Gaillet de Paris

GALIUM PARISIENSE L.

GAILLET DE PARIS


Période de floraison
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Données historiques (<1990) Données bibliographiques récentes (1990-2004) Données dans le cadre de l’inventaire (2005-2009) Nombre de communes où l’espèce est présente
(1900-2009) (2005-2009)
16 0 0
17 0 0
79 0 0
86 1 1 1
Poitou-Charentes 1 1 1

Informations complémentaires

Baron Y. (com. pers.) : 1 station en Charente, 6 en Charente-Maritime, 5 en Vienne de 1970 à nos jours.

Le Gaillet de Paris est une Rubiacée annuelle, xérophile qui pousse sur des sols pauvres et sablonneux. C’est une plante souvent couchée et très rameuse. Sa tige est carrée, grêle et scabre. Ses feuilles lancéolées, verticillées par 5 à 7, mucronées et scabres se réfléchissent sur les bords. Ses fleurs très petites, verdâtres souvent rougeâtres à l’extérieur sont disposées en panicules lâches. Ses fruits sont des akènes très petits finement tuberculeux.
Le Gaillet de Paris est très sensible à la compétition et à l’intensification (JAUZEIN, 1995).
La Flore de Souché (1901) cite cette espèce sous la synonymie de Galium anglicum, en une quinzaine de localités pour la Vienne et une dizaine pour les Deux-Sèvres.
En 2000, l’espèce est considérée pour les départements de la Charente, Charente-Maritime et Deux-Sèvres comme trop commune pour figurer à la liste des espèces déterminantes (JOURDE, TERRISSE (coord.), 2001). Le Gaillet de Paris a été observé récemment (postérieur à 2005) en une seule localité dans la Vienne, à la limite avec les Deux-Sèvres. Ce peu d’informations, en fait donc une espèce estimée très rare en tant que plante messicole à l’échelon régional.

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Glossaire

Akène (n, m) : fruit sec, indéhiscent, à une seule graine, celle-ci non soudée à la paroi interne du fruit. Chaque fleur peut donner naissance à un ou plusieurs akènes, libres entre eux dès l’origine ou se séparant à maturité.

Anthèse (n, f) : synonyme de floraison ou de façon plus restrictive, début de ce phénomène, correspondant à l’ouverture des boutons floraux.

Apiculé(e) : pourvu d’un apicule, c’est-à-dire terminé brusquement par une courte pointe relativement large et peu aiguë.

Axillaire : placé à l’aisselle d’une feuille ou d’une bractée.

Bractée (n, f) : petite feuille ou écaille située à la base d’un pédicelle floral, d’une inflorescence ou encore d’un pédoncule ou un axe de celle-ci.

Bractéole (n, f) : sorte de petite bractée située sur un pédicelle floral ou parfois à la base de celui-ci. La différence avec une bractée peut être alors difficile à saisir.

Bulbille (n, f) : petit bulbe ou tubercule permettant la reproduction asexuée de la plante, apparaissant à l’aisselle d’une feuille aérienne, dans l’inflorescence ou encore sur des organes souterrains.

Calcicole (adj.) : se dit d’une espèce qui végète exclusivement sur des substrats contenant du calcaire.

Calice (n, m) : partie externe du périanthe, souvent verte, formée de sépales.

Canaliculé(e) : creusé d’un petit canal.

Capitule (n, m) : inflorescence formée de fleurs sessiles ou presque sessiles, serrées les unes contre les autres et insérées sur un réceptacle commun, à peu près au même niveau horizontal, simulant parfois une fleur unique.

Capsule (n, f) : fruit sec, déhiscent, s’ouvrant par des fentes en deux ou plusieurs valves, ou par des dents ou des pores, contenant plusieurs graines.

Caulinaire (adj.) : se dit d’un organe inséré sur une tige.

Cespiteux(se) (adj.) : se dit d’une plante formant une touffe.

Commensal (adj.) : est un type d’interaction biologique naturelle, fréquente ou systématique entre deux êtres vivants dans laquelle l’hôte fournit une partie de sa propre nourriture au commensal : il n’obtient en revanche aucune contrepartie évidente de ce dernier (le bénéfice de cette relation n’est pas réciproque).

Corolle (n, f) : partie interne du périanthe, souvent brillamment colorée, formée de pétales.

Corymbe (n, m) : inflorescence dont les fleurs sont portées approximativement au même niveau par des pédicelles inégaux insérés à des niveaux différents.

Cotylédon (n, m) : première (monocotylédone) ou premières feuilles (dicotylédone) de la plante, déjà présentes dans la graine ; leur forme est souvent très différente de celle des feuilles normales.

Cyme (n, f) : mode d’inflorescence constitué par un axe principal à l’extrémité duquel se trouve une fleur, et qui porte également un ou plusieurs axes latéraux se ramifiant de la même manière

Epillet (n, m) : inflorescence partielle des Poacées, composées de glumelles.

Dicotylédone (n, f) : plante dont l’embryon a deux lobes ou cotylédons. Les dicotylédones sont les végétaux les plus complets et dont l’organisation est la plus compliquée.

Endémique (adj.) : se dit d’un taxon dont l’aire de répartition, à l’état spontané, est nettement plus restreinte que l’aire moyenne d’un taxon de ce rang systématique ; à la limite, un taxon endémique peut n’exister que dans un territoire de surface réduite, voire en une seule station.

Eperon (n, m) : prolongement de la corolle ou du calice en forme de cylindre ou de cône creux, fermé à l’extrémité distale, contenant souvent du nectar.

Foliole (n, f) : partie du limbe formant une feuille composée.

Follicule (n, m) : fruit sec formant une capsule et s’ouvrant par une fente. Chaque fleur peut donner naissance à un seul follicule ou à deux ou plusieurs follicules libres ou presque libres entre eux dès l’origine.

Glabre (adj.) : dépourvu de poils.

Glabrescent(e) (Adj.) : qui devient glabre en vieillissant.

Glaucescente (Adj.) : qui devient glauque en vieillissant.

Glumelle (n, f) : bractée qui enveloppe la fleur des graminées et qui a l’aspect d’une écaille.

Hémiparasite (adj.) : se dit d’une plante capable d’effectuer la photosynthèse mais dépendant d’une autre pour une partie des substances nécessaires à sa subsistance. Le gui est hémiparasite.

