Rainette arboricole

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Espèce menacée sur l’ensemble de son aire de répartition où les populations sont en diminution dans l’ensemble des pays.

Biologie et écologie

La Rainette verte se différencie des autres groupes de grenouilles, comme sa cousine la Rainette méridionale, par la possibilité qu‘elle a de grimper sur les végétaux, grâce à des pelotes adhésives qu’elle possède au bout des doigts. Elle ne descend que rarement à terre.

S’accommodant de milieux variés, elle se fait remarquer dès le mois d’avril et jusqu’au début de l’été, par son chant puissant, plus rapide que celui de la Rainette méridionale, d’autant plus audible de loin qu’elle chante en chœur. Elle peut reprendre ces chants en fin d’été.

Elle affectionne les mares à végétation touffue. Surtout nocturne, elle capture insectes volants : mouches, moucherons, et autres proies diverses.

Répartition

A peu près uniformément présente dans les trois départements continentaux du Poitou-Charentes, elle n’a quasiment pas été observée au sud d’une ligne Rochefort-Cognac ainsi que dans le quart sud-ouest de la Charente, là où l’on rencontre plus régulièrement Hyla meridionalis. Sa répartition s’arrête à quelques kilomètres du bord de mer, sur le Marais de Voutron ou de Breuil-Magné.
Les observations dispersées recueillies laissent supposer une prospection aléatoire.

Même si on constate au niveau européen une régression générale, par disparition de ses habitats et sites de reproduction, mais aussi suite aux pollutions et à la fragmentation croissante des habitats, elle demeure bien présente en Poitou-Charentes.

Bruno FILLON, Chantal et Danielle FRAINNET

Triton marbré

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

C’est une espèce considérée en danger dans le sud et le centre de la France. Cette espèce est victime du commerce illégal pratiqué en Hollande et en Allemagne.

Biologie et écologie

Le Triton marbré est l’un des tritons les plus aquatiques de la région.

Il fréquente de manière générale les eaux stagnantes pourvues de végétation aquatique, de la petite mare de plein champ à l’étang forestier. On le trouve aussi dans les grandes zones de marais en Charente-Maritime.

En Poitou-Charentes, on rencontre, certaines années, des mâles en phase aquatique et arborant des crêtes bien développées dès le mois de décembre, les femelles étant un peu plus tardives.

C’est la nuit qu’ils se montrent les plus actifs. Les pontes sont facilement repérables par la présence d’une feuille (Potamot, Menthe… ) immergée, repliée en deux et abritant un petit œuf blanc (à l’instar du Triton crêté).

En fin d’été, les tritons en phase terrestre occupent des habitats relativement frais comme des sous-bois ou des haies où ils passent l’essentiel de la journée à l’abri ; il n’est pas rare, à cette époque, de trouver plusieurs dizaines de jeunes tritons arborant une magnifique ligne orangée sur le milieu du dos, lovés en groupe, à l’intérieur d’une vieille souche ou sous de la mousse en pleine forêt. On peut également en rencontrer dans des caves.

Répartition

La répartition mondiale du Triton marbré se limite au sud ouest de l’Europe : Péninsule ibérique, excepté le sud est de l’Espagne et une grande partie ouest de la France (NÖLLERT, 1992) où l’espèce est menacée.

Au niveau régional, GÉLIN (1911) signale l’espèce comme étant assez commune.

Actuellement il semble assez bien réparti sur les quatre départements. On le retrouve en grande partie dans les régions bocagères où un nombre encore important de mares sillonne les prairies naturelles, ainsi que dans les milieux plus forestiers. Il semble délaisser les zones de plaine où règne une agriculture trop intensive.

Le manque de points d’eau et la présence d’un environnement défavorable (grandes parcelles labourées) peut expliquer cette absence (plaine de Niort, plaine de Thouars, plaine du nord de la Vienne…).En Gâtine, les populations peuvent être relativement importantes (jusqu’à 150 individus adultes dans une petite mare isolée).

Cependant, même si le Triton marbré semble encore bien représenté en Poitou-Charentes, le caractère restreint de sa répartition au niveau mondial doit nous inciter à suivre attentivement l’évolution des populations au niveau local.

Il faut veiller au maintien de mares environnées de milieux favorables aux déplacements (prairies naturelles, boisements), conditions nécessaires pour la survie des populations à long terme..

