Détection ultrasonore

Méthodes de prospection : détection ultrasonore

Méthodologie d’observation pour l’atlas régional des chauves-souris du Poitou-Charentes.

Les chauves-souris s’orientent dans l’espace et détectent leurs proies par écholocation. Il s’agit d’un système de localisation basé sur l’émission de signaux ultrasonores dont l’écho permet à l’animal de se forger une image de son environnement.

Ces émissions ultrasonores s’étagent sur une large gamme de fréquences allant de 18 à 120 kHz et les signaux varient dans leur structure comme dans leur durée. Grâce à divers appareils, qualifiés de sonomètres ou détecteurs d’ultrasons, il est possible d’écouter les signaux des chauves-souris. De nombreuses espèces émettent des sons dont la fréquence, la structure, l’intensité et/ou la durée sont caractéristiques. Ces espèces peuvent alors être identifiées à distance, en vol, sur leurs terrains de chasse ou leurs corridors de déplacement (Barataud, 1992a, 1992b et 1996).

La prospection par détection ultrasonore n’engendre aucun traumatisme chez l’animal qui, la plupart du temps, ignore même la présence de l’opérateur. Néanmoins, la fiabilité des données collectées dépend très largement du type de matériel utilisé et de l’expérience de l’opérateur.

Dans le cadre de l’atlas régional, deux types de sonomètres ont été utilisés : des détecteurs qualifiés d’hétérodynes (Bat Box III de Stags Electroniks et D200 de Petterson) et un sonomètre permettant de travailler en expansion de temps (D980 de Petterson).

La détection hétérodyne se base sur la comparaison du son initial émis par la chauve-souris avec le son interne et modulable de l’appareil. Le signal restitué par le détecteur résulte de la différence de ces deux sons et est donc totalement artificiel. En ce sens, il ne permet aucune analyse fine. Les détecteurs hétérodynes permettent localement l’identification de 7 espèces (Grand Rhinolophe et Petit Rhinolophe, Noctule de Leisler, Sérotine, Pipistrelle commune et Pipistrelle de Kuhl, Minioptère de Schreibers). Les autres chauves-souris doivent être intégrées dans des groupes d’espèces.

La détection par expansion de temps consiste à enregistrer une émission de chauve-souris dans une mémoire digitale et à restituer la séquence au ralenti, ce qui la rend audible aux oreilles humaines. Le son restitué peut être analysé de façon fine car la structure, le rythme et l’intensité du signal sont conservés.

L’utilisation d’un détecteur à expansion de temps permet l’identification dans de bonnes conditions de 5 espèces supplémentaires (Murin à oreilles échancrées, Murin à moustaches, Murin de Natterer, Murin de Daubenton, Barbastelle) et de 5 groupes d’espèces.

Environ 1/3 des mailles de la région Poitou-Charentes ont fait l’objet de séances de détection mais la répartition est très inégale entre les différents départements (7 % des mailles couvertes en Deux-Sèvres contre 40 % en Charente-Maritime).

PJ.

Rapport entre le nombre de mailles prospectées par détection ultrasonore et le nombre total de mailles :

Mailles prospectées par détection sonore/nb total mailles

Mailles prospectées par détection sonore/nb total mailles

Petit Rhinolophe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

En l’état actuel de nos connaissances, la répartition du Petit Rhinolophe se calque largement sur celle des cavités souterraines prospectées.

Il s’agit manifestement d’un biais dû à l’importance des prospections hypogées par rapport à celles effectuées en milieux bâtis. En effet, des populations de Petits Rhinolophes se maintiennent dans des secteurs dépourvus de cavités souterraines importantes, comme sur l’île d’Oléron.

En outre, la faible détectabilité de l’espèce au sonomètre, son habileté à éviter les filets, sa prédilection pour les gîtes relativement confinés et son faible grégarisme nous font sans nul doute sous-estimer sa présence.

Effectifs régionaux

En période hivernale, la population de Petit Rhinolophe fréquentant les 30 sites souterrains les plus importants au plan chiroptérologique était d’environ 600 individus en janvier 1999.

La répartition entre les divers départements est très inégale et la Charente-Maritime apparaît comme étant particulièrement importante pour l’espèce (plus de 85 % de l’effectif régional).