Hétéroside : molécule née de la condensation (association) d’oses et de substances non glucidiques (appelées aglycones).

Hygrophile (adj.) : se dit des êtres vivants, plus particulièrement des végétaux, qui ont besoin de beaucoup d’humidité pour se développer.

Inflorescence (n, f) : ensemble de fleurs, de pédoncules, de pédicelles et de bractées.

Involucre (n, m) : ensemble de bractées formant une enveloppe générale autour d’une fleur, de fleurs réunies, ou à la base d’une ombelle.

Lancéolé(e) (adj.) : se dit d’un organe approximativement 3-4 fois aussi long que large et rétréci progressivement aux deux extrémités (qui à la forme d’un fer de lance).

Lemme (n, f) : glumelle inférieure, dans l’épillet des Poacées.

Ligule (n, f) : petite languette membraneuse ou parfois rangée de poils située principalement chez les Poacées et certaines Cypéracées à la jonction de la gaine et du limbe de la feuille.

Limbe (n, m) : partie élargie d’une feuille ou partie distale élargie d’un pétale.

Mésophile (adj.) : se dit d’une plante ou d’une communauté végétale croissant de préférence sur un substrat présentant un degré moyen d’humidité, c’est-à-dire ni trop sec ni trop humide.

Monocotylédone (n, f) : plante dont la graine n’a qu’un seul cotylédon.

Mucron (n, m) : courte pointe raide qui prolonge la nervure centrale de certaines feuilles, folioles, sépales ou bractées…

Mucroné(e) (adj.) : terminé par un mucron.

Multifide (adj.) : qui est divisé à peu près jusqu’à la moitié par plusieurs incisions aiguës dont on ne détermine point le nombre.

Oligotrophe (adj.) : se dit d’un milieu pauvre en éléments assimilables par la végétation. Une eau oligotrophe.

Ombelle (n, f) : mode d’inflorescence dans lequel les pédoncules floraux partent tous d’un même point et arrivent à peu près au même niveau.

Ombellule (n, f) : petite ombelle constituant un élément d’une ombelle composée.

Orbiculaire (adj.) : en forme de cercle.

Oreillettes (n, pl) : appendices situés à la base du limbe d’une feuille ou d’une bractée embrassante ou encore à la base du pétiole, de part et d’autre de la ligne d’insertion.

Nitrophile (adj.) : se dit d’une espèce croissant de préférence sur des substrats riches en composés azotés.

Panicule (n, f) : disposition des fleurs ou des fruits en grappe de forme conique.

Pédoncule (n, m ) : axe d’une inflorescence qui porte les fleurs.

Pennatipartite (adj.) : se dit d’une feuille dont le limbe est penné et divisé en segments séparés par des sinus plus profonds que le milieu de chaque moitié du limbe.

Pennatiséqué(e) : se dit d’une feuille dont le limbe est penné et divisé en segments séparés par des sinus qui atteignent presque la nervure médiane. Bi-, tri-, quadripennatiséqué : deux, trois, quatre fois pennatiséqué.

Penné (adj.) : se dit d’une feuille dont les nervures secondaires ou dont les folioles sont disposées en deux rangées de part et d’autre de la nervure principale ou du rachis, comme les barbes d’une plume. Bi-, tri-, quadripenné : deux, trois, quatre fois penné.

Périanthe (n, m) : enveloppe de la fleur formée par le calice et la corolle.

Périgone (n, m) : enveloppe florale à pièces à peu près semblables entre elles, au moins quant à leur texture et à leur coloration, sans distinction de calice et de corolle.

Pétale (n, m) : chacune des pièces dont est composée la corolle d’une fleur.

Pétiole (n, m) : partie rétrécie de la feuille reliant le limbe à la tige.

Pubescent(e) (adj.) : couvert de poils souples, généralement plutôt courts.

Réceptacle (n,m) : extrémité renflée du pédoncule des fleurs, sur lequel est fixé toutes les pièces d’une fleur, sur lequel peut être fixé l’ensemble des fleurs d’un capitule ou également qui peut être creusé en une sorte d’outre charnue (Figues).

Réfléchi(e) (adj.) : recourbé, d’environ 180°, vers le bas. Des sépales réfléchis.

Scabre (adj.) : se dit d’une surface, d’un axe ou d’une arête rude au toucher.

Sépale (n, m) : pièce du calice d’une fleur.

Sessile (adj.) : se dit d’un organe dépourvu de stipe, de pédoncule, de pédicelle ou de pétiole, directement inséré sur la tige.

Silicicole (adj.) : se dit des plantes qui ne croissent que sur les terrains siliceux, ou qui croissent d’autant mieux que le sol est plus riche en silicates.

Silicule (n, f) : silique dont la hauteur ne dépasse pas trois fois la largeur.

Silique (n, f) : fruit sec allongé (plus de trois fois la largeur), bivalve.

Spiciforme (adj.) : se dit d’une inflorescence dont la forme rappelle celle d’un épi.

Stipule (n, f) : petite feuille supplémentaire, réduite le plus souvent à la nervure médiane, et produite par une expansion du pétiole, qui s’insère de chaque côté de la base de certaines feuilles.

Taxon (n, m) : unité systématique, dans la science des classifications (espèce, genre, etc.).

Tépale (n, m) : partie d’une fleur qui est à la fois sépale et pétale.

Thermophile (adj.) : se dit d’une plante qui croît de préférence dans des sites chauds et ensoleillés.

Thérophyte (n, m) : forme biologique des plantes dont le cycle de vie, depuis la germination de la graine jusqu’à la maturation des semences, dure moins d’un an.

Tropisme (n, m) : Orientation de croissance présentée par les organes végétaux en réponse à diverses stimulations unilatérales, physiques (lumière, pesanteur) ou chimiques (humidité, présence de certains ions, etc.)

Verticille (n, m) : ensemble d’organes (feuilles, fleurs…) disposés au nombre de deux au moins, au même niveau autour d’un axe commun (tige) et sur un même plan horizontal.

Xérophile (adj.) : se dit d’une plante ou d’une communauté végétale croissant habituellement en des sites secs.

Pensée tricolore

VIOLA TRICOLOR L.