Samuel COUTURIER

*A & C NÖLLERT (1995) Los amphibios de Europa : p 237-240
*H GELIN (1911) Triton marbré. Reptiles & Batraciens des Deux-Sèvres et région voisine p 85

Triton crêté

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale : Mentionné

Cette espèce à large répartition européenne voit ses habitats menacés. Ces derniers doivent faire l’objet d’une protection sur l’ensemble de son aire de répartition, tout particulièrement pour les populations du sud de l’Europe.

Biologie et écologie

Le Triton crêté fait partie des grands Salamandridae que l’on peut observer en Poitou-Charentes. Résolument inféodé aux milieux aquatiques de petites dimensions, cette espèce fréquente de préférence les mares de paysage ouvert, au détriment de celles situées en milieu boisé.

Les réseaux de mares apparaissent comme les habitats les plus propices au développement de populations importantes.

Compte tenu de sa période aquatique relativement courte, le Triton crêté peut s’accommoder de milieux temporaires à assèchement estival. L’existence d’une végétation aquatique peu ou moyennement développée semble faire partie des exigences de l’espèce.

Sur la réserve naturelle du Pinail la typologie des mares occupées par le Triton crêté confirme ces préférences, faisant apparaître une plasticité écologique réduite par rapport au Triton marbré, avec lequel il cohabite et s’hybride dans notre région.

La période aquatique des adultes est concentrée de mars à la mi-mai. Selon les conditions climatiques, des individus peuvent cependant être observés dès février, et jusqu’en juillet.

Répartition

Le Triton crêté atteint en Poitou-Charentes sa limite sud-ouest de répartition. Les observations récentes montrent que les plus importantes populations sont localisées dans les zones à forte densité de mares de la Vienne (terres de brandes).

Dans les Deux-Sèvres, bien que présent sur toute la façade Est, le Triton crêté reste malgré tout peu commun. La situation dans les deux autres départements est en revanche très différente.

BELTRÉMIEUX (1884) le notait « assez rare » en Charente-Maritime et TRÉMEAU DE ROCHEBRUNE (1843) « peu commun » en Charente. Les observations réalisées entre 1990 et 2000 n’ont pas permis de retrouver T. cristatus en Charente-Maritime.

Seules quelques observations ponctuelles attestent de la présence de l’espèce en Charente.

La fragilité de ces populations en limite d’aire est d’ailleurs confirmée dans la Vienne où les stations connues par ZUIDERWIJK (com.pers.) durant les années 80 dans le montmorillonais semblent avoir disparu.La modification du paysage agricole avec notamment l’abandon des mares et, au pire, leur comblement, constitue le facteur de régression principal.

La prédation des œufs et des larves par des poissons introduits tels que la Perche-soleil ou le Poisson-chat peut avoir un impact notable sur les populations comme cela a pu être constaté sur la réserve du Pinail (86) (DUBECH, 1999).

Olivier PRÉVOST

DUBECH P., 1999 – Les tritons de la réserve du Pinail. Zamenis 3 : 8-9.

Vipère aspic

Statut de protection

Protection nationale : Article 2

Directive habitat

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale

Liste rouge régionale

Le statut taxonomique de la Vipère aspic est actuellement assez confus, aussi bien en ce qui concerne les espèces que les sous-espèces. Les principales controverses se situent entre les populations françaises et italiennes. Par exemple, il est possible que les Vipères aspics du sud-est de la France appartiennent à l’espèce Vipera atra, ou à la sous-espèce Vipera aspis atra. Le plus simple actuellement est de considérer que Vipera aspis occupe les deux tiers méridionaux de la France (grosso modo absente au nord d’une ligne St-Nazaire – Paris – Nancy), l’Italie et une petite partie de la Suisse. Elle est en régression sur la plupart de son aire de distribution (disparition des bocages).

Biologie et écologie


La Vipère aspic est le reptile français le plus étudié, et donc le mieux connu. Extrêmement polymorphes, les Vipères aspics du Poitou-Charentes ont tendance à être d’assez grande taille (parfois plus de 70 cm du museau au cloaque et plus de 300 g).

Chaque population présente des caractéristiques propres. Par exemple les vipères qui vivent dans les marais de Charente-Maritime sont très différentes (couleur du type Zinnikeri) de celles qui vivent près de Poitiers à coloration plus discrète.

