Naïade au corps vert

Erythromma viridulum (Charpentier, 1840).

Naïade au corps vert

Etymologie

Viridulum, diminutif de viridis (lat) = vert, verdâtre. La femelle a souvent le thorax teinté de vert.

Répartition

La Naïade au corps vert est largement répandue dans toute l’Europe, des rivages de l’Atlantique et de la Méditerranée à ceux de la mer du Nord et de la Baltique.

En France, Erythromma viridulum possède une vaste répartition partout où elle trouve des habitats favorables. La Naïade au corps vert, largement répartie et abondante dans l’Ouest de la France devient sporadique dans la moitié Est.

Cette espèce d’origine méridionale très ubiquiste a largement colonisé le Poitou-Charentes en un siècle, inversant son niveau d’abondance avec Erythromma najas, plus exigeante quant à la qualité des milieux fréquentés. Gelin (1908) la qualifiait d’espèce plutôt méridionale. On la retrouve ainsi dans 20% des communes prospectées (246 communes), en majorité en Charente-Maritime où son taux de présence atteint les 65% alors qu’il oscille entre 20% en Deux-Sèvres et moins de 10% sur les deux autres départements.

Phénologie

Les premiers imagos sont observés à partir du…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Habitats

La Naïade au corps vert apprécie les plans d’eau, les canaux et les cours d’eau ensoleillés à…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Biologie

A tous les stades de son existence, l’imago est intimement lié à la surface de l’eau. Les mâles adultes, casaniers et volontiers grégaires, s’éloignent…(ce texte est disponible intégralement en version papier dans le livre Libellules du Poitou-Charentes).

Menaces

Actuellement en expansion, E. viridulum s’adapte facilement à la dégradation de la qualité de son environnement. Elle tolère le réchauffement et l’eutrophisation des cours d’eau. Les amas d’algues vertes qui s’y développent lui servent de perchoir et de support de ponte tout comme les plantes invasives introduites parmi lesquelles les jussies (Ludwigia peploïdes, L. uruguayensis), le Myriophylle du Brésil Myriophyllum brasiliense, l’Elodée dense Egeria densa ou l’Azolla Azolla filiculoïdes. La seule menace perceptible pour la Naïade au corps vert et plus encore pour l’ensemble de l’écosystème des eaux douces, serait une disparition généralisée de la végétation aquatique. Cette hypothèse devient réalité avec la prolifération des Ecrevisses de Louisiane, en expansion rapide dans les marais poitevin et charentais. Celles-ci peuvent en quelques mois transformer un milieu équilibré en canal boueux dépourvu de toute trace de vie.

Protection

Cette espèce adaptable et présente dans des milieux très déséquilibrés n’a pas besoin d’une protection spécifique mais la végétation flottante qui lui servait d’habitat originel a fortement régressé. Une destruction organisée et sélective des jussies et des ragondins permettrait de maintenir les peuplements de végétaux flottants indigènes comme l’Hydrocharis des grenouilles ou les potamots.

 

Philippe ROUILLIER