Le plus grand gîte d’hibernation connu, situé près de Jonzac, héberge plus de 100 individus. En période d’hibernation, la commune de Saint-Savinien abrite à elle seule plus de 300 animaux répartis dans plusieurs carrières souterraines.

Etant donné l’extrême rareté des informations quantitatives en période d’activité, il est impossible d’estimer la population. La plus grosse colonie de parturition concerne 35 individus et se situe dans un moulin du centre de la Charente-Maritime.

Fréquence

Le Petit Rhinolophe a été observé dans 46 % des mailles prospectées au niveau régional, ce qui traduit la forte détectabilité de cette espèce dans le cadre de prospections souterraines et dans les visites de milieux bâtis notamment.

Gîtes utilisés

En hiver, l’espèce fréquente de nombreux types de gîtes allant des bâtiments frais (caves, chais, blockhaus) aux cavités souterraines, parfois de très petite taille (abri sous roche, terriers de blaireau). Contrairement aux Grands Rhinolophes, les Petits Rhinolophes ne forment pas d’essaims. Dans les cavités souterraines, les individus sont dispersés de façon apparemment aléatoire.

Généralement isolés, ils se suspendent aux plafonds, aux parois latérales, aux colonnes, voire à des racines d’arbres ou, dans les champignonnières désaffectées, aux câbles électriques, parfois très près du sol.

En période d’activité, les animaux fréquentent essentiellement des bâtiments (granges, garages, moulins), parfois des cavités souterraines chaudes où ils forment de petites colonies lâches. Il semble qu’au moins pour certaines colonies, les femelles utilisent plusieurs gîtes proches durant la période d’élevage des jeunes, fréquentant plusieurs sites à tour de rôle.

Habitats et terrains de chasse

En phase d’activité, le Petit Rhinolophe semble fréquenter préférentiellement les secteurs boisés ou bocagers. On peut observer l’espèce en déplacement le long des haies et des lisières ou chasser en cercle près du feuillage. Plusieurs observations se réfèrent à des animaux en chasse au-dessus de mares ou dans des jardins et vergers.

Statut patrimonial et évolution des populations

La population hivernante picto-charentaise de Petit Rhinolophe est importante puisque représentant environ 10 % de l’effectif national connu.
Les données quantitatives historiques sont rares.

Empiriquement, aucune tendance d’évolution claire n’apparaît au cours des vingt dernières années en Poitou-Charentes alors qu’en de très nombreuses régions de France et d’Europe l’espèce est en forte régression, voire en voie de disparition.

PJ.


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Suivi des chauves-souris troglophiles du Poitou-Charentes

Chaque hiver, les naturalistes de Poitou-Charentes Nature dénombrent les chauves-souris hibernant dans les cavités souterraines de la région Poitou-Charentes. Ce comptage standardisé permet d’obtenir des informations sur la tendance des diverses espèces qui fréquentent le milieu souterrain et dont plusieurs présentent un enjeu de conservation de niveau européen.

Les tendances ci-jointes sont calculées à partir du dénombrement des 17 principaux sites régionaux. Les résultats permettent d’obtenir des tendances pour des espèces (ici le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi) ), mais aussi pour l’ensemble des chauves-souris des milieux souterrains.

Au niveau régional, l’évolution des chauves-souris hibernant en milieu souterrain paraît plutôt favorable avec une stabilité du Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et une légère augmentation du Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus). L’effectif, toutes espèces confondues mais hors minioptères, augmente régulièrement malgré de forts accidents liés soit à des sources majeures de dérangement (rave-parties dans des sites majeurs) ou des phénomènes climatiques exceptionnels (en cas d’hiver doux, les chauves-souris sont moins nombreuses dans les grandes cavités).

Cette tendance est probablement à mettre au crédit des importantes protections de sites intervenues notamment dans le cadre de Natura 2000. L’indicateur « chauves-souris » devra à terme favoriser le dénombrement de sites non protégés pour déterminer si l’évolution observée reflète une réelle augmentation de la population ou un simple regroupement des animaux dans des sites protégées (phénomène d’agglomération susceptible de dissimuler un éventuel déclin global).

Le cas du Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi) est plus contrasté avec de fortes variations d’effectif. Cette espèce est capable de grands déplacements. Très grégaire, elle forme des rassemblements importants dans des colonies-mères. En fonction de paramètres encore obscurs, de nombreux animaux choisissent un site régional ou hors région pour hiberner. L’espèce a par ailleurs subi une importante mortalité en 2003, conduisant à un effondrement global des effectifs nationaux, déclin constaté aussi en Poitou-Charentes.