PENSEE TRICOLORE


Période de floraison
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Données historiques (<1990) Données bibliographiques récentes (1990-2004) Données dans le cadre de l’inventaire (2005-2009) Nombre de communes où l’espèce est présente
(1900-2009) (2005-2009)
16 7 6 6
17 3 3 3
79 2 3 3 6 2
86 13 13 20 24 14
Poitou-Charentes 15 16 33 39 25
La Pensée tricolore est une espèce des champs annuelle à germination automnale. Elle pousse sur des sols argilo-limoneux drainants. Appartenant à la famille des Violacées, les pensées annuelles des champs semblent être un groupe taxonomique complexe, simplifié à 4 espèces de manière plus ou moins arbitraire : V. arvensis, V. tricolor, V. kitaibeliana et V. hymettia (JAUZEIN, 1995). Il existe des intermédiaires entre chacune de ces espèces, ce qui implique que des confusions sont possibles. On peut s’accorder sur les critères déterminants suivants pour la Pensée tricolore : hauteur de la fleur à l’anthèse de plus 15 cm et les deux pétales supérieurs nettement plus longs que les sépales.

Cette espèce a été estimée peu commune en Poitou-Charentes, mais ce statut de rareté reste encore à affiner compte-tenu de son identification qui peut porter parfois à confusion.

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Conclusion

L’ambition de ce document est de dresser un état des lieux des connaissances sur les plantes messicoles du Poitou-Charentes.

L’inventaire des plantes messicoles du Poitou-Charentes mené par les associations membres de Poitou-Charentes Nature entre 2005 et 2009 a permis de collecter plus de 3 700 données floristiques. Ce sont ainsi 76 espèces messicoles sur les 111 recherchées dans notre région, qui ont été retrouvées. Les espèces non revues dans le cadre de cet inventaire sont pour la plupart considérées comme disparues, car non observées depuis plus de 30 ans.

Il reste néanmoins encore beaucoup à découvrir et à faire pour la conservation des plantes messicoles dans notre région et ce, malgré le travail important de prospection qui a été mené durant ces 4 dernières années. La connaissance floristique accumulée dans ce domaine à l’échelle de la région et synthétisée au sein de ce document est conséquente et a permis la redécouverte d’espèces que l’on croyait disparues depuis de nombreuses années. Néanmoins, elle doit être considérée comme partielle et hétérogène sur notre territoire, tant la tâche était immense au regard de moyens humains limités (faible nombre de botanistes, formation de néophytes limitée car longue et difficile). Cependant, cette connaissance a permis de dégager des tendances de rareté qui peuvent être considérées comme une ébauche d’un statut de rareté régionale pour chaque espèce messicole, utile à la définition d’une stratégie régionale de conservation.

Ce document a également l’ambition « secrète » de susciter de nombreuses vocations, aussi bien au sein des botanistes confirmés que des botanistes « en herbe », à contribuer activement à la connaissance et donc à la préservation des espèces messicoles de notre région. En effet, les moyens déployés dans le cadre de cet inventaire ont montré que plus on est nombreux à prospecter, plus on trouve, permettant ainsi d’avoir une meilleure vision du statut de conservation des espèces recherchées.

Enfin, il s’agit d’un outil de sensibilisation et d’information sur la diversité fragile de ce groupe d’espèces qui ne se résume pas qu’au simple Coquelicot commun qui, il est vrai, est encore assez courant dans et en bordure des champs. Derrière ce « coquelicot », se cachent deux autres espèces de coquelicots méconnues mais également de nombreuses autres plantes plus discrètes dont certaines jettent leurs dernières forces dans la bataille et sont aujourd’hui au bord de l’extinction au niveau régional mais également au niveau national.

C’est pourquoi, face à ce constat de raréfaction extrême des plantes messicoles, il devient urgent de bâtir et consolider de nouveaux partenariats entre le monde agricole, les gestionnaires d’espaces, les institutions publiques et le monde naturaliste (associations, Conservatoire Botanique National…) afin d’établir ensemble une stratégie partagée de conservation des plantes messicoles en région Poitou-Charentes et dans l’intérêt général.

Cette action a été soutenue par :

Bibliographie du Cahier technique Messicoles du Poitou-Charentes

ABOUCAYA A., JAUZEIN P., VINCIGUERRA L., VIREVAIRE L., 2000. Plan National d’Action pour la conservation des plantes messicoles. Rapport final, Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Direction de la nature et des paysages, Paris, 45 p et annexes.

AYMONIN G., 1962 – Les plantes messicoles vont-elles disparaître ?. Science et Nature n°49, pp 3-9.

BARON Y., 1989. Eléments pour un bilan de flore messicole en Poitou-Charentes. Plantes sauvages menacées. Actes Brest. p. 79-86.

BARON Y., 1993. La régression des plantes messicoles dans la région Poitou-Charentes. In Faut-il sauver les mauvaises herbes ? Actes du Colloque de Gap. 9-12 juin 1993. Gap-Charance. Conservatoire Botanique National de Gap-Charance. pp. 75-84. 270 p.

BARON Y., 1996. Les plantes sauvages et leurs milieux en Poitou-Charentes. Poitiers, 263 p.

BOCK B., MILCENT J.-P., 2005. Liste de référence de la flore de France métropolitaine. Banque de donnée nationale de la flore française (BDNFF), Téla Botanica http://www.tela-botanica.org. Consulté le 20 janvier 2009.

BOURNERIAS M., ARNAL G. & BOCK C., 2001. Guide des groupements végétaux de la région parisienne. (Ed. : BELIN). Paris, 640p.

Bulletin de la Société Botanique du Centre-Ouest, numéro spécial n°19. 1999. Les plantes menacées de France : Actes du colloque de Brest, 15-17 octobre 1997, publiés sous la direction de Jean-Yves LESOUEF. 616 p.

Bulletins de la Société Botanique du Centre-Ouest, de 1986 à 2009.

Abbé COSTE, 1901-1906. Flore descriptive et illustrée de la France de la Corse et des contrées limitrophes. Klincksieck, Paris. 3 volumes

DELASTRE C.-J.-L., 1842. Flore du département de la Vienne. Paris, Meillac.

JAUZEIN P., 1997. La notion de messicole : tentative de définition et de classification. Monde des plantes n°458, pp 19-23.

JAUZEIN P., 1995. Flore des champs cultivés. Technique et pratiques. Sopra et INRA éditions. Paris. 898 p.

