Suivi des oiseaux emblématiques du Poitou-Charentes

Le travail mené par les naturalistes de PCN permet aujourd’hui d’obtenir des courbes de tendance pour les trois espèces visées par cet indicateur.

La Cigogne blanche (Ciconia ciconia) fait l’objet d’une attention soutenue depuis son apparition en Charente-Maritime. Après une tentative avortée d’installation dans les années 1960, la Cigogne blanche est en constante progression depuis le début des années 1990. Malgré quelques accidents de parcours, liés notamment à des facteurs climatiques défavorables (2002), la population augmente de façon constante.

Cette augmentation est sans doute liée à l’arrivée de l’Ecrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii) qui a envahi les écosystèmes aquatiques. Faute de pouvoir enrayer l’expansion de cette espèce exotique à problème, la Cigogne blanche contribue à limiter les populations de ce crustacé ravageur.

Le Râle des genêts (Crex crex), est une espèce dont la situation est devenue précaire en Europe occidentale. Autrefois commune dans les prairies alluviales et certaines prairies de fauche, l’espèce subit aujourd’hui un déclin rapide et constant faisant craindre une disparition à court ou moyen terme.

Les causes de régression du Râle des genêts sont liées à la transformation des prairies inondables en culture, à la modification des pratiques de fauche (fauche mécanisée rapide détruisant les nichées, voire les adultes), une altération du régime des crues et surtout un drainage des parcelles qui permet des fauches de plus en plus précoces.

Plusieurs programmes de conservation ont été entrepris au niveau national et régional mais les actions se heurtent au manque d’intégration de la préservation de la biodiversité dans la Politique agricole commune et à une intensification toujours croissante des pratiques agricoles.

La LPO relance un programme LIFE en partenariat avec tous les acteurs locaux pour tenter d’éviter la disparition régionale de cet oiseau emblématique.

L’Outarde canepetière (Tetrax tetrax), acclimatée aux cultures, était vraisemblablement commune en Poitou-Charentes jusque dans les années 1970. Les profondes modifications des pratiques agricoles (mécanisation, apport massif de pesticides et d’intrants, augmentation de la taille des parcelles suite aux remembrements et homogénéisation des couverts végétaux) ont fait disparaître l’espèce de nombreuses régions agricoles.

Entre 1996 et 2010, la population régionale a décliné de 48 %. Le programme de conservation et de réintroduction piloté par la LPO en partenariat avec les associations de Poitou-Charentes Nature a permis de stopper le déclin de l’Outarde dont l’essentiel de la population se concentre aujourd’hui dans les Zones de protection spéciales désignées pour sa conservation.

L’espèce demeure fragile, notamment du fait de la mauvaise prise en compte des enjeux de préservation de la biodiversité dans les zones agricoles. La disparition des jachères pourrait sonner le glas de cette espèce devenue aujourd’hui strictement dépendante de mesures de conservation fortes.

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