Pour cette espèce, la protection efficace de toutes les colonies importantes est une nécessité absolue.

Pour en savoir plus :

Grand Rhinolophe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Faible risque

Répartition régionale

La répartition du Grand Rhinolophe n’est encore que partiellement connue. Les données concernant cette espèce correspondent pour l’essentiel à des observations effectuées en milieu souterrain et la cartographie de la présence de l’espèce reflète parfaitement celle des cavités prospectées.

L’espèce n’est pourtant pas cantonnée aux zones karstiques ou aux secteurs de carrières et de mines. Elle est présente en phase d’activité dans le bocage ou les milieux boisés de nombreux secteurs démunis de cavités souterraines. Sa présence est alors beaucoup plus difficile à établir, l’espèce n’étant pas aisément repérable par détection ultrasonore (faible portée des signaux, fréquence très élevée).

Effectifs régionaux

En période hivernale, la population de Grand Rhinolophe est importante puisque plus de 5000 individus ont été dénombrés en 1998-99 dans près de 200 gîtes, ce qui représente environ 15 % de l’effectif national connu.
L’essentiel des gîtes d’hibernation n’abrite que quelques dizaines d’individus mais certains hébergent jusqu’à 800 animaux (Charente-Maritime).

Population hivernale de Grand Rhinolophe en Poitou-Charentes en 1999
<20 20-50 51-200 201-500 >500 Total
Charente 60/15 60/3 160/2 230/1 595/1 1105/22
Charente-Maritime 122/26 92/4 381/5 229/1 823/1 1647/37
Deux-Sèvres 60/16 0 336/2 0 0 396/18
Vienne 300/95 154/5 459/5 1135/4 0 5196/109
Totaux 542/152 306/12 1336/14 1594/6 1418/2 5196/186

Légende : 1erchiffre : effectif ; 2ème chiffre : nombre de sites.

La population reproductrice n’est encore que très imparfaitement connue. Pour l’heure, nous ne connaissons qu’une quinzaine de colonies totalisant moins de 1000 individus.

Un gros travail de prospection est donc à entreprendre afin de découvrir et protéger les gîtes de parturition les plus importants.

Fréquence

Au total, le Grand Rhinolophe a été contacté dans 47 % des mailles prospectées. Il s’agit sans doute de l’espèce la plus fréquemment observée en milieu souterrain. Elle est facilement repérable et fréquente une multitude de petits sites où stationnent quelques individus de façon plus ou moins régulière.

Gîtes utilisés

Les gîtes utilisés en période de reproduction sont encore largement méconnus mais plusieurs colonies de parturition ont été trouvées dans des églises et des granges (Deux-Sèvres et Vienne) ou des cavités souterraines (Charente-Maritime).

Dans les carrières, les femelles s’installent dans des cheminées obturées au sommet par des dalles de béton, directement exposées au rayonnement solaire. Les animaux s’accrochent donc à de véritables radiateurs.

En période de transit, des gîtes variés, parfois de très petite taille, peuvent être utilisés. En Charente-Maritime par exemple, un viaduc autoroutier à structure creuse abrite plusieurs dizaines d’individus à l’automne.

Habitats et terrains de chasse

Les quelques données dont nous disposons indiquent que les Rhinolophes fréquentent en Poitou-Charentes les milieux semi-ouverts où alternent bois, haies et prairies.

Statut patrimonial et évolution des populations

D’après les quelques données historiques dont nous disposons (BROSSET, 1959, BERTRAND, 1989), la population régionale de Grand Rhinolophe paraît stable, voire en légère augmentation.

La population hivernante picto-charentaise de Grand Rhinolophe représente près de 15 % de l’effectif national et plusieurs gîtes disposent d’effectifs de niveau d’importance européenne.

La région Poitou-Charentes joue donc un rôle majeur dans la conservation de cette espèce en déclin et se doit donc de garantir la pérennité de sa population, notamment par la protection stricte des gîtes les plus importants et par la mise en œuvre de mesures adéquates pour maintenir l’intérêt des terrains de chasse utilisés.

PJ.