JOURDE P., TERRISSE J. (coord.), 2001. Espèces animales et végétales déterminantes en Poitou-Charentes. Coll. cahiers techniques du Poitou-Charentes, Poitou-Charentes Nature, Poitiers, 154 p.

LAMBINON J., DELVOSALLE L., DUVIGNAUD J. et al., 2004. Nouvelle flore de Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines. (Ptéridophytes et Spermaphytes) Cinquième Edition. (Ed. : Jardin botanique national de Belgique). Meise. 1167 p.

LLOYD J., 1896. Flore de l’Ouest de la France, 4ème éd. Nantes, Vellopé. Paris. Baillère.

MAILLET J., 1993. Nouvelles pratiques culturales et nouvelles mauvaises herbes. In Faut-il sauver les mauvaises herbes ? Actes du Colloque de Gap. 9-12 juin 1993. Gap-Charance. Conservatoire Botanique National de Gap-Charance. pp. 33-40. 270 p.

MAUDUYT L. 1830-1835. Herbier de Gençay. B.U. Poitiers

POITOU-CHARENTES NATURE, 2006. Quel avenir pour les plantes messicoles en Poitou-Charentes ? 1ère phase. Rapport final d’activités 2005-2006, Poitou-Charentes Nature, Poitiers, 31p et annexes.

POITOU-CHARENTES NATURE, 2007. Quel avenir pour les plantes messicoles en Poitou-Charentes ? 2ème phase. Rapport final d’activités 2007, Poitou-Charentes Nature, Poitiers, 32p et annexes.

POITOU-CHARENTES NATURE, 2010. Quel avenir pour les plantes messicoles en Poitou-Charentes ? Rapport final d’activités 2005-2009, Poitou-Charentes Nature, Poitiers.

SBCO, 1998 – Liste Rouge de la Flore menacée en Région Poitou-Charentes – Bulletin de la Société Botanique du Centre-Ouest n°29, pp 668-685.

SOUCHE B., 1901. Flore du Haut-Poitou, 2ème partie. Lemercier et Alliot. Niort.

Jacob STURN & Johann Georg STURN, 1796. Deutschlands Flora in Abbildungen nach der Natur mit Beschreibungen

TERRISSE A., 1994 – Inventaire floristique de Ré – Bulletin de la Société Botanique du Centre Ouest Numéro spécial, 112 p

TREMEAU DE ROCHEBRUNE A., 1860. Catalogue des plantes phanérogames de la Charente. Paris, Baillère.

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Cette action a été soutenue par :

Méthodologie de l’enquête messicoles

REFERENTIEL TAXONOMIQUE

Le référentiel taxonomique utilisé pour les noms scientifiques des espèces végétales citées dans cet ouvrage, est celui proposé dans le cadre de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (BOCK et al., 2005).

ÉLABORATION D’UNE LISTE DE PLANTES MESSICOLES A RECHERCHER EN POITOU-CHARENTES

Afin de cibler les espèces messicoles du Poitou-Charentes dans le cadre de l’inventaire, il a été nécessaire dès 2005 de s’arrêter sur une définition approuvée par tous les partenaires :

Une plante messicole est une plante dont l’essentiel de la répartition se situe dans les champs cultivés ou territoires cultivés : champs, vignes (cultivés ou abandonnés), mais aussi jachères, bords de routes… »

Une liste de 111 plantes messicoles à rechercher a été élaborée sur la base des espèces du Plan National d’Action ayant été mentionnées au moins une fois dans notre région (33 espèces : 8 en situation précaire, 18 à surveiller, 7 encore abondantes) complétée d’espèces répondant à la précédente définition et ayant un statut particulier en Poitou-Charentes (soit rare et menacée : espèces de la Liste Rouge Régionale (12), espèces déterminantes (11), soit se raréfiant ou mal connues), en collaboration avec les botanistes locaux, et finalement validée par la Société Botanique du Centre-Ouest (SBCO) (cf. Annexe).

LES DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES

Lors de la première phase de l’inventaire régional des plantes messicoles (2005-2006), la synthèse des données bibliographiques anciennes et préalable à l’inventaire (avant 2005) a été menée pour cibler les secteurs à prospecter en priorité. Cette synthèse bibliographique s’est effectuée selon deux axes :

  • enquête auprès des botanistes locaux adhérents des associations membres de Poitou-Charentes Nature, de la SBCO ou d’autres associations naturalistes ;
  • recherches bibliographiques : comptes-rendus d’herborisation dans les bulletins de la Société Botanique du Centre-Ouest (1986 à 2006), flores locales anciennes (fin du XIXe–début du XXe siècle), herbiers anciens…

Les flores locales anciennes de référence sont les suivantes :

  • Pour la Charente : Trémeau de Rochebrune (1860)
  • Pour la Charente-Maritime : Loyd (1896)
  • Pour les Deux-Sèvres : Loyd (1896) et Souché (1901)
  • Pour la Vienne : Delastre (1842), Souché (1901)

La distinction a été faite entre les données dites « historiques », c’est-à-dire citées avant 1990 (provenant en majorité des flores anciennes) et les données bibliographiques « récentes » postérieures à 1990 et antérieures au début de l’inventaire (2005).

L’INVENTAIRE DES PLANTES MESSICOLES

L’inventaire des plantes messicoles en Poitou-Charentes a été mené dans chacun des départements de la région par les associations membres de Poitou-Charentes Nature entre les années 2005 et 2009.

Dans ce cadre, deux niveaux de prospections ont été mis en œuvre afin d’en optimiser l’efficacité :

  • Prospection aléatoire :

Inventaires relayés par le coupon-réponse de la plaquette : intégration à l’inventaire de toutes les données ponctuelles fournies par les observateurs (bénévoles, salariés, agriculteurs, partenaires). Cette démarche a pour avantage d’intégrer le grand public et le monde agricole dans l’inventaire et donc de favoriser la sensibilisation à la problématique des plantes messicoles.

  • Prospection systématique de quadrats :

Un quadrat est une zone échantillon de prospection couvrant un quart de carte IGN 1 : 25000è (7 x 10 km), au sein duquel une prospection fine et systématique a été menée. Les quadrats ont été choisis et localisés en fonction des données bibliographiques (antérieures à 2005) et des grandes entités géographiques et pédologiques définies dans l’atlas des paysages de Poitou-Charentes (Figure 1 et Tableau 1).