Chez les femelles, la vitellogenèse et la gestation nécessitent environ six mois, de mars à septembre. Après les mises bas la majorité des femelles ne survivra pas.

Toutefois, une faible proportion de femelles produira deux ou trois portées ; avec une fréquence moyenne d’une reproduction tous les trois ans et une fécondité annuelle de 6 vipéreaux (4 à 10 en général). Les mises bas ont lieu fin août – début septembre ; les nouveaux-nés mettront environ 2 à 4 ans pour atteindre la maturité sexuelle.

Répartition

Les Vipères aspics occupent des milieux très variés. Abondantes dans les bocages serrés (même humides), les densités de populations sont assez faibles en forêt. Les futaies serrées sont trop sombres pour cette espèce. La Vipère aspic a probablement profité des pratiques agricoles jusqu’en 1950 environ.

Depuis, le remembrement, l’extension des monocultures et les traitements phytosanitaires (destruction des campagnols) entraînent une chute rapide de la plupart des populations. En effet, des suivis à long terme ont montré que la dynamique de population de la Vipère aspic est intimement liée aux fluctuations de l’espèce proie principale, Microtus arvalis.

Encore assez répandue dans l’ensemble du Poitou-Charentes, elle est désormais absente de grandes zones comme la plaine Niortaise par exemple. Très discrète dans les zones forestières, les données sur sa répartition sont certainement encore incomplètes.

Bien que persécutée, comme le sont les autres serpents, la Vipère aspic survit assez bien dans des zones refuges de relativement petite taille (forêt de Chizé-79 ou dans les marais près de Ballon-17).

Il est probablement illusoire de conserver les populations résiduelles, mais il est indispensable de conserver les refuges principaux, notamment les bocages serrés où elle est encore abondante.

Xavier BONNET

Triton palmé

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce, qui habite l’ouest de l’Europe, présente des populations encore importantes sur l’ensemble de son aire de répartition bien que les populations les plus nordiques soient considérées en danger.

Biologie et écologie

En Poitou-Charentes, l’espèce fréquente tous les types de milieux aquatiques stagnants ou non : flaques temporaires, fossés, mares, étangs, bras morts des rivières, eaux saumâtres, ruisseaux… Il peut coloniser parfois des milieux eutrophisés.

Lors des hivers doux, il peut être observé toute l’année dans l’eau, mais il est cependant plus souvent noté de février à mai, à l’époque de la reproduction. On peut alors parfois observer des rassemblements importants.
Le développement des larves dure environ 3 mois.

A partir de juin, la phase terrestre des adultes commence ; leur activité est alors nocturne. Le Triton palmé se nourrit de petits invertébrés terrestres et aquatiques.

Répartition

Dans la région, c’est le plus commun des tritons. Il est présent sur l’ensemble des 4 départements, sauf dans l’Ile de Ré.

Il est probable que les secteurs vides sur la carte reflètent plutôt le manque de prospection que l’absence de l’espèce, qui devra donc être recherchée, particulièrement au nord-ouest de la Charente, au sud-ouest des Deux-Sèvres et au sud de la Vienne.

La présence du Triton palmé en Poitou-Charentes est connue depuis le XIXe siècle (TRÉMEAU DE ROCHEBRUNE, 1843).

Cette espèce, de grande amplitude écologique, ne semble pas être menacée en Poitou-Charentes où on le trouve quasiment partout.

David SUAREZ

Minioptère de Schreibers

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Répartition régionale

Le Minioptère de Schreibers est une espèce migratrice fortement grégaire dont le Poitou-Charentes constitue la limite septentrionale d’aire de répartition dans l’ouest de la France.

Actuellement, seules deux colonies de parturition sont connues en Poitou-Charentes. La plus importante (colonie mère) se situe en Charente, près de la Rochefoucauld ; l’autre se trouve en Charente-Maritime et ne revêt qu’un caractère satellite par rapport à la première. Il est en effet très probable que les animaux de Charente-Maritime hibernent pour la grande majorité en Charente.

Quelques données de baguage attestent d’ailleurs l’existence d’échanges d’animaux entre ces deux départements.

Durant les périodes de transit, un grand nombre de cavités sont utilisées. Ainsi, dès le début avril, des Minioptères s’assemblent dans quelques carrières désaffectées de Charente-Maritime, avant de rejoindre leur gîte de reproduction à la fin du mois.