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Barbastelle d’Europe

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexes 2 et 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : Vulnérable

Liste Rouge Mondiale : Vulnérable

Répartition régionale

Les cartes montrent une répartition à peu près homogène en Vienne, Charente et Charente-Maritime. Les données hivernales sont concentrées dans les secteurs à cavités que la Barbastelle fréquente volontiers.

En période d’activité, l’espèce est contactée sur 44 mailles ce qui élargit sensiblement sa distribution.

On remarquera l’absence de contacts dans une grande partie des Deux-Sèvres. Le faible taux de boisement dans ce département est peut-être un frein à la répartition de cette espèce à tendances forestières.

Effectifs

Les effectifs hivernaux sur les sites cumulés donnent 104 individus avec une moyenne de 2,3 inds/site.

La Charente-Maritime accueille 46% des hibernants, notamment dans un site traditionnel pouvant abriter jusqu’à 27 animaux. L’instabilité des effectifs est de règle au cours de l’hiver et les sites occupés chaque année sont rares.

En période d’activité, les cinq colonies de reproduction que nous connaissons regroupent respectivement 5, 15, 15, 22 et 30 femelles.

Fréquence

En hiver la Barbastelle a été observée dans 46 cavités sur les 403 visitées dans la région, soit 11% de celles-ci.

Sa fréquence dans les captures est faible (5,5%) car c’est une espèce forestière qui chasse assez haut. A Chizé (79), c’est le chiroptère le plus fréquent en forêt, au point d’être parfois victime de collisions avec des véhicules (au moins deux cas en deux ans).

Gîtes utilisés

A l’exception d’un individu ayant passé l’hiver dans la fissure d’un linteau de porte, les données d’hibernation se rapportent à des animaux ayant trouvé refuge dans des gîtes hypogés. Là, ils sont totalement ou en partie enfoncés dans des fissures situées au plafond des galeries. Les gîtes des cinq colonies connues sont situés en milieu bâti : linteaux de grange (3), derrière un volet (1), charpente (1).

Commentaires sur l’habitat utilisé

Une grande majorité de captures ont été réalisées devant des cavités, indiquant une fréquentation assidue du milieu souterrain en fin d’été.

En ce qui concerne les terrains de chasse, on note la prépondérance des observations dans les secteurs boisés. Des Barbastelles ont ainsi été capturées dans les pinèdes près de la réserve naturelle du Pinail (86), ainsi qu’autour des mares de la forêt de Chizé (79).

En Charente-Maritime elle est régulièrement détectée dans les layons forestiers, en lisière de bois, et chassant sur les étangs forestiers. On relève, en outre, quelques captures en milieu bâti.

Statut patrimonial et évolution des populations

La Barbastelle est l’un des chiroptères européens dont l’état des populations inspire le plus d’inquiétude. On assiste, en effet, au déclin marqué de l’espèce dans le nord-est de l’Europe et dans les régions du nord de la France.

En Poitou-Charentes, les contacts sont peu fréquents mais réguliers, à l’exception des Deux-Sèvres où il semble que la Barbastelle soit absente de nombreux secteurs. Brosset et Caubère (1959) signalent la rareté de la Barbastelle au sud de la Loire. Ces deux auteurs ne mentionnent que 6 captures hivernales au cours des années cinquante dans trois sites régionaux : Rancogne, les Lourdines, Tourtenay. Nous avons identifié, pour notre part, sept fois plus de sites en l’espace d’une dizaine d’années.

Cette différence importante est-elle le résultat d’une évolution favorable de la population ou d’un niveau de prospection plus élevé ? Il serait nécessaire d’accroître la pression d’observation dans les habitats boisés afin de préciser le statut de cette chauve-souris.

OP.


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Oreillard indéterminé

Répartition régionale

Les nombreux contacts d’Oreillards ne permettent pas une identification de niveau spécifique. Les informations collectées par détection ou observation dans des gîtes ont été rassemblées sous l’appellation « Oreillard indéterminé ».

Le nombre de ces contacts est important. Ces données concernent tous les départements de la région à l’exception de la Charente et traduisent une abondance plus grande des Oreillards que ce que laisse entrevoir les cartes de répartition spécifiques des deux espèces.

Gîtes utilisés

Les gîtes utilisés par les Oreillards indéterminés sont variés. Ils se rapportent au milieu bâti (gîte de reproduction dans des églises ou des combles de maison), à des ouvrages d’art (ponts), à des cavités souterraines (grottes et carrières) ou à des arbres creux ou fissurés.