Ainsi, un minimum de deux quadrats échantillon a été retenu par département.

Tableau 1. Localisation des quadrats échantillon par département et dénomination des paysages associés dans l’atlas.

Charente-Maritime Deux-Sèvres Charente Vienne
1 La Gripperie
Carte IGN 1431 O (SE)
Le Thouarsais
Carte IGN 1625 E (SE)
Saint-Yrieix sur Charente
Carte IGN 1732 O (NE)
La plaine du Mirebalais
Carte IGN 1725O (SO)
Zones littorales (Marais de Brouage et Presqu’île de Marennes) Plaines de champs ouverts (Plaines de Moncontour et Thouars) Terres viticoles (Champagne Charentaise et Pays Bas) Plaines de champs ouverts (Plaines de Neuville, Moncontour)
2 Gémozac
Carte IGN 1533 O (SE)
Marais Poitevin
Carte IGN 1528O, (moitié sud)
Forêt de la Braconne
Carte IGN 1732 E (NE)
La plaine du Neuvillois
Carte IGN 1727E (NE)
Plaines vallonnées boisées (Campagne du Pont-l’Abbé-Gémozac) Plaines de champs ouverts (Venise Verte et Plaine du nord de la Saintonge) Terres boisées (côtes de l’Angoumois et Pays du Karst) Plaines de champs ouverts + ville (Plaines de Neuville, Moncontour et Thouars + Poitiers)

Au sein de chaque quadrat, la prospection s’effectue de manière systématique. Toutes les routes traversant le quadrat sont empruntées, à la recherche de zones favorables : « taches de couleur » visibles ou caractéristiques de la présence de messicoles (bleuet, coquelicot, adonis…), secteurs de jachère, zones où l’agriculture paraît favorable (extensive, biologique colza…), coins et bordures de champs oubliés des pulvérisations des produits phytosanitaires… La bordure de chacune des parcelles repérée est ensuite prospectée à pied. Lorsque la bibliographie concernée par le quadrat mentionne des lieux-dits, ceux-ci font l’objet d’une attention particulière lors de l’inventaire.

ACTUALISATION DU STATUT DE RARETE DES PLANTES MESSICOLES

Le coefficient de rareté et le rattachement à une classe de rareté ont été effectués selon la méthode présentée par Vincent Boullet, lors du colloque de Brest de 1997 sur les plantes menacées de France. Cette méthode est également appliquée par le Conservatoire botanique national de Bailleul pour la flore des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie (ANTONETTI et al., 2006).

Cr = 100 – (100 x nb de mailles où le taxon est présent après 1990 / nb total de mailles du territoire considéré), le maillage départemental étant à l’échelle 7×10 km (quart de carte IGN).

Le calcul du coefficient de rareté a été réalisé avec les données collectées à l’issue de l’inventaire des plantes messicoles mené entre 2005 et 2009 et le « nombre total de mailles du territoire considéré » auquel fait référence la formule ci-dessus, correspond au nombre total de mailles contenant au moins une donnée. Ainsi les mailles dépourvues de données ont été considérées comme non prospectées.

Les classes de rareté correspondantes sont les suivantes :

classe de rareté intervalle de valeur du coefficient de rareté (Cr)
non revu (D ?) Cr = 100
exceptionnel (E) Cr = 99,5
très rare (RR) 99,5 Cr = 98,5
rare (R) 98,5 Cr = 96,5
assez rare 96,5 Cr 92,5
peu commun (PC) 92,5 Cr = 84,5
assez commun (AC) 84,5 Cr = 68,5
commun (C) 68,5 Cr = 36,5
très commun 36,5 Cr

La classe de rareté correspond donc à la fréquence d’observation des espèces messicoles dans le cadre de l’inventaire régional mené par les associations membres de Poitou-Charentes Nature.

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Comment lire les fiches espèces ?

1. Nom scientifique valide (Bock et. al, 2005 ; INPN)

Nom francais le plus couramment utilisé

2. Carte de répartition nationale (BDNFF, Bock et al, 2005 ; source www.telabotanica.org

3. Statut de rareté estimé à partir du jeu de données collecté dans le cadre de l’inventaire régional des plantes messicoles (2005-2009).

Une plante peut être estimée rare en position messicole, même si elle est commune pour la région au sein d’autres milieux naturels.

Ce statut de rareté comprend 8 classes dont seulement 6 ont suffi pour qualifier la rareté (« Très commune » et « Exceptionnelle » sont des classes non représentées) des différentes espèces messicoles concernées par ce travail : Commune, Assez commune, Peu commune, Assez rare, Rare et Très rare.

A chacune de ces classes est associée une couleur allant du vert pour « Commune » au rouge pour « Très rare »

4. Rappel des différents statuts de rareté (liste rouge nationale, liste rouge régionale, Plan National d’Action) et de protection.

5. La période de floraison est indiquée pour chaque espèce à titre indicatif et selon la même source bibliographique (Lambinon et al., 2004)

6. Un tableau de synthèse des données bibliographiques et des données collectées dans le cadre de l’inventaire. Ce tableau n’a pas la prétention d’être exhaustif quant aux données bibliographiques, mais a plutôt pour objectif de présenter le volume des données bibliographiques mobilisées et des données collectées dans le cadre de l’inventaire, pour chaque espèce.

7. Pour certaines espèces, il est apparu néccessaire d’adjoindre au précédent tableau des informations complémentaires : données bibliographiques des flores anciennes, communication personnelle, avis de botanistes, compte-rendu de sorties (Bulletins annuels de la SBCO)…

8. Un texte descriptif de l’espèce, de son écologie et les commentaires des résultats de l’inventaire des plantes messicoles (2005-2009), sont destinés à faciliter la compréhension du lecteur.

9. La tendance d’évolution entre la fin des années 80 et nos jours a été estimée pour les espèces messicoles ayant déjà fait l’objet du travail de synthèse réalisé par Yves Baron en 1987 (Baron, 1989). Cette tendance est symbolisée par une flèche.

10. Carte de la fréquence départementale estimée pour chaque espèce à partir du jeu de données collectées dans le cadre de l’inventaire des plantes messicoles (2005-2009). Comme pour le statut de rareté présenté en première page, il exprime la fréquence d’une plante en position messicole et non le statut de rareté de cette dernière à l’échelle d’un département.