A l’automne, l’erratisme est plus marqué et des animaux apparaissent régulièrement dans les carrières du pays savinois, dans la région d’Angoulême, voire en Vienne et en Deux-Sèvres où l’espèce se reproduisait il y a une quarantaine d’années (Melle et Lussac-les-Châteaux).

Certains individus s’attardent même tout l’hiver dans certaines cavités de Charente-Maritime (région de Jonzac, de Saint-Savinien, de Saujon) ou dans l’ouest de la Charente (Cognac).

Effectifs régionaux

L’effectif hivernal du Minioptère dans la cavité mère de Charente est suivi annuellement depuis 1987. Il est soumis à d’importantes fluctuations inter annuelles (Barataud, in lit.) mais la tendance est stable sur 13 ans de suivi.

Les effectifs varient entre 8 500 et 23 000 individus, la moyenne sur la période étant de 14 600 animaux.

En période de reproduction, on ne dénombre plus qu’environ 5 000 animaux en Charente et 1 500 en Charente-Maritime.

Fréquence

Le Minioptère n’est noté que dans 7 % des mailles prospectées en Poitou-Charentes, l’essentiel des contacts étant constitué par des observations en milieu souterrain sur les sites de transit.

Gîtes utilisés

En hiver comme en été, le Minioptère est une espèce strictement troglophile. Elle fréquente de vastes grottes pourvues de grandes salles ainsi que des carrières souterraines abandonnées.

Nombre de Minioptères présents en janvier à Rancogne (16) entre 1987 et 1999 et tendance d’évolution (d’après les données de Michel Barataud)

En période de transit, il est possible qu’elle utilise quelques habitats sortant de la norme comme l’indique la découverte d’un cadavre dans un viaduc autoroutier en Charente-Maritime.

Habitats et terrains de chasse

On sait peu de choses sur l’utilisation de l’habitat par le Minioptère. Quelques captures indiquent qu’il vole parfois à basse altitude (moins d’un mètre) le long de lisières ou près de rivières et de points d’eau.

Des détections distantes de plusieurs dizaines de kilomètres des gîtes connus pourraient indiquer que l’espèce est capable de longs déplacements nocturnes.

Statut patrimonial et évolution des populations

Le Minioptère est une espèce très localisée, tant en période de reproduction (2 gîtes connus) qu’en hibernation (moins de 3 gîtes régulièrement utilisés).

Au niveau géographique, l’espèce a disparu en période de reproduction de deux départements mais la tendance sur les 13 dernières années semble stable en Charente.

Le Minioptère demeure menacé et strictement dépendant pour sa survie de la protection de ses gîtes de reproduction, de transit et d’hibernation.

PJ.

Crapaud accoucheur

Statut de protection

Protection nationale

Directive habitats : Article 1

Convention Berne : Annexe 4

Liste Rouge nationale : Annexe 2

Liste rouge régionale : Indéterminé

Espèce bien répartie dans la partie nord de la Péninsule ibérique et une grande partie de la France, bien qu’elle subisse une diminution d’effectifs sur la bordure nord-est de son aire de distribution.

Biologie et écologie

L’Alyte est un petit crapaud de couleur grisâtre de la famille des discoglossidées. Ses habitats préférentiels sont assez variés, mais il semble avoir une préférence pour les carrières abandonnées, les zones rocheuses, les vieux murs et/ou des talus herbeux parfois très proches des habitations.

Sa stratégie de reproduction, unique en Europe, fait en sorte qu’il ne s’éloigne que très rarement du milieu aquatique. La période de reproduction débute dès les premières nuits douces du printemps (avril mai) ; les mâles entament alors leur chant caractéristique, se rapprochant du chant du Hibou petit duc.

Chez l’Alyte, la fécondation a lieu hors de l’eau, le mâle prenant en charge les œufs (sous forme de petits chapelets de 50 à 60 œufs) sur ses pattes postérieures pendant toute la période de développement embryonnaire. Au moment de l’éclosion, le mâle gagne un milieu aquatique (mare, étang, rivière) où les têtards seront libérés. Il arrive qu’il y ait une deuxième période de reproduction en juillet, dans ce cas, les têtards passent l’hiver à l’état larvaire.

Répartition

En Poitou-Charentes, on peut l’observer sur les quatre départements mais il semble parfois assez localisé. On observe ainsi des zones ou il paraît totalement absent comme dans le nord-ouest des Deux-Sèvres, le nord-est de la Charente-Maritime, le nord-ouest et le centre de la Vienne et le sud-ouest de la Charente.