PJ.


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Oreillard gris

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Remarque préliminaire

Les données récoltées durant la période d’activité indiquent une présence plus marquée dans les Deux-Sèvres et la Vienne, qui regroupent 71% des captures et 80% des observations dans des gîtes. Mais la faible prospection du milieu bâti dans les Charentes est peut-être à l’origine du nombre limité de contacts avec cette espèce apparemment très anthropophile.

En ce qui concerne les observations hivernales (sans manipulation possible) nous sommes partis du principe que les critères de couleur du pelage et du masque étaient suffisants pour la différenciation des deux espèces. Les données douteuses sont rassemblées dans les cartes Oreillards indéterminés.

Effectifs

Les chiffres pour deux colonies estivales sont de 17 individus en association avec une colonie de Grand Murin, et 3 individus pour un regroupement mono spécifique (Vienne).

Fréquence

Si l’on se réfère au nombre de mailles où l’espèce a été contactée on constate qu’elle est à peu de chose près aussi fréquente que l’Oreillard roux. Les contacts sont cependant limités pour cette espèce à vaste répartition.

Gîtes utilisés

Les deux colonies sont installées dans un clocher et dans les combles d’un château. Trois gîtes de transit ont été découverts dans des disjointements de ponts, et dans un disjointement de mur de bergerie où cohabitaient les deux espèces d’Oreillard.

Contrairement à P. auritus qui utilise de préférence les arbres mais aussi les bâtiments, les habitudes de Plecotus austriacus semblent exclusivement anthropophiles. Il est très probable qu’un bon nombre de gîtes où l’espèce est indéterminée se rapportent à austriacus. D’ailleurs cette espèce est plus souvent capturée par l’Effraie.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les captures au filet viennent confirmer les données concernant les gîtes puisque 88% d’entre elles ont été réalisées en milieu bâti ou urbanisé.

Contrairement à ce qui est observé chez l’Oreillard roux, on ne recense qu’une seule capture devant cavité en fin d’été, ainsi qu’en milieu boisé et sur rivière.

Statut patrimonial et évolution des populations

Actuellement l’Oreillard gris affiche une répartition régionale plutôt « nordique ».

Il serait nécessaire de confirmer la relative rareté de cette espèce en Charente-Maritime et en Charente avant de lui attribuer un statut de conservation.

OP.


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Oreillard roux

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

L’Oreillard roux semble être une espèce bien répartie en Poitou-Charentes bien que rarement observée en Charente. Dans les trois autres départements, les mentions sont réparties de façon homogène dans les secteurs prospectés. L’espèce est essentiellement repérée par capture et observation dans des gîtes.

La reproduction est confirmée en Vienne et en Deux-Sèvres et est très probable en Charente-Maritime.

Les données sur la répartition hivernale découlent de prospections de milieux souterrains où l’Oreillard roux apparaît de façon irrégulière et quelque peu anecdotique. Elles reflètent donc probablement mal la répartition réelle de l’espèce à cette période.

Effectifs régionaux

N’étant pas troglophile, l’Oreillard roux échappe largement aux comptages hivernaux organisés dans les cavités souterraines de la région. En tout, moins d’une dizaine d’individus sont observés chaque hiver, ce qui ne reflète en rien l’éventuelle rareté de l’espèce.

De plus, trop peu de colonies de reproduction sont connues pour pouvoir estimer l’effectif de la population de cette espèce en période d’activité. Les recherches ciblées doivent donc être entreprises pour définir le statut de cette espèce encore très largement méconnue.

Fréquence

L’Oreillard roux a été observé dans 17 % des mailles prospectées dans la région Poitou-Charentes. La majorité des données concernent des observations directes effectuées en milieu souterrain ou bâti ainsi que des animaux capturés sur leurs terrains de chasse ou en accès de cavités souterraines.

Gîtes utilisés

D’après la littérature, l’Oreillard roux est plus arboricole que son proche cousin, l’Oreillard gris. L’espèce est dite fréquenter des trous d’arbres, des nichoirs mais aussi des habitations et des cavités souterraines en hiver.

En Poitou-Charentes, quelques individus sont régulièrement observés en hiver dans des carrières ou des grottes. Les animaux se logent dans les fissures, dans les trous de barre à mine, se suspendent au plafond ou se plaquent aux parois sans chercher à se dissimuler.