Ainsi, une plante peut figurer absente en tant que messicole dans un département, mais y être malgré tout présente, notamment au sein des milieux naturels.

11. Carte de synthèse des données bibliographiques mobilisées et des données collectées dans le cadre de l’inventaire. Cette carte est la représentation cartographique du tableau de synthèse qui figure sur la page ci-contre.

La synthèse des données floristiques est réalisée à l’échelle de la maille type atlas 7×10 km (quart de carte IGN).

Les données bibliographiques mentionnées en tant qu’informations complémentaires n’ont pas été intégrées à cette carte, car souvent peu précises.

Méthodologie de l’enquête messicoles

REFERENTIEL TAXONOMIQUE

Le référentiel taxonomique utilisé pour les noms scientifiques des espèces végétales citées dans cet ouvrage, est celui proposé dans le cadre de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (BOCK et al., 2005).

ÉLABORATION D’UNE LISTE DE PLANTES MESSICOLES A RECHERCHER EN POITOU-CHARENTES

Afin de cibler les espèces messicoles du Poitou-Charentes dans le cadre de l’inventaire, il a été nécessaire dès 2005 de s’arrêter sur une définition approuvée par tous les partenaires :

Une plante messicole est une plante dont l’essentiel de la répartition se situe dans les champs cultivés ou territoires cultivés : champs, vignes (cultivés ou abandonnés), mais aussi jachères, bords de routes… »

Une liste de 111 plantes messicoles à rechercher a été élaborée sur la base des espèces du Plan National d’Action ayant été mentionnées au moins une fois dans notre région (33 espèces : 8 en situation précaire, 18 à surveiller, 7 encore abondantes) complétée d’espèces répondant à la précédente définition et ayant un statut particulier en Poitou-Charentes (soit rare et menacée : espèces de la Liste Rouge Régionale (12), espèces déterminantes (11), soit se raréfiant ou mal connues), en collaboration avec les botanistes locaux, et finalement validée par la Société Botanique du Centre-Ouest (SBCO) (cf. Annexe).

LES DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES

Lors de la première phase de l’inventaire régional des plantes messicoles (2005-2006), la synthèse des données bibliographiques anciennes et préalable à l’inventaire (avant 2005) a été menée pour cibler les secteurs à prospecter en priorité. Cette synthèse bibliographique s’est effectuée selon deux axes :

  • enquête auprès des botanistes locaux adhérents des associations membres de Poitou-Charentes Nature, de la SBCO ou d’autres associations naturalistes ;
  • recherches bibliographiques : comptes-rendus d’herborisation dans les bulletins de la Société Botanique du Centre-Ouest (1986 à 2006), flores locales anciennes (fin du XIXe–début du XXe siècle), herbiers anciens…

Les flores locales anciennes de référence sont les suivantes :

  • Pour la Charente : Trémeau de Rochebrune (1860)
  • Pour la Charente-Maritime : Loyd (1896)
  • Pour les Deux-Sèvres : Loyd (1896) et Souché (1901)
  • Pour la Vienne : Delastre (1842), Souché (1901)

La distinction a été faite entre les données dites « historiques », c’est-à-dire citées avant 1990 (provenant en majorité des flores anciennes) et les données bibliographiques « récentes » postérieures à 1990 et antérieures au début de l’inventaire (2005).

L’INVENTAIRE DES PLANTES MESSICOLES

L’inventaire des plantes messicoles en Poitou-Charentes a été mené dans chacun des départements de la région par les associations membres de Poitou-Charentes Nature entre les années 2005 et 2009.

Dans ce cadre, deux niveaux de prospections ont été mis en œuvre afin d’en optimiser l’efficacité :

  • Prospection aléatoire :

Inventaires relayés par le coupon-réponse de la plaquette : intégration à l’inventaire de toutes les données ponctuelles fournies par les observateurs (bénévoles, salariés, agriculteurs, partenaires). Cette démarche a pour avantage d’intégrer le grand public et le monde agricole dans l’inventaire et donc de favoriser la sensibilisation à la problématique des plantes messicoles.

  • Prospection systématique de quadrats :

Un quadrat est une zone échantillon de prospection couvrant un quart de carte IGN 1 : 25000è (7 x 10 km), au sein duquel une prospection fine et systématique a été menée. Les quadrats ont été choisis et localisés en fonction des données bibliographiques (antérieures à 2005) et des grandes entités géographiques et pédologiques définies dans l’atlas des paysages de Poitou-Charentes (Figure 1 et Tableau 1) [33].

Ainsi, un minimum de deux quadrats échantillon a été retenu par département.

Tableau 1. Localisation des quadrats échantillon par département et dénomination des paysages associés dans l’atlas.

Charente-Maritime Deux-Sèvres Charente Vienne
1 La Gripperie
Carte IGN 1431 O (SE)
Le Thouarsais
Carte IGN 1625 E (SE)
Saint-Yrieix sur Charente
Carte IGN 1732 O (NE)
La plaine du Mirebalais
Carte IGN 1725O (SO)
Zones littorales (Marais de Brouage et Presqu’île de Marennes) Plaines de champs ouverts (Plaines de Moncontour et Thouars) Terres viticoles (Champagne Charentaise et Pays Bas) Plaines de champs ouverts (Plaines de Neuville, Moncontour)
2 Gémozac
Carte IGN 1533 O (SE)
Marais Poitevin
Carte IGN 1528O, (moitié sud)
Forêt de la Braconne
Carte IGN 1732 E (NE)
La plaine du Neuvillois
Carte IGN 1727E (NE)
Plaines vallonnées boisées (Campagne du Pont-l’Abbé-Gémozac) Plaines de champs ouverts (Venise Verte et Plaine du nord de la Saintonge) Terres boisées (côtes de l’Angoumois et Pays du Karst) Plaines de champs ouverts + ville (Plaines de Neuville, Moncontour et Thouars + Poitiers)

Au sein de chaque quadrat, la prospection s’effectue de manière systématique. Toutes les routes traversant le quadrat sont empruntées, à la recherche de zones favorables : « taches de couleur » visibles ou caractéristiques de la présence de messicoles (bleuet, coquelicot, adonis…), secteurs de jachère, zones où l’agriculture paraît favorable (extensive, biologique colza…), coins et bordures de champs oubliés des pulvérisations des produits phytosanitaires… La bordure de chacune des parcelles repérée est ensuite prospectée à pied. Lorsque la bibliographie concernée par le quadrat mentionne des lieux-dits, ceux-ci font l’objet d’une attention particulière lors de l’inventaire.

