soin, si elle en a le temps, de
recouvrir sa ponte avant de plonger dans l’eau, la mettant ainsi à l’abri des regards et du froid.

20 à 21 jours. De 2 à 3 pontes par an ; effectue assez rapidement une ponte de remplacement si nécessaire, par exemple quand
l’augmentation rapide du niveau de l’eau noie le nid. Les 2 adultes se succèdent au nid.

Les jeunes sont nidifuges très peu de temps après leur éclosion. Ils restent environ 1 semaine sur le dos des parents. Par la suite, les parents se partagent le nourrissage des jeunes pendant environ 2 mois. Les jeunes s’envolent vers 44-48 jours, puis se dispersent.

Clément DOLIMONT, Charente Nature

Cochevis huppé

Fréquente les milieux secs à végétation clairsemée : friches,
vignobles, cours de ferme et villages représentent les sites
traditionnels, mais aussi les terrains vagues urbains, ferroviaires et industriels, carrières sèches, bassins de décantation, parkings des zones commerciales et des coopératives agricoles. Evite le bocage et le relief accidenté. Le nid est situé à même le sol dans une
dépression, souvent à découvert ou abrité par une simple pierre, une touffe d’herbe ou un tas de cailloux.

Sédentaire. Cantonnement et maximum des chants en mars. Fin de la reproduction à la fin juillet.

Chant caractéristique. Ressemble à l’Alouette des champs,
reconnaissable par sa huppe ; trottine rapidement, la huppe relevée ; souvent par couple ou petits groupes familiaux.

Chanteurs cantonnés, aménagement du nid par la femelle sous la surveillance du mâle, nourrissage des groupes familiaux dans les zones présentant un couvert végétal plus fourni pour la recherche des graines et insectes.

Cheminement à pied avec des points d’écoute et d’observation dans les milieux favorables en mars et avril pour détecter les nicheurs probables. Affût pour repérer les jeunes non émancipés de fin avril à fin juillet.

Attention aux jeunes non-volants sortis du nid qui fuient à
l’approche d’intrus : les nichées sont très vulnérables face aux chiens, chats, rats et corvidés, prédateurs bien présents dans les
zones péri-urbaines.

12 à 13 jours ; 3 à 5 œufs (en moyenne 4) ; deux nichées entre avril et juillet.

Les jeunes sortent à 9 jours, s’envolent au bout de 16 à 18 jours,
et sont émancipés à 20-25 jours.

Freddy GRELLIER, LPO Vienne

Alouette lulu

Milieux semi-ouverts comme les zones bocagères. Nid au sol,
quelquefois près d’un buisson, composé essentiellement d’herbes et de petites feuilles, dissimulé dans la végétation et difficile à trouver.

Mars à juin.

Confusions possibles avec l’Alouette des champs. En vol, la
trajectoire souvent onduleuse et la queue courte, les ailes assez
larges sont aisées à observer. Le critère le plus facile reste le chant :des “ lululu ” émis en cascades flûtées, soit lorsque l’oiseau est posé sur un piquet, un câble de téléphone, un buisson ou un arbre, soit lorsqu’il est en vol (l’oiseau décrit des cercles tout en chantant). Le cri de vol peut être assimilé à un “ buduli ”. Le chant peut être
entendu entre fin janvier et juin en début de matinée, fin de journée voire même de nuit. Reprise importante des chants en septembre.

Chant entre mars et juin. Transport de matériaux pour le nid et de nourriture.

Sous la forme de transects et/ou de points d’écoute, en début de matinée et fin de journée.

A priori peu sensible.

Il peut y avoir plusieurs pontes (au moins deux) ; 3 à 6 œufs couvés pendant 14 jours environ par la femelle seule. Les oisillons
abandonnent le nid au bout d’une douzaine de jours.

Les jeunes quittent le nid avant de pouvoir voler et se déplacent au sol. Lorsque la seconde nichée va débuter (une quinzaine de jours après), les jeunes de la première nichée se dispersent.

Pierre GRILLET, GODS

Pipit des arbres

Partout où sont associés les arbres et les surfaces herbeuses. Il fuit les milieux trop ouverts et la forêt dense mais adopte les pare-feu et les coupes forestières et marque une prédilection pour les bocages, en particulier les haies avec quelques arbres de haut jet, et fréquente les lisière des zones boisées, les taillis clairs et les clairières. Nid au sol dans la végétation, bien caché.

L’arrivée sur les sites de nidification s’échelonne de mi-mars à mai, les derniers chants sont émis à la mi-juillet au moment où les
derniers jeunes de l’année vont quitter le nid.

Pas toujours facilement distingué du Pipit farlouse. Cris de contacts, d’alerte et motif final du chant différents.

Vol nuptial : monte presque à la verticale avec des battements
rapides et en lançant divers motifs d’une ou deux syllabes
enchaînées rapidement (type pinson), puis redescend lentement, queue et ailes étalées, en sifflant un “ tsia-tsia-tsia-tsiia-tsiia-tsiiih ” de plus en plus traînant, qui cesse aussitôt que l’oiseau a rejoint son perchoir. Un Pipit perché en évidence qui pousse des “ sip… tsit ” niche à proximité.

Par beau temps en avril et mai, la détection des mâles chanteurs peut être obtenue par points d’écoute espacés de 200 mètres.

Très circonspect aux abords du nid, ne s’en approche pas tant qu’il se sent observé.

Première ponte fin avril (4-5 œufs), deuxième ponte fin mai à début juin, couvées 12-14 jours.

Sortie des jeunes à 12 jours, ne savent alors pas encore voler et
restent à terre.

Alain ARMOUET, GODS

Bergeronnette printanière

Niche dans des espaces plats, découverts, à végétation courte et de préférence humides. Les zones de cultures intensives et bien
drainées peuvent également lui convenir, en particulier le colza en plaine. Quoique territoriale, elle tend à nicher en colonie. Situé au sol, dans une cavité, dans un épais tapis d’herbes ou sous les
feuillages bas, le nid est constitué d’herbes sèches, de racines, et tapissé de crin, de poils, de laine végétale ou de plumes.

Présence de mi- mars à mi-novembre. La reproduction débute vers mi-mai et se termine fin juillet début août.

La sous-espèce type flava a le dessus vert olivâtre, le dessous jaune vif, la tête gris bleu avec des joues sombres et un sourcil blanc. D’autres sous-espèces se distinguent par la coloration de la tête des mâles en période de reproduction.

Son cri d’appel est un “ psit ” strident. Le chant est un trille bref, peu sonore, à savoir “ srrii- srriiht ”, émis à intervalles réguliers d’un
perchoir ou en vol. Vol nuptial en festons avec chant.
Pendant la parade nuptiale, le mâle court sur le sol autour de la femelle, ailes frémissantes et plumes ébouriffées. Attitude de diversion pour
protéger le nid.

Point d’écoute puis affût, l’oiseau se montre facilement.

Peu farouche, mais évite la proximité des habitations. Anxiété
marquée en période de reproduction par des cris incessants.

11 à 14 jours. 5-6 œufs rarement 3 ou 7 pondus en mai ou début juin.1 à 2 couvées par an.

Espèce nidicole ; les jeunes abandonnent le nid à 11-13 jours mais ne sont volants qu’à 17 jours.

Christian BONNEFONT, LPO Charente-Maritime