En Vienne, il suit les vallées alluviales des rivières principales, mais il est aussi souvent abondant au niveau des vallées sèches localisées autour de Poitiers. Le département de la Charente est celui pour lequel il y a le plus de stations connues. La aussi, il semble suivre les vallées alluviales tout comme en Charente-Maritime (fleuve Charente).

En Deux-Sèvres, de nombreuses stations connues hébergent, a priori, des petites populations à l’exception de quelques sites dans le sud de ce département, particulièrement autour de Chizé.

Le chant de ce petit crapaud est caractéristique, sa recherche n’est pas très compliquée et devra être de mise pour compléter les zones pour lesquelles aucune observation n’a été faite.

Miguel GAILLEDRAT

Pélodyte ponctué

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste rouge nationale : Vulnérable

Liste rouge régionale

Cette espèce est considérée en danger dans différentes parties du nord-est de l’Europe : Belgique, Luxembourg et nord de la France.

Biologie et écologie

Le Pélodyte ponctué fait partie des amphibiens les plus discrets en dehors de la période de reproduction. Sa petite taille (4 cm environ) renforce cet aspect.
Aussi à l’aise sur terre que dans l’eau, capable de grimper sur les murs et les branches, son activité plutôt crépusculaire le mène vers les zones de carrières avec des mares temporaires, des fossés d’exploitation ou de drainage végétalisés, des prairies humides de bords de rivière.

Sa présence en nombre sur les dunes de l’arrière littoral charentais ou dans des carrières du centre Vienne démontre bien l’ubiquité de l’animal.

L’espèce peut être repérée de fin février à mi-mai, grâce au chant des mâles qui ressemble au bruit d’une semelle qui grince. Une seconde ponte est également possible en fin de saison estivale (septembre).

Répartition

Si l’espèce est bien représentée sur la façade atlantique et les îles de la région Poitou-Charentes, la présence du Pélodyte ponctué sur le reste de la région semble plus aléatoire. Cette dissémination ponctuelle de l’espèce est également observée au niveau national avec une nette abondance dans le sud du pays, confirmant ainsi sa répartition biogéographique Franco-ibérique.

En Poitou-Charentes, le pélodyte présente une répartition inégale. En effet, on observe une abondance bien répartie sur la Charente-Maritime particulièrement dans les marais littoraux (à l’exception des coteaux de Gironde et du bocage de Mirambeau) et des zones très ponctuelles où la concentration est forte sur les départements des Deux-Sèvres (entre 250 et 500 animaux comptabilisés sur une prairie humide à Bougon , plusieurs centaines d’individus autour d’un étang dans le nord de ce département), de la Charente, et de la Vienne (une centaine d’individus sur une zone d’étangs et mares de Montreuil Bonnin).

A l’opposé, l’espèce est totalement absente sur de vastes zones de ces 3 départements, comme le Montmorillonnais, le Loudunais, le Confolentais, le Montmorélien, le bocage Bressuirais ou la plaine de Niort.

Pascal CAVALLIN, Conservatoire d’Espaces Naturels de Poitou-Charentes

Crapaud commun

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats

Convention Berne : Annexe 3

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale

Cette espèce est commune sur l’ensemble de son aire de répartition européenne.

Biologie et écologie

On peut trouver le Crapaud commun dans un large éventail d’habitats souvent assez secs comme les jardins, bas de haies, broussailles et bois.

Cette espèce très répandue est essentiellement nocturne : au crépuscule ce crapaud émerge de sa cachette de la journée. Il se déplace d’habitude en marchant, excepté lorsqu’il a peur, auquel cas il saute.
Bien que les femelles adultes puissent atteindre 15 cm de longueur, dans notre région il est rare qu’elles dépassent 10 cm, alors que les mâles sont plus petits.

Les Crapauds communs se nourrissent d’une grande variété d’invertébrés, et affectionnent particulièrement les cloportes.

La majeure partie de l’année ces crapauds vivent de façon terrestre et solitaire, mais ils se regroupent massivement pour la reproduction dans les fossés inondés, les mares et les bords de lacs, retournant chaque année au même endroit. Selon les températures les plus favorables le frai a lieu de février à mars. On ne verra aucune migration en dessous de 4°C.