ACTUALISATION DU STATUT DE RARETE DES PLANTES MESSICOLES

Le coefficient de rareté et le rattachement à une classe de rareté ont été effectués selon la méthode présentée par Vincent Boullet, lors du colloque de Brest de 1997 sur les plantes menacées de France. Cette méthode est également appliquée par le Conservatoire botanique national de Bailleul pour la flore des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie (ANTONETTI et al., 2006).

Cr = 100 – (100 x nb de mailles où le taxon est présent après 1990 / nb total de mailles du territoire considéré), le maillage départemental étant à l’échelle 7×10 km (quart de carte IGN).

Le calcul du coefficient de rareté a été réalisé avec les données collectées à l’issue de l’inventaire des plantes messicoles mené entre 2005 et 2009 et le « nombre total de mailles du territoire considéré » auquel fait référence la formule ci-dessus, correspond au nombre total de mailles contenant au moins une donnée. Ainsi les mailles dépourvues de données ont été considérées comme non prospectées.

Les classes de rareté correspondantes sont les suivantes :

classe de rareté intervalle de valeur du coefficient de rareté (Cr)
non revu (D ?) Cr = 100
exceptionnel (E) Cr = 99,5
très rare (RR) 99,5 Cr = 98,5
rare (R) 98,5 Cr = 96,5
assez rare 96,5 Cr 92,5
peu commun (PC) 92,5 Cr = 84,5
assez commun (AC) 84,5 Cr = 68,5
commun (C) 68,5 Cr = 36,5
très commun 36,5 Cr

La classe de rareté correspond donc à la fréquence d’observation des espèces messicoles dans le cadre de l’inventaire régional mené par les associations membres de Poitou-Charentes Nature.

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Les plantes messicoles présumées disparues de notre région

NOTION D’ESPECE DISPARUE

Qu’entend-on par espèce « présumée disparue » ?

Si l’on se réfère à la liste rouge régionale de la flore menacée du Poitou-Charentes (SBCO, 1998) et à la liste des espèces végétales déterminantes (JOURDE, TERRISSE (coord.), 2001), il s’agit d’une espèce qui était mentionnée dans les flores anciennes ou vue au moins une fois dans notre région et qui n’a pas été revue depuis les 20 dernières années.

BILAN REGIONAL

Trente deux espèces n’ont pas été revues dans le cadre du présent inventaire des plantes messicoles réalisé en Poitou-Charentes (tableau 2), parmi lesquelles 18 sont prises en compte dans le Plan National d’Action (ABOUCAYA et al., 2000) :

  • 13 en situation précaire : Adonis aestivalis L., Androsace maxima L., Asperula arvensis L., Bifora testiculata (L.) Spreng., Camelina sativa (L.) Crantz, Delphinium verdunense Balb., Hypecoum pendulum L., Neslia paniculata (L.) Desv, Orlaya grandiflora (L.) Hoffm., Orlaya intermedia Boiss., Polycnemum arvense L., Polycnemum majus A.Braun, Polygonum bellardii All.
  • 3 à surveiller : Bunium bulbocastanum L., Gagea villosa (M.Bieb.) Sweet, Valerianella coronata (L.) DC.
  • 2 encore abondantes dans une région de France : Sinapis alba L., Vicia villosa Roth subsp. varia (Host) Corb.

Cela signifie qu’environ une espèce messicole du Poitou-Charentes sur trois a aujourd’hui disparu depuis plusieurs dizaines d’années, puisque ces disparitions étaient déjà signalées à la fin des années 80 (BARON, 1989 ; BARON, 1993).

Certaines espèces, mentionnées comme non revues en Poitou-Charentes en tant qu’espèce messicole dans le cadre de l’inventaire, n’ont pas pour autant disparu de notre région et s’expriment dans les milieux naturels. C’est le cas par exemple d’Arnoseris minima que l’on trouve dans la région sur silice au sein des espaces ouverts des landes sèches, mais pas en situation de messicole ou encore de Tulipa sylvestris observée en position messicole seulement en une localisation dans la Vienne, que l’on rencontre plus souvent en contexte forestier dans notre région.

D’autre part, Bunium bulbocastanum L. et Orlaya intermedia Boiss. présentent un cas particulier, puisque ces deux espèces n’ont jamais été citées dans notre région (y compris dans les flores anciennes de la fin du XIXe-début XXe) mais ont quand même été retenues dans le lot des espèces à rechercher en Poitou-Charentes.

Bunium bulbocastanum L. est une espèce à statut « assez commun » en France mais absente de l’Ouest de la France. Le département le plus proche où cette espèce est présente est l’Indre, voisin du département de la Vienne (BDNFF ; BOCK et al., 2005 ; Tela Botanica)

Quant à Orlaya intermedia Boiss., (Syn. : Orlaya daucoides), il s’agit d’une espèce strictement méditerranéenne (BDNFF ; BOCK et al., 2005 ; Tela Botanica). Sa présence la plus nordique connue correspond à l’Eure-et-Loire, en aire très disjointe. Peut-être s’agit-il d’une introduction accidentelle dans ce département ?

Parmi les espèces non revues, 17 sont des calcicoles, 6 des silicoles et 8 semblent indifférentes à la nature du sol. Aucune, hormis Sinapis alba L. n’est nitrophile. Douze espèces, soit plus du tiers, sont sensibles à la compétition et à l’intensification des pratiques agricoles ou oligotrophes, c’est-à-dire préférant des sols pauvres en matière nutritive (JAUZEIN, 1995). La majorité sont des espèces annuelles des moissons (thérophytes à germination hivernale ou plus rarement estivale).

Les principales causes de leur disparition sont certainement une combinaison de facteurs tous induits par l’intensification des pratiques agricoles qui s’est opérée au cours du XXe siècle :

  • tri sélectif des graines particulièrement efficaces aujourd’hui,
  • essor de nouvelles cultures tardives peu favorables (maïs, tournesol…),
  • usage d’herbicides,
  • apport d’engrais qui favorise les adventices nitrophiles au détriment des plantes messicoles pour la plupart peu compétitives,
  • raréfaction des jachères en zone de grandes cultures qui ne favorise pas l’expression de cette flore spontanée,
  • semis de jachères fleuries dont certaines espèces horticoles sont très proches d’espèces sauvages (possibilité d’hybridation).