Habitats fréquentés

On sait peu de choses localement sur l’utilisation de l’habitat par l’Oreillard roux. L’espèce est très régulièrement capturée en entrée de cavité souterraine, particulièrement à l’automne, et dans une moindre mesure en milieu boisé.

En Deux-Sèvres, elle a été observée chassant près des mares forestières.

Statut patrimonial et évolution des populations

Les données sont actuellement trop parcellaires pour pouvoir attribuer un statut et une tendance d’évolution à l’Oreillard roux.

PJ.


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Pipistrelles indéterminées

Les Pipistrelles ne sont pas toujours identifiables au niveau spécifique, notamment dans deux types de circonstances.

D’une part en hiver, lorsque les animaux sont logés dans des fissures, et qu’aucun critère de détermination n’est accessible : c’est ce qui explique que l’essentiel des données hivernales de Pipistrelles concerne des individus non identifiés.

D’autre part en été, lorsque les animaux sont installés dans des anfractuosités trop étroites pour autoriser une capture manuelle pour identification. C’est pourquoi toutes les données estivales de « Pipistrelles sp. » sont situées sur des sites de reproduction apparente.

Certaines de nos Pipistrelles identifiées passeront peut-être un jour dans cette catégorie, compte tenu de la mise en évidence récente ( Jones 1993, Barratt et al. 1997) de deux formes (acoustiques et génétiques) différentes dans la gamme de ce que l’on considérait jusqu’à présent comme étant celle de la Pipistrelle commune.

CV.


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Pipistrelle de Kuhl

Statut de protection

Protection nationale : Article 1

Directive Habitats : Annexe 4

Convention Berne : Annexe 2

Convention Bonn : Annexe 2

Liste Rouge Nationale : A surveiller

Liste Rouge Mondiale : –

Répartition régionale

La répartition régionale de cette espèce ressemble beaucoup à celle de sa cousine la Pipistrelle commune, avec le même défaut de prospection dans les Deux-Sèvres, mais avec une fréquence deux fois moindre puisque 15% des mailles seulement ont révélé sa présence.

Comme sa cousine, la Pipistrelle de Kuhl est surtout connue par la recherche au détecteur d’ultrasons (fréquences non recouvrantes entre les deux espèces) mais aussi par les captures au filet.

Les indices de reproduction de cette espèce sont cependant extrêmement rares, et ceux concernant sa présence hivernale sont quasiment nuls.

Effectifs et fréquence

Cette espèce est une des plus fréquemment rencontrée par la détection ultrasonore, après sa cousine commune. Ses effectifs lui sont toujours inférieurs, de même que dans les captures au filet.

En Vienne, elle est aussi la deuxième espèce la plus fréquente dans les pelotes de régurgitation de Chouette effraie, après la Pipistrelle commune, ce qui est un autre indice concordant sur son abondance.

Gîtes utilisés

Aucune colonie de reproduction n’est connue pour cette espèce, et toutes les colonies de Pipistrelles trouvées en milieu bâti concernent la Pipistrelle commune. On ne connaît donc rien de ses gîtes estivaux, et encore moins de ceux qu’elle utilise en hiver.

Il n’est pas impossible qu’elle se reproduise en sympatrie avec la Pipistrelle commune mais en effectifs inférieurs, ce qui pourrait expliquer qu’elle passe inaperçue en cas de contrôle d’une colonie, où tous les individus ne sont pas examinés. Il est possible aussi qu’elle utilise des gîtes totalement distincts, mais encore inconnus.

Commentaires sur les habitats utilisés

Les habitats fréquentés par cette espèce semblent largement identiques à ceux de la Pipistrelle commune, à la différence qu’on la rencontre plus volontiers dans des milieux moins anthropisés, comme les boisements et bocages, mais aussi plus particulièrement les milieux aquatiques, notamment stagnants.

Statut patrimonial et évolution des populations

Compte tenu de la confusion qui a existé pendant longtemps entre les espèces de Pipistrelles, il n’y a pas de données vraiment anciennes su le statut, et donc sur l’évolution des populations de la Pipistrelle de Kuhl.

A l’échelle de quelques décennies, il semble qu’elle ait régressé davantage que la Pipistrelle commune, mais les éléments chiffrés font largement défaut.

CV.


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