Fin mai début juin les têtards sont complètement développés et se dispersent, en général au petit matin ou en fin de journée.

Répartition

Cette espèce est largement répandue à travers l’Europe, mais absente en Irlande, en Corse, en Sardaigne, dans les Baléares, à Malte et en Crète. C’est une espèce très commune et répandue en Poitou-Charentes.

Le fait qu’elle n’ait pas été recensée dans certaines zones provient probablement plus d’un manque d’observation que de l’absence de l’animal.

Cependant on peut penser que la baisse de population de certaines zones provient de modifications du milieu comme le rebouchage de mares, de fossés remplacés par des tuyaux d’écoulement.

D’un autre côté, la création de mares et étangs privés ou publics pour la pêche et autres agréments constitue de nouveaux espaces de reproduction pour l’espèce : les têtards de crapaud, contrairement aux autres batraciens, ne se font pas manger par les poissons.

A la période des migrations on peut constater d’énormes pertes sur les routes. Les morts sur les routes ne sont pas dues seulement à l’écrasement de l’animal mais aussi à sa projection par le déplacement d’air sur la partie basse des véhicules.

Les mesures prises à l’heure actuelle pour procurer aux crapauds et autres batraciens des passages pour traverser la route en période de migration se sont avérées satisfaisantes et mériteraient être généralisées.

Neil WILDING

Crapaud calamite

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Liste Rouge nationale : A surveiller

Liste rouge régionale : Mentionné

La répartition mondiale du Crapaud calamite s’étend de la péninsule ibérique aux pays baltes en incluant la Grande-Bretagne et le sud de la Suède. Hormis en Espagne, la répartition de ce crapaud semble partout se fragmenter et se réduire sous l’influence des activités humaines.

Biologie et écologie

Actif de nuit entre mars et octobre, le Crapaud calamite est facile à repérer à l’oreille, son chant rappelant, dans certaines conditions, celui de la courtilière.

Les femelles pondent de 1000 à 3000 œufs par ponte, qui se présentent sous forme d’un ruban déposé sur le fond d’une mare, d’un point d’eau temporaire, parfois d’une ornière.

Selon la littérature (SINSCH, 1998 p. ex.) [1], la période de reproduction s’étale de fin mars à juillet et culmine au mois de mai.

Les jeunes crapauds quittent l’élément liquide environ 4 à 10 semaines après la ponte en fonction de la température de l’eau et de la disponibilité alimentaire.

L’alimentation des adultes est variée, constituée de proies dont la taille est comprise entre 4 et 8 mm. Elles se composent de fourmis, coléoptères, araignées, larves diverses, parfois vers de terre.

Le calamite fréquente essentiellement des habitats ouverts, à végétation clairsemée, avec une prédilection marquée pour les sols meubles. Il est souvent présent dans les sablières abandonnées, les landes ouvertes, parfois des cultures (vignes, asperges par ex.).

Répartition

Au plan régional, les données tirées de la littérature du XIXe siècle n’apportent pas grand chose sur la distribution passée de l’espèce. Seul TREMEAU DE ROCHEBRUNE [2] (1843) donne quelques éléments précis en indiquant la présence de l’espèce : « dans les vignes du petit Rochefort, à 4 kilomètres, sud de la ville ». Actuellement contacté dans près de 13% des mailles, et quatre départements de la région, le Crapaud calamite présente une répartition largement morcelée.

Globalement, le nombre de contacts s’amoindri de l’est à l’ouest alors que la fragmentation des populations s’accroît de façon drastique.

La Vienne et la Charente rassemblent l’essentiel des données. En Vienne, le calamite se limite à la grande moitié est du département où la répartition de l’espèce présente une certaine continuité.

En Charente, les observations sont mieux réparties mais plus diffuses, l’espèce étant notée de la Double au Confolentais. En Deux-Sèvres, la population de calamite semble cantonnée à deux noyaux distincts, centrés sur la région niortaise d’une part et entre Bressuire et Parthenay d’autre part.

En Charente-Maritime, seule l’île de Ré semble bien peuplée. Ailleurs, le Crapaud des joncs n’est connu que de localités isolées. Cette situation contraste singulièrement avec celle présentée dans l’atlas national de 1989, où l’espèce était mentionnée en presqu’île d’Arvert, en Aunis, en pays rochefortais et dans toute la Haute Saintonge à partir de Jonzac.

Philippe JOURDE