Seulement deux sont des espèces vivaces, principalement localisées dans les vignes. L’une à bulbe (Gagea villosa (M.Bieb.) Sweet) et l’autre à tubercule (Anemone coronaria L.), toutes deux n’ont pas résisté aux méthodes d’entretien actuel de la quasi-totalité des vignes (herbicides, labours fréquents des inter-rangs…).

Aujourd’hui, la majorité des vignes du Poitou-Charentes est synonyme d’une extrême banalité floristique, qui au mieux compte encore quelques Soucis des champs (Calendula arvensis L.) accompagnés éventuellement de quelques muscaris (Muscari neglectum Guss. ex Ten.) et autres Dames de onze heures (Ornithogalum umbellatum L.).

Dans la Vienne, on trouve encore la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris L.) dans les alentours de Châtellerault. Cette espèce, lointain souvenir d’anciennes vignes, est aujourd’hui coincée entre une culture céréalière et le bord de la route, chaque année un peu plus mise en péril par le labour qui entame régulièrement le bord du fossé.

Enfin, certaines espèces considérées comme disparues en Poitou-Charentes avant l’inventaire (BARON, 1993 ; SBCO, 1998) ont pu être retrouvées grâce aux efforts de prospection qui ont été multipliés pendant la période de l’inventaire :

  • Adonis flammea Jacq.
  • Bupleurum rotundifolium L.
  • Linaria arvensis (L.) Desf.
  • Myagrum perfoliatum L.
  • Nigella gallica Jord.

Cependant chacune de ces espèces n’a été observée que de façon furtive (une seule année sur les quatre), qu’à l’occasion d’une ou deux observations et toujours dans des situations très précaires (un seul pied ou quelques pieds en bord de champ, parfois malvenants ou martyrisés par les herbicides ou passages d’engins).

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Actualisation du statut de rareté des plantes messicoles

Tableau 2. Actualisation des statuts de rareté des plantes messicoles (2005-2009).

PNA (Plan National d’Action) : C : espèce encore abondante au moins pour certaines régions ; S : taxon à surveiller, se maintenant plus ou moins ; P : taxon en situation précaire. LRN (Liste Rouge Nationale de la flore menacée) : P : espèce prioritaire ; NP : espèce non prioritaire. LRR (Liste Rouge Régionale de la flore menacée) : X : espèce inscrite à la liste rouge. EXT (espèce disparue) : 16 : en Charente ; 17 : en Charente-Maritime ; 79 : en Deux-Sèvres ; 86 : en Vienne ; PC : en Poitou-Charentes.

PNA (Plan National d’Action) : C : espèce encore abondante au moins pour certaines régions ; S : taxon à surveiller, se maintenant plus ou moins ; P : taxon en situation précaire. LRN (Liste Rouge Nationale de la flore menacée) : P : espèce prioritaire ; NP : espèce non prioritaire. LRR (Liste Rouge Régionale de la flore menacée) : X : espèce inscrite à la liste rouge. EXT (espèce disparue) : 16 : en Charente ; 17 : en Charente-Maritime ; 79 : en Deux-Sèvres ; 86 : en Vienne ; PC : en Poitou-Charentes.

PNA (Plan National d’Action) : C : espèce encore abondante au moins pour certaines régions ; S : taxon à surveiller, se maintenant plus ou moins ; P : taxon en situation précaire. LRN (Liste Rouge Nationale de la flore menacée) : P : espèce prioritaire ; NP : espèce non prioritaire. LRR (Liste Rouge Régionale de la flore menacée) : X : espèce inscrite à la liste rouge. EXT (espèce disparue) : 16 : en Charente ; 17 : en Charente-Maritime ; 79 : en Deux-Sèvres ; 86 : en Vienne ; PC : en Poitou-Charentes.

* (BARON Y., 1989 – Eléments pour un bilan de la flore messicole en Poitou-Charentes, in Actes Brest, BRG.)

La première constatation est que près d’un tiers des espèces messicoles recherchées (28%) n’a pas été revu entre 2005 et 2009 (Tableau 2). Ces espèces messicoles étaient d’ailleurs déjà signalées, à la fin des années 80, comme non revues depuis longtemps (BARON, 1989).

Environ 70 % des espèces encore présentes en Poitou-Charentes sont en situation précaire, voire en voie de disparition (espèce assez rare à très rare). La plupart de ces espèces, déjà signalées en régression dans les années 80 (BARON, 1989 ; BARON, 1993), confirme cette tendance à l’issue de cet inventaire 2005-2009.

Il reste donc un tiers des espèces observées (peu commune à commune) qui jouit d’une situation encore plus ou moins confortable.
_Certaines espèces semblent même connaître un certain essor depuis vingt à trente ans.

Par exemple l’Ammi commun (Ammi majus) observé assez rarement dans les années 70-80 (BARON com pers.), se rencontre assez régulièrement aujourd’hui dans la Vienne.

De même l’Adonis d’Automne semble relativement commune à l’échelon régional et plus particulièrement dans le nord des départements des Deux-Sèvres et de la Vienne.

Par ailleurs certaines plantes messicoles de la même famille que les céréales cultivées, tel le Vulpin des Champs (Alopecurus myosuroides), ne sont pas affectées par les traitements herbicides sélectifs (anti-dicotylédone) appliqués aux cultures céréalières et se rencontrent également fréquemment et parfois avec des abondances significatives.

Les efforts de prospection apportés à la recherche des plantes messicoles en région Poitou-Charentes ont également permis de redécouvrir des plantes messicoles que l’on croyait disparues à l’échelle d’un département mais également à l’échelle de notre région. Ce fut par exemple le cas du Gaillet à trois cornes (Galium tricornutum) considéré comme disparu du département de la Charente (SBCO, 1998) et redécouvert dans le cadre de l’inventaire ou encore du Buplèvre à feuilles rondes (Bupleurum rotundifolium) non revu dans la région depuis plus de 20 ans et observé en une seule station dans la Vienne en 2008.

Figure 7. Gagée des champs (Gagea villosa), espèce disparue du Poitou-Charentes (Yves Baron -Vienne Nature).

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